TEST – A Plague Tale : Innocence – Un travail d’orfèvre made in France !



TEST A Plague Tale Innocence XWFR

Si vous ne connaissez pas les français de chez Asobo Studio, sachez que les bordelais ont participé au développement de jeu comme Recore, ou encore Quantum Break, rien que ça. Après plus de deux ans de développement, le studio accouche enfin de sa dernière création que nous allons tester ici, à savoir A Plague Tale : Innocence. En route donc pour les heures les plus sombres du moyen-âge, et plus particulièrement en l’an 1348, où la peste noire ravage une bonne partie du monde connu dont le royaume de France. Une France en plein dans la fameuse Guerre de Cent Ans.

Dans cette aventure, le joueur incarne Amicia de Rune, une jeune fille de 14 ans issue d’une famille noble. Tout au long du jeu, vous allez devoir veiller sur votre petit frère de 5 ans, le turbulent Hugo. Et entre l’inquisition constamment à vos trousses qui veut mettre les mains sur votre frère et les hordes de rats sur votre chemin, on peut dire que la pauvre Amicia n’a pas une seconde pour respirer ! Mais pourquoi l’inquisition est-elle à votre poursuite me direz-vous ? Et bien ça, je vous laisse le découvrir par vous-même histoire de ne rien vous spoiler ! Toujours est-il que votre fronde sera votre meilleure amie tout au long de l’épopée, que ce soit pour venir à bout des gardes, faire diversion, ou encore mettre le feu à distance pour faire peur aux rats.

Le jeu consiste ainsi en une succession de puzzles, généralement simples, où il faudra tantôt s’infiltrer au milieu des gardes ennemis ou s’en débarrasser, tantôt se frayer un chemin au milieu des invasions de rats, particulièrement voraces. Ces derniers ont en effet un appétit comparable à leurs congénères rencontrés dans la série Dishonored, pouvant dévorer un homme ou un animal en quelques minutes ! Et ce sont des centaines, si ce n’est des milliers de rats en même temps qui débarqueront parfois d’un coup, forçant le joueur à attraper la torche la plus proche le plus vite possible ou à se mettre à l’abri dans une maison éclairée. Ces rongeurs aux yeux rouges, toujours très impressionnants lors des différentes rencontres, berceront aussi vos oreilles de leur grouillement angoissant et quasi surnaturel, semblant venir tout droit des récits de H.P.Lovecraft.

Que ce soit dans son ambiance ou dans son esthétique générale, le jeu offre des paysages somptueux, à couper le souffle. Les environnements, inspirés des paysages de la Dordogne et de la Gironde sont magnifiques, et l’on peine à croire que A Plague Tales : Innocence n’est finalement qu’un AA et non un triple A. Certains décors donnant parfois même l’impression d’évoluer dans une peinture, notamment celles de Claude Gellée dit « Le Lorrain », dont les développeurs semblent s’être inspirés. Histoire de parfaire ce tableau déjà idyllique, nous retrouvons Olivier Derivière (Alone in the Dark, Obscure, Vampyr, ou encore Remember Me) sur la partie musicale du titre. Comme à son habitude, l’homme réalise ici un travail d’exception, avec des compositions qui interagissent avec les actions du joueur. Les musiques, parfaitement en adéquation avec l’action, renforce ainsi ce sentiment d’immersion totale du début à la fin. Et n’oublions pas le violoncelle d’Eric-Maria Couturier qui jalonne vos pas, rendant l’atmosphère plus stressante lorsque l’on s’approche un peu trop d’un garde par exemple. Du grand art.

Concernant la durée de vie, rien à reprocher non plus ici, le jeu prenant environ 12 à 15 heures de votre temps si vous souhaitez trouver tous les objets. Davantage peut-être même si vous souhaitez obtenir les 1000 G et admirer les décors. Très raisonnable donc, surtout que nous ne sommes pas en face ici d’un AAA je le rappelle ! Si l’aventure est prenante et qu’il est difficile de poser la manette, il est tout de même un peu dommage que certaines énigmes se répètent et qu’il ne soit pas toujours possible de les résoudre de différentes manières. De plus, de légers bugs d’IA viennent parfois compliquer inutilement certains passages. Même s’il y a fort à parier que le studio soit déjà sur le coup. Enfin, au chapitre des défauts, on reprochera également certaines animations moins réussies que d’autres, notamment celle des visages, perfectibles.

