TEST – Asterigos: Curse Of The Stars – Une simple étoile filante?



TEST Asterigos XWFR

Avez-vous déjà entendu parler de Acme Gamestudio ? Non rien à voir avec la compagnie ACME dans les Looney Tunes ! Ce studio, basé à Taiwan, est assez récent puisque le jeu dont nous allons parler aujourd’hui semble être leur tout premier. Édité par tinyBuild Games, Asterigos est présenté comme un action-RPG avec un gameplay inspiré par des jeux comme la série des Zelda ou celle des Dark Souls et un univers proche de la Grèce et de la Rome antique ressemblant à celui d’Immortal Fenyx Rising. Un jeu que l’on n’attendait pas forcément dans cette période assez chargée mais qui pourtant parvient comme nous allons le voir, à tirer son épingle du jeu.

 

Dans Asterigos, le joueur contrôle Hilda, une jeune guerrière de la légion de Northwind à la recherche de son père. Dans sa quête, elle va s’aventurer dans des terres dangereuses, et plus précisément dans la cité maudite d’Aphes. Son aventure va prendre une autre tournure lorsque de mystérieuses personnes cachées dans un refuge souterrain vont lui confier d’autres missions, notamment celle d’enquêter sur une malédiction qui métamorphose les gens. Pour ne pas vous spoiler on évitera ici d’en dire plus, mais sachez que la guerrière va devoir combattre de nombreux monstres et surtout faire des choix difficiles qui façonneront à la fois le destin du royaume mais aussi de certains de ses habitants. Le jeu incluant un système de choix qui a des répercussions sur les actes de la demoiselle. Alors ne vous attendez pas non plus à ce que cela change totalement l’histoire. Mais quelques décisions modifient tout de même l’histoire de quelques protagonistes. Un plus toujours agréable qui peut donner envie de relancer une partie afin de voir les autres dénouements. En plus de cela quelques quêtes secondaires sont de la partie. La plupart du temps il suffira d’apporter un objet à un habitant, de trouver des items ou de papoter avec certains. Rien de très passionnant mais on prend tout de même plaisir à réaliser ces quêtes et cela a le mérite d’augmenter un peu la durée de vie du jeu. Une durée de vie déjà assez bonne rien qu’avec la quête principale qui vous demandera bien 30 heures de jeu pour en voir le bout. Et cerise sur le gâteau : un mode New Game+ est disponible ! Et un DLC devrait débarquer dans les mois à venir.

 

 

Au niveau du gameplay, on retrouve bien quelques mécaniques de la série Dark Souls, comme les ennemis qui respawn lorsque l’on se repose, des combats parfois très exigeants, et même certains monstres comme les mimic, ces coffres piégés qui en ont fait rager plus d’un dans Dark Souls 3 ! Cependant pour le reste, Asterigos n’a pas grand-chose à voir avec la série de From Software car il possède ses propres mécaniques. On y trouve par exemple un arbre de compétence qui permet d’obtenir de nouvelles attaques et compétences, plus de magie, de points de vie, ou encore de gagner davantage de poussière d’étoiles (la monnaie du jeu) lorsque vous terrassez vos adversaires. Cependant attention car de nombreuses améliorations vous donnent des malus en contrepartie ! À vous de voir si le risque vaut le coup donc. Un système vraiment intéressant, qui ne rends jamais le personnage cheaté ou le jeu trop facile.

 

 

En parlant de difficulté, 3 modes sont proposés, à savoir l’équivalent des modes facile, normal et difficile. Et sur ce point le studio a bien fait les choses car la difficulté est vraiment progressive et surtout bien réglé en fonction du mode choisi. Commençant avec une simple épée et un bouclier, Hilda va très vite pouvoir manier d’autres armes, comme une lance, des dagues, ou encore un gros marteau. Comme dans un RPG classique, le joueur peut améliorer ses armes avec différents matériaux à trouver au cours de son périple. L’héroïne apprendra aussi à se servir de la magie, afin d’infuser des pouvoirs élémentaires à ses armes. Certains monstres étant plus sensibles au feu ou à la glace par exemple.

 

 

Si les développeurs proposent dans les options plusieurs configurations de manettes, il est dommage que certaines commandes ne soient pas des plus pratiques. Par exemple pour la magie à appliquer sur les armes, il faut d’abord selon la configuration, appuyer sur le haut du BMD puis sur A,B,X ou Y. En plein combat cela n’est vraiment pas pratique, d’autant que des ennemis peuvent foncer sur vous très rapidement et que l’on ne connait pas forcément la magie à laquelle ils sont sensibles, ce qui donne envie au joueur de toutes les essayer. Si le gros du système de combat se prend facilement en main (RB pour taper, LB pour se protéger et les deux gâchettes RT et LT pour l’arme secondaire) on reste aussi sceptique sur l’utilisation des super coups, qui s’utilisent avec des points de mana. Il faut en effet maintenir B puis appuyer sur une des gâchettes ce qui demande un peu de gymnastique au cerveau dans des combats où il faut souvent être rapide à agir, notamment contre les boss. En bref l’ensemble manque donc un peu d’ergonomie et on cherche encore un peu avec les touches même après quelques heures de jeu.

