Lego Marvel Super Heroes 2: Un jeu qui casse des briques sur Xbox One



Si l’on ne présente plus la marque qui a fait le bonheur de nombreux enfants (dont je fais partie), on ne présentera pas davantage les jeux estampillés de la fameuse société danoise, qui envahissent chaque année nos rayons, parfois même avec plusieurs opus par an. Toujours développé par TT Games (filiale de Warner Bros. Interactive Entertainment) Lego Marvel Super Heroes 2 s’inscrit dans la droite lignée de ses prédécesseurs. Si certains commencent à crier à l’écœurement, mettant en avant la trop grande similitude entre chaque opus, force est d’admettre que des efforts sont fournis pour donner à  chaque jeux LEGO une âme à proprement parler. Pour autant, l’équipe aux commandes, parvient-elle à insuffler de l’originalité dans la suite de Lego Marvel Super Heroes, sortie il y a déjà 4 ans de cela ? La réponse dans ce test.

C’est accueilli par la musique des Redbone et son « Come and Get Your Love », rendu célèbre par le film Les Gardiens de la Galaxie que débute donc cette nouvelle aventure. La plupart des musiques ou des thèmes entendus dans les différents films Marvel sont d’ailleurs de la partie, ce qui, il faut bien l’avouer, n’est pas pour nous déplaire. Passée cette agréable surprise, on peut remarquer qu’une certaine identité visuelle a été mise en place pour cet opus. En effet, les graphismes sont constamment dans le ton d’un comics, que ce soit du menu de sélection du personnage jusqu’à l’écran de conclusion d’un niveau ou encore dans la police d’écriture. Ce qui est évidemment un très bon choix, surtout lorsqu’on réalise un jeu avec des super héros ! Coté casting, vous retrouverez plus de 200 protagonistes jouables. Cela va de Thor, en passant par Hulk, Captain America ou encore Iron Man. De nombreuses versions de ces personnages seront évidemment déclinées comme d’habitude. Des personnages moins connus de Marvel sont également de la partie comme Iron Duck, Ravonna, Captain Germany, pour ne citer qu’eux. Sympa pour les plus accros ! Chaque personnage a une manière bien particulière de combattre, voir même de se déplacer. On sent que des efforts ont été réalisés à ce sujet. En effet il n’était pas rare que dans les derniers jeux LEGO, certains personnages se ressemblaient un peu trop ou avaient un gameplay similaire. Ici, la personnalisation va jusqu’à inclure différentes animations secondaires dans la plupart des cas. Ainsi, avec une simple pression enfoncée sur une touche, il vous sera par exemple permis de voir Star-Lord (Les Gardiens de la Galaxie) mettre son walkman sur les oreilles pour danser. Cela, tout en continuant de tirer avec classe au blaster sur les ennemis ! Qui a dit qu’il était interdit de sauver le monde avec style ?

Car oui vous l’aurez bien deviné, c’est une habitude avec les super héros, l’histoire consiste une fois de plus en une menace, toujours plus grande que la précédente, qu’il vous faudra éradiquer. Le grand méchant de l’histoire, Kang (notamment connu pour être le grand ennemi des Vengeurs ou des Quatre Fantastiques) capable de voyager dans le temps, a mis l’espace temps et l’univers sans dessus dessous. Il est en effet parvenu à mélanger différents endroits du globe, de différentes époques, cela dans le but de créer sa propre ville : Chronopolis. Si l’histoire possède donc quelques touches d’originalité, on déplorera tout de même une narration plutôt brouillonne qui empêche le joueur de se plonger totalement dans le récit. En revanche il est très agréable de parcourir les différents coins de la carte et de traverser certains endroits phares des États-Unis, comme le Manhattan Noir ou encore New York. Certaines quêtes ou missions viendront vous mettre aux commandes d’un de vos alter egos du passé ou du futur. Ainsi, notre bon vieux Spiderman devra par exemple faire équipe avec le Spidey de l’an 2099 !