Dans cet univers sombre et cruel, le duo formé par Amicia et Hugo, main dans la main, se révèle très touchant et vient apporter une note de douceur face à ces horreurs humaines que l’on croise en chemin. La vie côtoie de très près la mort à cette époque, et certains personnages autour de vous le comprendront malheureusement très vite. Mais Hugo n’est pas le seul personnage qui sera à vos côtés lors de cette fuite en avant. Amicia sera en réalité très rarement livrée à elle-même, apportant un certain sentiment de réconfort au joueur. Que ce soit un couple de voleurs ou un jeune alchimiste en formation, ou encore un forgeron, les personnages que l’on rencontre sont tous très travaillés et on finit par s’attacher à eux, inévitablement.

Face à l’inquisition et ses hommes en armures lourdes, avec épées et boucliers, nos héros sont finalement assez faibles et il faudra utiliser la ruse plutôt que la violence pour espérer s’en sortir. Un tir de fronde mal placé et voilà que la belle Amicia se fait embrocher sous les yeux de son frère horrifié ! Faire diversion en attirant un garde plus loin sera donc une meilleure stratégie que de vouloir les tuer, d’autant que pour fabriquer vos différentes munitions il faudra trouver bon nombre de composants essentiels. En route, il sera possible d’améliorer votre fronde via des établis ou encore de customiser vos chaussures pour faire moins de bruits en vous déplaçant ! Un craft tout de même un peu superficiel, dont vous pouvez même très bien vous passer pour terminer le jeu, celui n’étant pas particulièrement difficile.


Enfin comment ne pas dire un mot sur la partie doublage du titre. Le studio La Marque Rose fait ici un excellent travail, que ce soit en la personne de Cécile Gatto (Hugo) ou encore Léopoldine Serre (Amicia). Une VF de bonne qualité donc, qui surpasse même le doublage anglais à mon sens. Celui-ci, bien que lui aussi de bonne facture, est légèrement moins qualitatif que son homologue français à mon sens. Alors pour une fois je vous conseillerai avant tout la VF. Mais c’est là purement une question de goût personnel. Et puis après tout l’action se passe en France n’est-ce pas ?


Beau, immersif, prenant, émouvant, attachant, voilà des mots qui expriment parfaitement le ressenti du joueur lorsque celui-ci tient la manette en main. L’aventure proposée par les français de chez Asobo Studio est un véritable petit bijou, oscillant entre le conte fantastique et la réalité historique. Si A Plague Tale : Innocence, trouve son inspiration dans différents titres qui ont su faire leurs preuves, il ne manque pour autant pas d’âme et parvient à apporter un vent de fraicheur dans le monde du jeu vidéo. Bien plus qu’un simple jeu, le titre des bordelais est une œuvre d’art à la fois visuelle et sonore. Chapeaux bas donc, et croisons les doigts pour qu’une suite voit le jour.


Jeu testé sur Xbox One X à partir d’un review code fourni par l’éditeur Focus Home Interactive

A Plague Tale : Innocence

49,99€
9.2

Graphismes

10.0/10

Son

10.0/10

Gameplay

9.0/10

Durée de vie

8.0/10

Rapport qualité/prix

9.0/10

Interêt des succès

9.0/10

Pour

  • Une direction artistique époustouflante
  • La bande-son proche de la perfection
  • Une ambiance envoutante
  • Un scénario captivant
  • Des personnages attachants
  • Les hordes de rats, impressionnantes
  • Une durée de vie plus qu’honnête
  • Une VF de très bonne qualité

Contre

  • De légers soucis d’IA
  • Quelques passages et puzzles un peu dirigistes
  • Certaines animations en deçà (les visages notamment)
   

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