Albert & Otto – Un début d’aventure prometteur sur Xbox One



Test -Albert & Otto - XWFR

 

Si Limbo a su apporter avec succès un vent de fraicheur dans le jeu vidéo indépendant de puzzles/ plates-formes, il a aussi naturellement fait des émules dans le domaine et on ne compte plus le nombre de clones plus ou moins réussi. De prime abord, Albert & Otto prends clairement cette direction. Néanmoins si le genre du jeu est identique, notamment avec son univers glauque, Albert & Otto propose un gameplay quelque peu différent et même inventif sur certains points. Alors que vaut donc le titre de KBros Games ?

Le moins que l’on puisse dire, cela d’entrée de jeu, c’est que les développeurs laissent planer le mystère sur le scénario du jeu. Une petite fille se fait enlever par une force maléfique, un petit garçon plonge dans cet univers sombre et dangereux et… l’aventure commence ! Autant dire que les informations sont donc assez maigres à ce sujet ! D’ailleurs ne vous attendez pas à avoir davantage de renseignements, car même arrivé à la fin du jeu, le joueur sera toujours laissé dans le flou. Il convient, avant d’aller plus loin, de préciser que le jeu est en format épisodique (4 épisodes sont prévus) et que nous avons affaire ici à la toute première partie de l’aventure. Si le sous titre du jeu le mentionne bien en précisant « The Adventure Begins », on aurait tout de même pu imaginer que le jeu aurait un contenu satisfaisant, surtout au regard du prix affiché. En effet pour 11,99 euros, l’aventure ne comporte que 7 chapitres, tous très courts. J’ai mis 2 heures à terminer le jeu, en prenant pourtant le temps de ramasser tous les objets à collectionner et en complétant tous les succès ! Un peu court donc. Concernant ces items, ils sont très faciles à obtenir. Ils consistent en effet en des boites aux lettres posées ici et là sur votre chemin ou des fragments d’une image à collecter. Dans les boites postales, vous trouverez, semble t-il, des photographies sur la situation actuelle ou passé de la demoiselle enlevée. Ces clichés font en quelque sorte office de narration tout au long de votre périple.

Votre progression sera régulièrement entravée par différents puzzles, qui pour certains sont originaux et bien construits. Signalons tout de même que la majorité sont assez redondants. La plupart du temps il faudra en effet déposer une caisse sur un mécanisme tout en survivant à quelques passages de plates-formes assez périlleux. Néanmoins, comparé à un Limbo, le jeu n’est pas très dur, et les niveaux s’enchainent assez rapidement sans trop de soucis.  Passé la moitié du jeu, certaines séquences seront tout de même un peu plus délicates, car il faudra agir très rapidement sous peine de mourir. Ces phases, bien que courtes, sont souvent frustrantes car malheureusement, la maniabilité n’est pas parfaite, de même que le contrôle de certains objets qui se révèlent imprécis. Assez rapidement dans le jeu, un petit compagnon rouge se joindra à vous (un lapin en peluche ?), et celui-ci vous donnera quelques capacités sympathiques comme le double saut ou encore une espèce de télékinésie. Seulement voilà, votre personnage n’en fait parfois qu’à sa tête car les sauts manquent cruellement de précision à certains moments. De plus, le contrôle des objets à distance est laborieux, dans le sens où, quelques fois, les caisses et autres rochers refuseront de suivre la direction que vous leur indiquerez. Cumulez le tout lors de moments où il faut agir rapidement et vous comprendrez aisément où se situe le problème ! Heureusement les points de sauvegardes sont assez nombreux. Il vous arrivera de temps à autre de croiser des ennemis. Le bestiaire d’ailleurs, n’est pas très varié puisque vous ne rencontrerez que trois types d’ennemis lors de vos pérégrinations, et encore de manière anecdotique. Pour vous en défaire vous pourrez comptez sur votre arme à feu, très efficace, qui one shot la plupart de vos adversaires. Vous aurez également l’occasion de rencontrer deux boss, qui sont, il faut bien l’avouer, très simple à battre. Pour qui est donc un tant soit peu habitué à ce type de jeu, le manque de challenge se fait donc quelque peu sentir.