 

 

Asterigos est aussi un jeu qui ne prends pas forcément le joueur par la main. En effet aucun marqueur de quêtes n’est présent pour vous indiquer les directions à suivre, même pour la quête principale. Un parti pris qui ne plaira pas à tout le monde car cela oblige le joueur à chercher parfois durant très longtemps des chemins pas forcément évidents à trouver. De plus les sauvegardes étant parfois assez éloignés (surtout au regard de la difficulté de certains passages) il faut refaire de longues minutes de route pour revenir au lieu de notre mort. Alors oui le studio a eu la bonne idée de mettre des raccourcis un peu partout. Sauf qu’il y en a parfois tellement et avec tellement de voies possibles (comme le niveau de la mine) que l’on finit tout de même par se perdre. Heureusement il est possible (à l’instar d’un Dark Souls) de se téléporter d’un point de sauvegarde à un autre. Mais pour cela il faudra déjà bien avancer dans la quête principale (environ 10 heures de jeu).

 

 

Le jeu peut en revanche compter sur son univers pour séduire le joueur. À mi-chemin entre la Grèce et la Rome antique, Asterigos a un charme indéniable, tout comme son héroïne particulièrement charismatique. Sans faire de miracles, les graphismes du jeu sont plutôt jolis, avec quelques panoramas assez impressionnants. On relève bien de légers soucis techniques comme ces buissons qui apparaissent à quelques centimètres de nous, ou encore ces murs « magiques » assez disgracieux qui déguisent les chargements. Cependant on finit par ne plus trop y prêter attention tant l’envie d’explorer est forte, de même que l’envie d’en apprendre plus sur les lieux traversés. Car Asterigos est un jeu très bavard, avec de très nombreux dialogues et énormément de lore un peu partout dans les décors. Et comme le tout est en français (et en bon français avec peu de coquilles) on joue les explorateurs à la recherche de plaques, de peintures, de parchemins, ou encore d’échos pour en savoir toujours plus sur la vieille cité, son peuple et son continent. Une aventure qui est de plus particulièrement agréable aux oreilles, avec une bande-son franchement réussie. Que ce soit les superbes compositions de WeiFan Chang, la magnifique voie de la chanteuse Emi Evans (NieR : Automata) et les interprétations par l’orchestre symphonique hongrois de Budapest, Asterigos comble nos oreilles. Nul doute que l’on est ici en présence de l’une des meilleures OST de l’année dans le monde du jeu vidéo.

 


On ne l’attendait pas forcément mais pourtant Asterigos est une bonne surprise et un bon petit action-RPG. Car malgré quelques légers soucis techniques et des commandes pas toujours très ergonomiques, le jeu d’Acme Gamestudio a pour lui un univers attirant, une histoire bien écrite, une héroïne charismatique et une superbe bande-son. Fort d’une solide durée de vie, Asterigos est un jeu parfois difficile mais jamais injuste, avec des combats exigeants contre des vagues d’ennemis ou des boss assez impressionnants. L’absence de marqueur de quêtes peut en revanche faire fuir certains joueurs qui seraient un peu trop habitués aux productions qui prennent le joueur par la main. Sorte de mélange entre un Zelda, un Immortal Fenyx Rising, et avec une touche de Dark Souls, Asterigos fait mouche et parvient à emporter le joueur dans son univers. Reste à savoir maintenant si le créneau de sortie est adéquat avec toutes les productions qui débarquent en cette fin d’année.


Test du jeu réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fourni par l’éditeur tinyBuild

Pour

  • Une bande-son merveilleuse
  • Un univers réussi et intriguant entre la Grèce et la Rome antique
  • Hilda, une héroïne charismatique
  • Durée de vie vraiment solide
  • Parfois difficile mais jamais insurmontable ni injuste
  • Du lore partout qui enrichit l’univers
  • Une histoire que l’on prend plaisir à suivre
  • Une traduction française de qualité

Contre

  • L’absence de marqueur de quêtes qui fera fuir certains joueurs (nombreux allers-retours)
  • Une maniabilité perfectible (utilisation des pouvoirs, changement de magie)
  • Les murs « magiques » de chargement assez disgracieux
  • Un level design parfois un peu trop couloir et labyrinthique

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