TEST – Bleed 2 – Un run and gun indépendant explosif !



Sorti en fin d’année 2012 sur Xbox 360 et porté ensuite sur PC en 2013, puis récemment sur nos consoles actuelles, Bleed, premier du nom, fut une bonne surprise pour les amateurs de run and gun indépendants. Et voilà donc que 5 ans après, Bleed 2 arrive sur nos consoles, avec toujours Ian Campbell et son studio Bootdisk Revolution aux commandes. Alors cette suite met-elle les petits plats dans les grands ou se contente-t-elle de jouer la facilité ? Nous allons tenter ici de répondre à cette question.

Ressortez vos katanas et vos flingues, Wryn, l’héroïne à la chevelure violette est de retour ! C’est presque aussi simplement que cela que l’on pourrait résumer l’histoire de Bleed 2. En effet l’histoire est assez simpliste et pas particulièrement originale. Alors qu’elle fait une partie de jeu vidéo, une armée de méchants avec un gros vaisseau s’attaque à la ville. Dérangée en pleine partie par tout ce raffut, Wryn décide de réagir comme n’importe qui le ferait dans ce cas précis… c’est-à-dire sortir pour buter les envahisseurs ! Logique non ? Bon vous me direz, dans ce type de jeu, l’histoire tient souvent sur un post-it et on n’est pas là pour ça, et vous avez raison. Et puis il faut dire que la petite Wryn est considérée comme une star après son combat de l’épisode un.  D’ailleurs, entre chaque stage, un petit bulletin d’information télévisé (présenté par Plucky’s du jeu Plucky’s 3D Adventure, développé aussi par Ian Campbell) nous informe des progrès de l’héroïne. Sympa. Quoi qu’il en soit le but du jeu est simple : traverser les 7 niveaux que compte l’aventure tout en réduisant les boss en miettes à l’aide de votre arsenal. Et les boss ce n’est pas ce qui manque dans Bleed 2, puisque sachez qu’il y en a environ 25 ! Mais mettons les choses au clair tout de suite, ces chefs ennemis étaient déjà présents pour certains d’entre eux, ainsi que quelques petits sous-fifres, dans le premier opus. En effet la différence se situe essentiellement dans les couleurs de ces monstres, ce qui donne malheureusement une forte impression de déjà-vu pour qui a mis les mains sur le précédent volet. Dommage. D’autant que l’histoire n’est pas particulièrement longue à boucler : comptez une grosse demi-heure pour les habitués du genre en mode normal, une bonne heure pour les plus néophytes d’entre nous ! Avec un jeu affiché à 14,99 euros à sa sortie, on ne peut s’empêcher de trouver l’histoire un peu courte ! Surtout quand le jeu manque à ce point de nouvelles têtes.

Fort heureusement, d’autres modes sont proposés. Ainsi vous pouvez vous frotter au mode arcade, qui est en fait le mode histoire mais en plus difficile. Car oui sachez que même en facile, vous n’avez qu’une vie pour terminer ce mode ! Il est bien possible de ramasser des cœurs de santé en cours de route, mais ceux-ci sont rares et parfois bien cachés. Et comme votre barre de vie ne remonte pas entre les niveaux, vous pouvez être certain que l’arcade apporte une sacré dose de challenge ! Le mode sans fin lui, fonctionne comme un générateur de stages aléatoires. Si ces levels générés sont assez épurés graphiquement, ils sont en revanche totalement différents de ceux de l’aventure principale, hormis les boss. Là encore vous n’aurez qu’une seule vie pour arriver au bout. De par leur graphisme et leur difficulté, ils vous rappelleront sans nul doute la série des Megaman. En tous cas il est clair que ce mode infini augmente quelque peu la durée de vie du jeu et ce n’est évidemment pas pour nous déplaire ! Enfin le mode défi permet d’affronter les différents boss du jeu dans l’arène de votre choix. Le gros plus de ce mode c’est qu’il est possible de se battre avec trois d’entre eux en même temps ! Bon courage ! C’est d’ailleurs un succès à débloquer que de parvenir à réaliser cet exploit. Dans tous les cas, quelque soit le mode que l’on choisit, on constate que le level design de Bleed 2 est très bon si ce n’est exemplaire.

Les références à des jeux d’actions ou à des run and gun célèbres sont légions dans Bleed 2. Un combat sur une forteresse volante avec un ninja comme dans Shinobi 3 sur Megadrive, des transformations de boss comme dans les classiques de chez Treasure, les hommages et les dédicaces ne manquent pas ! Le mode histoire propose quatre difficultés : facile, normal, difficile et très difficile. Si vous parvenez à terminer votre périple dans les plus hauts modes de difficulté, vous débloquerez de nouveaux personnages et de nouvelles armes. Certains seront capables de repousser les boules roses ennemis avec leur katana, d’autres pourront renvoyer les jaunes. Vous pourrez même jouer avec la grande méchante du jeu, Valentine, qui elle sera capable de changer la couleur de son bouclier afin d’absorber les tirs de toutes les couleurs. Recueillir ces tirs vous permettra de charger une barre de pouvoir pour tirer un rayon laser dévastateur ! Oui on peut y voir là quelque chose de similaire à ce qu’a pu proposer un certain Ikaruga en son temps ! D’ailleurs, puisque Valentine vole, le jeu se transforme quelque peu en shoot ‘em up lorsqu’on choisit d’incarner ce protagoniste. Précision importante, le choix de la difficulté détermine les patterns des boss ! Et croyez-moi, le final en très difficile est tout sauf une partie de plaisir !