Si l’on peut donc saluer l’effort de mise en scène, le tout est hélas parfois gâché par des objectifs peu clairs et qui n’échappent toujours pas à une certaine redondance. Si nous avons la possibilité de diriger de grands groupes de héros (parfois jusqu’à 5 en même temps) l’action devient parfois brouillonne. En cause, vos coéquipiers qui n’hésitent pas à se mettre en travers de vos différentes attaques ou à rester inactifs dans une partie du niveau éloignée de votre position. Que dire également de certains PNJ qui se coincent régulièrement dans le décor, notamment lors de votre exploration libre dans Chronopolis. C’est dommage car certains défauts de ce type semblaient ne plus exister dans les derniers jeux LEGO, ou étaient en tous cas, largement moins présents. En revanche, s’il était parfois fastidieux de chercher un personnage  dans une liste toujours plus grande, le système fait ici peau neuve et le jeu vous placera automatiquement sur le bon héros dont vous aurez besoin pour réaliser une action. Un gain de temps indéniable ! Il vous sera toujours possible de créer votre propre personnage, via une interface bien plus complète que d’habitude. Vous pourrez en effet le customiser des pieds à la tête, allant même jusqu’à pouvoir sélectionner sa voix, son type d’armes (ainsi que sa couleur) ses pouvoirs, sa rapidité à se déplacer, ses sauts, son prénom etc. De quoi donc créer tout un tas de super héros uniques !

Graphiquement, si le jeu s’en sort avec les honneurs, certaines parties du décor sont moins reluisantes, comme l’immonde mur vert flashy qui a pour fonction de délimiter la carte du jeu. De même, le jeu accuse des baisses de framerate incompréhensibles, (même sur Xbox One X, un comble) notamment lors des phases d’exploration en monde ouvert. Certains soucis de caméra, que l’on devra de temps à autre replacer, n’arrange malheureusement pas cette impression que le jeu aurait bien pu profiter de quelques mois de finitions supplémentaires. Si vous souhaitez explorer l’ensemble du jeu, il vous faudra traverser pas moins de 18 destinations dont l’Egypte antique ou encore le Far West. Lieux qui ne manqueront pas à chaque fois d’introduire de nouvelles têtes héroïques. Si parvenir au bout de l’aventure ne vous demandera pas plus d’une grosse dizaine d’heures, il vous en faudra bien une trentaine si vous souhaitez ramasser les éternelles briques dorées, les différents mini kits, ou encore sauver Stan Lee dans chaque stages. Hélas, il faut bien le dire, l’intérêt de collecter ces objets s’émousse fortement avec le temps, le procédé étant identique à chaque jeu depuis maintenant près de 10 ans. Il serait vraiment temps de faire évoluer cette mécanique qui est désormais loin de passionner les foules. Car si vous n’êtes pas du genre à vouloir aller au fond de vos jeux ou à collectionner les succès, le contenu end game n’est ici pas particulièrement motivant. On regrettera également que la plupart des missions d’histoires secondaires, inspirées des différentes franchises de Marvel seront une fois encore disponibles via des DLC et non directement incluses dans le jeu ou via des mises à jour gratuites.

L’une des grandes nouveautés de cet opus, c’est la présence d’un mode multijoueur. En effet en sus de la campagne, entièrement jouable en coopération via écran splitté (ce qui devient rare dans le monde du jeu vidéo d’aujourd’hui alors ne boudons pas notre plaisir), il sera possible de jouer jusqu’à 4 joueurs dans deux nouveaux modes de jeu. Ainsi vous aurez la possibilité de conquérir des territoires à coup de peinture (coucou Splatoon 2) dans « Faute d’accord ». L’autre mode de jeu lui, intitulé « Capture de Pierre d’infinité », viendra mettre les joueurs en compétition afin de récupérer  une de ces fameuses pierres pour la garder le plus longtemps possible et marquer des points. Ces modes de jeu, plutôt bien pensés, viennent apporter un vent de fraicheur très appréciable et sont vraiment agréables à jouer. On notera tout de même que la voix du commentateur lors de ces parties est un brin agaçante dans ses intonations, surtout lorsqu’il répète les mêmes phrases en boucle. D’ailleurs, de manière générale, dans ce LEGO, le doublage est plutôt bon, même si les voix sont parfois quelque peu surjouées afin de coller davantage à l’humour habituel des petites briques. La personnalité et les défauts de chaque super héros sont ainsi mis à l’honneur. Aussi ne vous étonnez donc pas d’entendre Tony Stark se vanter à longueur de temps, quand Spiderman enchainera les blagues à tour de bras, le tout en plein combat ! Mention spéciale au doubleur de J. Jonah Jameson qui interprète avec brio le râleur bien connu des fans de l’homme araignée ! Son rôle, consistera ici à informer la population sur les différents événements de l’histoire qui se dérouleront entre chaque chapitre. Ce qui, du côté du joueur permet de comprendre un peu mieux ce qu’il se passe et de faire un petit récapitulatif plus que bienvenu.

