TEST – Obduction – Le digne successeur de Myst ?



TEST Obduction XWFR

C’est en 1993 que débarque sur Mac (puis en 1994 sur Windows) un titre qui a marqué l’histoire du jeu vidéo et du point’n click : Myst. Développé par Cyan, Inc. (aujourd’hui plus connu sous le nom de Cyan Worlds) le jeu aura le droit à plusieurs suites dont le célèbre Riven. Financé via une campagne Kickstarter en 2013, le studio lance Obduction en août 2016 sur PC. Il aura donc fallu attendre près de 4 ans pour que le jeu arrive enfin sur la console de Microsoft ! Mais que vaut donc ce successeur spirituel de Myst ? Et que vaut cette version Xbox One ? Autant de questions qui trouveront ici leurs réponses.


Alors que votre personnage se balade un soir près d’un lac, il aperçoit une lumière étrange. Curieux et intrigué, il tente de suivre cette lumière jusqu’à tomber sur un artefact organique qui le transporte dans ce qui ressemble à un monde extraterrestre ! Après avoir fait quelques pas dans l’inconnu, vous découvrez une ville minière de l’Arizona type Far West. Pourtant cette ville contraste fortement avec des technologies plus futuristes comme l’hologramme qui vous souhaite la bienvenue. Le joueur finit par comprendre que s’il veut retourner sur Terre, il va devoir remettre en route d’étranges machineries…

Si vous êtes habitués aux jeux des frères Miller, vous n’aurez donc pas trop de difficultés à retrouver vos marques. Le principe est en effet assez identique à celui de Myst. Le joueur est lâché dans un monde inconnu et doit activer des mécanismes sans qu’un ordre précis ne lui soit donné, et encore moins un éventuel marqueur de quêtes ! On tâtonne donc un long moment avant de trouver nos premiers puzzles et de comprendre la logique du jeu. Au cours de votre balade, vous croiserez des dizaines de leviers, manivelles et autres machines en tous genres plus ou moins connectés. Vous l’aurez compris, il faut un certain sens de l’orientation et une bonne mémoire pour pouvoir progresser dans Obduction. Un jeu qui ne s’adresse donc pas à tout le monde, surtout à une époque ou les joueurs sont de plus en plus guidés dans les productions actuelles.

Il ne faudra pas non plus hésiter à prendre des notes, surtout qu’il y a tout de même quelques codes à retenir tout au long de l’aventure. Des codes qui sont en plus différents d’une partie à l’autre ! Il est cependant dommage que certaines énigmes soient un peu trop tirées par les cheveux, avec de plus des engins dont la maniabilité manque cruellement d’ergonomie. La seconde partie du jeu risque également d’en rendre chauve plus d’un, avec un labyrinthe à la limite de l’imbuvable, le tout avec des allers-retours incessants ponctués de temps de chargement assez longs. C’est dommage car la première partie du jeu est globalement réussie, avec une progression intelligente, qui plonge le joueur dans un univers vraiment captivant.

Car s’il y a bien une chose qu’on ne peut pas enlever à Obduction, c’est que le titre possède une direction artistique fabuleuse. L’Unreal Engine 4 est ici maitrisé et fait des merveilles. Il n’est pas rare de s’arrêter pour admirer le ciel et ses différentes teintes, les cours d’eau, ou encore la finesse des décors ainsi que les panoramas à couper le souffle.

Dommage en revanche que l’ensemble manque un peu de vie. Car hormis quelques bestioles et insectes, vous ne croiserez presque jamais âme qui vive, les rares PNJ étant le plus souvent matérialisés sous forme d’hologrammes avec des acteurs filmés (une habitude dans les productions du studio). Concernant l’ambiance musicale, les thèmes qui vous accompagneront tout au long de votre périple sont jolis mais rares, et le joueur devra souvent se contenter de quelques bruitages et sons d’ambiances. Si cela est évidemment voulu pour renforcer le sentiment de solitude, quelques thèmes supplémentaires n’auraient pas été de trop.

Pour la version Xbox One X, le 4K Utra HD est de la partie, de même que les habituelles améliorations pour les possesseurs de Xbox One X (comme des temps de chargement plus courts et des graphismes plus fins). On aurait tout de même apprécié une meilleure ergonomie dans les contrôles ou encore la possibilité de configurer ses touches. À ce sujet l’impression de simple portage se fait d’ailleurs ressentir dès les premières secondes de jeu. Car ce sont les commandes sur PC qui s’affichent lorsqu’on vous explique comment jouer ! Heureusement il est possible de consulter les commandes sur manette dans le menu pause à tout moment. Enfin sachez que l’on peut se déplacer en mode « nœud » comme dans un point’n click classique et que la maniabilité à ce niveau est tout à fait correct pour une version console.


Obduction est à n’en pas douter le fils spirituel de Myst. On retrouve chez lui bon nombre d’ingrédients qui ont fait le succès de la série légendaire de Cyan. Avec son gameplay tout droit sorti des années 90, des énigmes parfois mal pensées et une ergonomie perfectible, Obduction est un titre qui peut diviser même chez les amateurs du genre. Cependant son univers fascine, et l’on reste pantois, émerveillé même par sa direction artistique et ses panoramas somptueux. Si vous n’avez pas peur de passer des heures à vous triturer les méninges, alors Obduction vous transportera par son ambiance unique et teintée de mystère.


Jeu testé sur XBOX ONE X à partir d’un review code fourni par le développeur/éditeur Cyan

Obduction

29,99€
8

Graphismes

9.0/10

Son

7.0/10

Gameplay

7.0/10

Durée de vie

8.0/10

Rapport qualité/prix

9.0/10

Pour

  • Superbe direction artistique et graphismes
  • Une ambiance unique et prenante
  • Plusieurs fins à débloquer
  • Entièrement sous-titré en français
  • De belles compositions musicales…

Contre

  • … Mais peut-être trop peu de musiques ?
  • Un certain manque d’ergonomie dans les contrôles
  • La seconde partie du jeu, moins réussie
  • Un labyrinthe final qui en rendra fou plus d’un
  • Certains temps de chargement un peu longs
  • Des soucis d’optimisation
   

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.