TEST – Biomutant – Un Action-RPG original et généreux un poil écolo !

Annoncé en 2017 et prévu initialement pour une sortie en 2018, Biomutant aura su se faire attendre. Développé par Experiment 101, un tout petit studio qui comporte en son sein des anciens de chez Avalanche (Just Cause, Mad Max…) le jeu débarque enfin sur nos consoles presque 4 ans après son annonce ! Oui le jeu a pris beaucoup de retard mais il faut dire qu’entre-temps THQ Nordic est passé par là avec un rachat. Tout cela est-il finalement profitable au premier jeu des Suédois ?

Avant de commencer l’aventure, plusieurs choix sont à faire. Il s’agit tout d’abord de sélectionner son espèce parmi 6 au choix ainsi que la couleur de votre fourrure. Vous devrez aussi choisir entre 5 classes : Franc-Tireur, Commando, Psionik, Saboteur et Sentinelle. Le choix d’une classe vous donnera un attribut. Par exemple avec Franc-Tireur vos armes se rechargeront plus vite et le chargeur suivant infligera 20% de dégâts en plus. À l’issu de ces choix, le contexte historique du jeu nous est dévoilé. L’action se situe dans un futur assez éloigné où l’humanité a tellement pollué la planète que cela a carrément signifié la fin du monde pour les humains. Des créatures génétiquement modifiées ont alors commencé à apparaitre et à peupler la Terre. Cependant même la survie de ces bestioles est menacée car l’arbre de vie (qui assure la bonne santé du monde) est en danger. En effet quatre « mangemondes » sont en train de s’attaquer à ses racines. Votre mission vous l’aurez deviné, est donc d’empêcher ces monstres de parvenir à leurs fins. Mais vous ne serez pas seul car notre boule de poil peut choisir presque dés le début du jeu de rejoindre l’une des deux tribus pour lui venir en aide. Problème : ces deux tribus ont un objectif bien différent. Ainsi tout au long de l’aventure, le joueur a de nombreuses décisions à prendre, décisions qui modifieront votre karma et bien entendu la fin du jeu.

Comme vous rencontrerez de nombreux personnages secondaires, l’aspect narratif est très présent. Peut-être même trop d’ailleurs ! Car durant tout le jeu, une voix-off traduit les voix yaourts des créatures que l’on rencontre et commente presque chacun de nos mouvements. Cela devient donc très vite agaçant et empêche parfois le joueur de s’immerger tranquillement dans l’aventure. Heureusement, la voix peut se désactiver dans les options, de même que la fréquence à laquelle le narrateur parle. Cette narration très poussée peut en revanche plaire aux plus jeunes qui y verront là une histoire joliment racontée d’autant qu’il y a souvent de très belles phrases philosophiques sur le sens de vie. Outre l’aspect bande dessinée, un autre point qui peut plaire aux enfants c’est la manière dont sont nommées les choses, vivantes ou non. Ainsi une ancienne gare avec des trains devient un « parckatchou », le caoutchouc du « caoutch’ » et même les mangemondes ont des noms mignons comme « Porkipouf » ! L’utilisation constante de ces noms rigolos peut en revanche laisser de marbre les adultes si on n’adhère pas à ce type d’humour.

Comme dans tout bon RPG vous gagnerez des niveaux de puissance tout au long du jeu. Gagner un niveau vous permettra d’augmenter votre vie, votre force, votre charisme ou encore votre intelligence. Vous ramasserez de nombreuses pièces d’équipements et aussi des vêtements pour customiser les armes ou augmenter la résistance de votre personnage. D’ailleurs ces changements sur votre personnage apparaissent bien en jeu sur la bestiole. On peut apprendre à l’automate qui nous accompagne de nouvelles capacités comme le planeur, cela via un personnage mystérieux avec une lanterne que l’on rencontre de temps en temps. Le craft est aussi de la partie car il est possible de fabriquer et améliorer ses armes grâce à tout un tas de matériaux que l’on ramasse en cours de route ou en démantelant notre ancien équipement. Mais ce n’est pas tout car vous pouvez débloquer des techniques spéciales de « Wung Fu » en dépensant des points d’amélioration sur l’arme de votre choix ou encore augmenter votre résistance au feu, au poison, et même apprendre des techniques « Psy ». C’est-à-dire des pouvoirs magiques qui vous aideront notamment dans les combats. En bref il y a de quoi faire !