Les graphismes sont plutôt agréables à l’œil et l’ambiance très post-apocalyptique est assez immersive. Il semble que le monde dans lequel évolue le héros soit en proie à la guerre, puisque que ici et là, nous serons parfois face à des bunkers, des barbelés, et même des chars. Selon les développeurs, l’action se déroulerait en 1939, en Allemagne. Et cela se voit. Les couleurs utilisés dans le jeu (essentiellement noir, blanc, quelques nuances de gris et un peu de rouge) ainsi que la police d’écriture donnent en effet l’impression d’évoluer à l’époque de l’Allemagne Nazi et du Troisième Reich. Difficile de savoir s’il s’agit ou non d’une uchronie ou encore d’une dystopie, les indices sur l’histoire étant je le répète, infimes. Quoi qu’il en soit on prend du plaisir à évoluer dans cette ambiance particulière et c’est bien là le principal. Les différents sons de guerre, notamment dans le lointain renforcent encore cette immersion. En revanche il y a très peu de musiques, hormis un chant (de la demoiselle enlevée ?) qui reviendra de temps à autre, le jeu se fait assez discret à ce niveau. Les différents bruitages sont eux par contre du plus bel effet. Albert & Otto propose un level design et un gameplay intéressants, parfois même originaux.  Par exemple vous rencontrerez de temps à autre des moutons. Ces derniers ne sont présents pour ainsi dire que vous pour aider à progresser, bien que ce soit contre leur gré ! Effectivement les pauvres mammifères serviront au mieux à vous servir de plate-forme, au pire à vous servir de torche dans de sombres grottes ! Autant dire que si vous prenez tout au premier degré et que la violence, même virtuelle, envers les animaux vous rebute, mieux vaudra passer votre chemin.

Finalement, le plus gros reproche que l’on peut faire au titre de KBros Games, c’est ce format épisodique, qui devient maintenant une habitude dans le monde du jeu vidéo. Si les quatre morceaux sont au même tarif, l’aventure coutera tout de même près de 50 euros à la fin ! Si les autres épisodes n’ont pas une durée de vie plus longue, cela risque de faire cher les huit heures de jeu ! Un peu onéreux pour un jeu indépendant. Car une fois terminé, ce premier épisode n’a pour ainsi dire aucune rejouabilité. C’est dommage, car peut-être qu’en incluant davantage d’objets à ramasser, ou en relevant la difficulté d’un cran, l’achat au prix fort aurait été plus justifié. Néanmoins bien que court, l’ensemble se parcourt avec grand plaisir. Les énigmes sont en effet intéressantes, parfois originales même lorsque vous devrez faire appel à votre lapin. On sent qu’on n’a pas là une simple copie fainéante de Limbo, et que des efforts ont été faits pour donner une identité propre au jeu. Enfin si vous êtes chasseur de succès dans l’âme, sachez que les 1000G sont très facile à obtenir, du moins pour le moment, car certains succès sont à l’heure actuelle bugués, comme celui qui vous demandera de terminer le jeu avec moins de 5 morts au compteur. J’ai en effet bien du mourir une bonne vingtaine de fois et le succès est tout de même tombé ! Dernière petite précision, le jeu est entièrement en anglais. Mais comme il y a très peu de textes (à peine quelques lignes sur les photos uniquement) cela ne posera aucun problème pour les plus réfractaires à cette langue.

 


C’est certain, Albert & Otto ne réinvente pas le concept du jeu de plates-formes/puzzles. Mais ce qu’il fait, il le fait plutôt bien. Peu de bugs sont à signaler et l’aventure ne connait pour ainsi dire pas de temps morts et se révèle vraiment immersive et séduisante.  Pour autant on lui reprochera une maniabilité imparfaite et surtout une trop courte durée de vie. D’autant que le prix de la version console est excessif en comparaison de la version Steam ou de la version IOS. Un bon petit jeu à faire donc, mais qui se laissera sans doute davantage savourer avec un tarif un peu plus doux.


Jeu testé par Ashen à partir d’un review code sur Xbox One fourni par l’éditeur

Albert & Otto : The Adventure Begins

11,99€
6.5

Graphismes

8.0/10

Son

7.0/10

Gameplay

7.0/10

Durée de vie

5.0/10

Rapport qualité/prix

5.0/10

Interêt des succès

7.0/10

Pour

  • Ambiance stylée et immersive
  • Votre petit compagnon et ses pouvoirs
  • Une identité propre
  • L’originalité de certains puzzles

Contre

  • Beaucoup trop court pour le prix
  • Le manque de challenge
  • Une maniabilité qui manque de précision
  • L’histoire, un peu trop en retrait
   

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