Concernant le déroulement des niveaux, il faudra, comme d’habitude aller d’un point A vers un point B, en démolissant tout sur votre passage. Parfois, vous devrez utiliser les habiletés de certains héros (par exemple créer des portails avec Docteur Strange) ou tout simplement construire un mécanisme pour espérer poursuivre votre chemin. A ce sujet on peut s’apercevoir que les développeurs ont rendus la progression plus aisée qu’auparavant. Il n’était en effet pas rare dans les jeux précédents, d’être bloqué dans une salle sans comprendre comment avancer durant de très longues minutes. La faute à un élément caché dans le décor que vous n’aviez pas détruit. Ici, les objets dont vous aurez besoin pour progresser sont mis en surbrillance. Si cette nouveauté, réclamée tant de fois par les joueurs, engendre un déroulement plus fluide et sans temps mort de l’action, certains pourront évidemment déplorer le manque de challenge quand à l’ajout de ce type de mécanique. Le gameplay, qui tend à se bonifier avec le temps, et ici plus diversifié que jamais. Cependant, on regrettera tout de même une trop grande similitude quand au déroulement des niveaux. En effet chaque stage (au nombre de 20) comprends un boss en guise de conclusion. Le problème c’est que la stratégie pour en venir à bout est quasiment inexistante voir identique. Une simple pression répétée sur le bouton d’attaque (parfois durant de longues minutes) suffira la plupart du temps. Rajoutez à cela le respawn infini des ennemis (particulièrement agaçant) et vous aurez là tout les ingrédients pour des boss pénibles et redondants. D’autant que certains sous-fifres sont équipés d’une armure qui les rendra invincibles tant que vous n’aurez pas utilisé la capacité précise d’un personnage pour la détruire. Frustrant ! Heureusement, l’ambiance générale du titre fait mouche et les différentes répliques et situations de nos héros tout en briques assurent le spectacle.


Si Lego Marvel Super Heroes 2 parvient à varier son gameplay et à le moderniser, il traine néanmoins toujours derrière lui quelques défauts techniques qui semblent vouloir coller à la peau de la série. Fort d’un grand nombre de protagonistes haut en couleur qui raviront les fans de Marvel, et d’un humour toujours aussi déjanté, le jeu de TT Games devrait pouvoir sans nul doute trouver son public et le charmer. Il serait en revanche, temps de modifier quelque peu la formule de base, identique depuis près d’une décennie, sous peine de lasser même le joueur le plus accro aux petites briques danoises.


Jeu testé par Ashen sur Xbox One X à partir d’un review code fourni par l’éditeur

Lego Marvel Super Heroes 2

59,99€
7.7

Graphismes

8.0/10

Son

8.0/10

Gameplay

7.0/10

Durée de vie

8.0/10

Rapport qualité/prix

8.0/10

Interêt des succès

7.0/10

Pour

  • Un casting du tonnerre
  • L’humour
  • Le mode multi jouable jusqu’à 4
  • Très beau dans l’ensemble
  • L’éditeur de personnage ultra complet

Contre

  • Pas d’innovations majeurs
  • L’action parfois difficile à suivre
  • Trop de baisse de framerate
  • Des objectifs de missions pas toujours très clair
  • Le respawn des ennemis agaçant
   

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