TEST – Maid of Sker – La parole est d’argent, mais le silence est d’or



TEST Maid of Sker XWFR

Le moins que l’on puisse dire c’est que le studio gallois Wales Interactive est particulièrement productif ces derniers mois. Après la sortie de leur FMV The Complex fin Mars, le studio est déjà de retour avec cette fois un jeu d’horreur avec vue à la première personne : Maid of Sker. Si l’on trouve pléthore de jeux de ce genre, force est d’avouer qu’à première vue, le titre attire, avec ses beaux visuels et son ambiance sombre et mystérieuse limite Lovecraftienne. L’histoire du jeu est une adaptation assez libre d’une légende du folklore gallois. Mais alors est-ce que ça fait peur ? Est-ce que ça vaut le détour ? Des questions auxquels je vais tenter de répondre ici !


Nous sommes en 1897. Notre héros, Thomas Evans, débarque sur Sker Island dans le but de libérer sa fiancée Elisabeth. Cette dernière vous a en effet écrit une lettre, vous demandant de venir la libérer des mains de sa famille qui la retient… pour la faire chanter ! Pas dans le sens chantage mais chanter avec sa voix ! Car apparemment la voix de la donzelle aurait un certain pouvoir, pouvoir que compte bien utiliser son oncle à des fins peu avouables. Devant une lettre aussi mystérieuse, l’homme file donc vers l’hôtel Sker, où sa petite amie est retenue captive. Seulement voilà à peine arrivé, vous constatez qu’il se passe des choses étranges dans l’hôtel, et vous ne tardez pas à rencontrer ses premiers occupants pour le moins flippants ! Mais, me direz-vous, pourquoi notre héros ne prévient-il pas plutôt la police ? C’est une bonne question qui restera hélas sans réponses !

Car oui l’homme décide de s’engouffrer seul dans cet enfer. Pour progresser, il va devoir trouver des clés, des morceaux d’amulettes, ou encore des cylindres. Le design des objets, la carte pour se repérer, l’ennemi façon Nemesis dans la seconde partie du jeu rappelleront sans aucun doute des souvenirs aux fans de la série Resident Evil. Même chose pour ce qui est de la sauvegarde puisqu’il faudra trouver des petites salles, symbolisées par une porte de couleur différente. À l’intérieur, musique douce et phonographes, qui permettent d’enregistrer la progression comme les machines à écrire dans les premiers Resident Evil. Le jeu ne possède en effet pas de sauvegardes automatiques, ce qui pour ce type de jeu est à mon sens un véritable atout.

On remarque de suite que le travail sur l’ambiance est on ne peut plus réussi, avec une bande-son de qualité et des bruitages immersifs. Mention spéciale à la VOST qui est très bonne, et plus particulièrement la prestation de Simone Somers-Yeates qui interprète Elisabeth. De plus les graphismes sont vraiment jolis pour un « petit » jeu de ce genre avec de magnifiques visuels. Le joueur erre dans des couloirs tantôt sombres, tantôt éclairés par des lumières qui ont semblent-ils toutes décider de clignoter mystérieusement ! On note aussi quelques passages à l’air libre, notamment sous les yeux d’une pleine lune habituelle à ce genre d’ambiance. De nombreuses salles sont à explorer et on a vite fait de se perdre dans l’hôtel Sker et ses dépendances ! D’autant que pour obtenir certains succès, il faudra trouver toutes les statuettes musicales, les phonographes ou encore l’intégralité des documents.

Dans Maid of Sker, les ennemis sont aveugles, et le joueur peut donc passer devant eux sans trop avoir à se soucier d’être repéré. Il faudra en revanche éviter de faire le moindre bruit car les ennemis vous localise en fonction du bruit que vous faites ! Attention donc lors de l’ouverture de certaines portes mal huilés, aux chaises dans votre dos et surtout aux espèces de gaz qui flottent dans certaines pièces ! Parfois, Thomas devra retenir sa respiration (en mettant les mains devant sa bouche) pour ne pas tousser et alerter l’ennemi proche. Même chose avec les feux qui font tousser rapidement notre personnage, à tel point qu’on se demande si le bougre n’aurait pas quelques problèmes de gorge ! Si ces mécaniques sont assez immersives, elles mettent malheureusement aussi en lumière les soucis de l’IA.

En effet les gardiens de l’hôtel ne vous poursuivront parfois guère longtemps si vous êtes repéré ou n’entendent pas forcément un bruit pourtant à quelques centimètres d’eux. Par contre lors de certains moments de l’histoire ces derniers connaitront de suite votre emplacement ! Imaginez par exemple que vous ouvrez une porte assez bruyante au fin fond d’une salle et que votre personnage se trouve à l’opposé de cette porte. Eh bien les ennemis parviendront malgré tout à savoir exactement où se situe Thomas, cela au centimètre près, plutôt que de se ruer en toute logique vers l’origine du bruit, c’est-à-dire la porte ! Oui cela n’a absolument aucun sens ! La peur laisse donc parfois place à l’agacement, ruinant un gameplay qui était pourtant très prometteur sur le papier. On espère donc vivement qu’une mise à jour viendra corriger l’IA.

Quatre à cinq heures, c’est ce que demande Maid Of Sker pour venir à bout de son histoire. Un peu plus si vous visez les 100%. C’est une durée de vie honnête pour un jeu de ce genre d’autant que le titre dispose de deux fins et de 4 modes de difficulté. Outre les classiques modes facile, normal et difficile, le jeu propose également un mode de jeu qui met l’exploration à l’honneur, désactivant les ennemis et les succès (ben oui sinon c’est trop facile !) au passage. Un mode qui a donc surtout de l’intérêt pour les plus sensibles d’entre nous qui ont envie de s’adonner pour la première fois à un jeu d’horreur par exemple.


Maid of Sker explore une légende du folklore gallois et parvient ici à la transposer avec une certaine réussite. Rappelant parfois Resident Evil, le nouveau bébé de Wales Interactive séduit par son ambiance, sa bande-son, ses visuels et son histoire mystérieuse. Dommage que le studio n’a pas davantage peaufiné l’IA qui, à l’heure actuelle, entache quelque peu le gameplay et la crédibilité de certains passages. Maid of Sker reste tout de même une bonne surprise et un très bon jeu d’horreur, avec une durée de vie honnête et une certaine rejouabilité grâce à ses deux fins et les 4 modes de difficulté.


Test réalisé sur XBOX ONE X à partir d’un review fourni par le développeur Wales Interactive
 

Maid of Sker

24,99€
8

Graphismes

9.0/10

Son

9.0/10

Gameplay

6.0/10

Durée de vie

8.0/10

Rapport qualité/prix

8.0/10

Pour

  • Une ambiance horrifique qui ne laisse pas de marbre
  • Une bande-son immersive et réussie (mention spéciale à Tia Kalmaru)
  • La qualité de la VOST et la prestation de Simone Somers-Yeates (Elisabeth)
  • Les graphismes au top
  • Durée de vie honnête (deux fins, 4 modes de difficulté)
  • Entièrement sous-titrés en français
  • Les sauvegardes manuelles comme dans les premiers Resident Evil
  • Une relecture interressante du folklore gallois
  • Le design des ennemis…

Contre

  • …Mais une IA qui casse pas mal le gameplay
  • Agace parfois plus (à cause de l’IA) qu’il n’effraie
   

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