Malgré le nombre d’attaques que l’on peut débloquer, Biomutant se prend rapidement et facilement en main. Les combos sont rappelés tout au long du jeu durant les combats ce qui évite de s’emmêler les pinceaux. Notre héros peut se battre avec deux armes en même temps : une arme pour le combat rapproché (des genres d’épées) et une arme pour les combats à distance comme un pistolet, une mitraillette ou encore un boomerang. Il est possible d’augmenter la puissance de ces armes ou de les customiser, par exemple avec des poignées qui occasionnent un certain type de dégâts. Dommage en revanche que les combats soient un peu mous, malgré des effets de ralentis plutôt classes lorsque l’on tire en sautant par exemple. L’impossibilité de locker les ennemis rend de plus les affrontements un peu confus. D’autant que parfois, certains angles de caméra n’arrangent rien, notamment contre les boss assez imposants.

Même s’il ne faut pas oublier que l’on est en face d’un AA et non d’un triple A, Biomutant souffle le chaud et le froid techniquement parlant. Le popping et le clipping sont monnaies courantes et quelques bugs de collisions sont présents. Si certaines textures sont un peu fades, le jeu est dans l’ensemble assez joli et offre de magnifiques panoramas que l’on peut immortaliser grâce à un mode photo. Les effets de lumière, les belles couleurs chaudes, ou encore la météo dynamique et le cycle jour/nuit viennent renforcer l’immersion, et on finit par apprécier nos balades dans ce monde où la nature a repris ses droits sur les vestiges de l’humanité. Les zones traversées sont variées et parfois dangereuses comme les régions où la radioactivité a pollué les sols et l’eau. Certains endroits ne sont d’ailleurs accessibles que grâce à un robot qui vous protégera des radiations. Le jet-ski sera indispensable pour parcourir de grandes étendues d’eaux, et vous pouvez également compter sur l’aide de bêtes sauvages (comme des chevaux génétiquement modifiés) pour vos longues balades.  Concernant la bande-son, vos oreilles ne sont pas oubliées puisque les musiques sont jolies en plus d’être apaisantes. On aurait tout de même apprécié quelques thèmes supplémentaires puisque ce sont souvent les mêmes mélodies qui reviennent tout au long du jeu.

Avec trois modes de difficulté et une durée d’environ 15 à 20 heures en ligne droite pour l’histoire principale, Biomutant n’est pas avare dans son contenu. De nombreuses quêtes secondaires viendront augmenter cette durée de vie, et si vous cherchez à atteindre les 100%, il faudra trouver les secrets que renferme chacun des lieux. Comptez donc 30 à 35 heures pour tout débloquer. On aurait tout de même apprécié un peu plus de variété dans les quêtes proposées y compris dans le déroulement des quêtes principales. On retrouve d’ailleurs le syndrome Ubisoft dans Biomutant puisque de nombreux avant-postes sont à capturer. Le souci c’est que ces avant-postes se ressemblent beaucoup trop, allant jusqu’à copier-coller leurs agencements (salles, couloirs, vendeurs…) et que les différentes manières de les capturer sont aussi très redondantes.

Pour un premier jeu, les Suédois de chez Experiment 101 s’en sortent avec les honneurs. Malgré des évidents défauts de jeunesse, le studio signe ici un sympathique action-RPG avec une jolie direction artistique et une histoire plus mature qu’elle en a l’air. De plus la dernière mise à jour corrige pas mal de petits problèmes. Malheureusement, les combats assez mous, la redondance de certains objectifs de quêtes et la structure de la narration gâchent un peu la qualité de l’expérience proposée. Cependant l’univers est original, riche, et les décisions que l’on prend tout au long de l’aventure ont un véritable impact sur la fin du jeu. En bref vous l’avez compris, ce n’est pas parfait, loin de là, mais on passe tout de même un bon moment en compagnie de notre boule de poil dans cette production particulièrement dépaysante.

Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fourni par THQ Nordic via Just For Games

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