Si vous sélectionnez un personnage qui possède un katana, comme l’héroïne principale, sachez qu’il vous faudra de bons réflexes et un peu d’entrainement pour vous habituer à la maniabilité du titre. Là où certains run and gun propose de laisser enfoncer un bouton pour tirer, le tir avec vos armes dans Bleed 2 se fait avec une pression sur le joystick dans la direction désirée. Autant dire que ça ne plaira pas à tout le monde et que le détour par les options pour régler les commandes sera pour beaucoup indispensable, surtout si vous voulez éviter de torturer vos doigts. Néanmoins il faudra tout de même être agile avec ses mains pour parvenir à exécuter tout un tas d’actions en même temps et surtout tout au long des niveaux ! S’il est possible d’esquiver la plupart des tirs ennemis, on comprend vite que renvoyer les tirs de couleurs avec son katana provoque de lourds dégâts chez vos adversaires, en plus d’augmenter vos points de style en fin d’étape. Parce que oui, buter tout le monde c’est bien beau, mais le faire avec style c’est encore mieux ! En appuyant sur une simple touche, vous pouvez à tout moment provoquer vos adversaires, ce qui fera monter la jauge de votre barre de style. Si lors des premières parties on s’interroge sur l’utilité de la chose, on finit très vite par se prendre au jeu et à vouloir augmenter son score et atteindre le fameux rang S, et même SSS si vous êtes un dieu de la manette ! On peut faire ici un parallèle avec le fameux système de notation de Devil May Cry 4, pour ne citer que lui. Si vous êtes amateur de scoring, il est clair que de nombreuses heures de jeu s’offrent donc à vous. Enfin vous avez la possibilité de ralentir brièvement le temps, bien pratique pour faire un max de dégâts tout en esquivant les balles et missiles à la Matrix !

Si vous êtes amateur de jeux rétro, les graphismes de Bleed 2, vous charmeront à coup sûr. Le côté 8 bits, à la fois pixélisé mais pas trop donne au titre un charme certain. Pour ceux qui ont touché le premier opus, c’est grosso modo la même chose mais en plus beau, plus fin, plus détaillé, notamment dans les arrières plans. Côté musique, comme dans Bleed 1, on peut retrouver une ambiance sonore bien rétro. Les musiques, signées Jukio Kallio (notamment connu pour son excellente OST du jeu Nuclear Throne) font des merveilles. D’un style rock/métal, ces dernières sont énergiques, réussies, jamais redondantes et particulièrement adaptées aux situations. Certaines pistes, comme les musiques des boss, vous motiveront sans nul doute à continuer la partie en cas de défaites, tant elle sont réussies et entrainantes. À ce niveau c’est donc un sans-faute ! Sachez enfin que le jeu est en anglais et que, si le choix de la langue française est proposé, seul le menu du jeu sera traduit. Les dialogues sont donc tous exclusivement en anglais mais ils ne sont pas très durs à comprendre pour qui a un minimum d’anglais scolaire. Rappelons que les traductions sur des jeux de ce type sont rares, car la langue n’est ici en aucun cas une barrière à la progression dans l’aventure. Enfin sachez que si le mode très difficile propose évidemment un bon challenge, débloquer l’intégralité des succès ne sera pas non plus une partie de plaisir. Le jeu vous demandera notamment de terminer le mode histoire et le mode arcade dans toutes les difficultés, de terminer chaque niveaux avec un rang S, voir même SSS, ou encore de terminer trois fois de suite le mode sans fin sans mourir ! Et n’espérez pas vous faciliter la tâche avec les pouvoirs que vous débloquez en cours de route, car utiliser ces power-up viendra purement et simplement bloquer le déblocage des succès !  Mais la patience n’est-elle pas la plus héroïque des vertus comme le dit le proverbe ?

 


Agréable, prenant, bien rythmé et avec une bande son qui motive à progresser, Bleed 2 charmera forcément les amateurs de run and gun et des jeux de plate-forme. Ses graphismes rétro et son ambiance explosive rappelleront aux plus vieux d’entre nous la douce époque de titres comme Megaman ou encore Gunstar Heroes. Si l’histoire se boucle trop rapidement, les différents modes de jeu et le scoring vous tiendront sans nul doute devant votre écran durant de longues heures de jeu. Pari réussi donc pour Ian Campbell. Vivement l’épisode 3 !


Jeu testé par Ashen à partir d’un review code sur Xbox One fourni par l’éditeur

Bleed 2

14,99€
8

Graphismes

9.0/10

Son

9.0/10

Gameplay

8.0/10

Durée de vie

7.0/10

Rapport qualité/prix

7.0/10

Interêt des succès

8.0/10

Pour

  • Les graphismes rétro
  • Le level design
  • Une bande son parfaitement adaptée
  • Le mode sans fin
  • La possibilité de jouer avec d’autres personnages
  • Pouvoir ralentir le temps
  • La note de style rend vite accro

Contre

  • Pas forcément simple à prendre en main
  • L’histoire un peu trop courte
  • Des boss et des ennemis déjà vu dans Bleed 1
   

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