TEST – Owlboy – Une chouette lettre d’amour au pixel art !



Le moins que l’on puisse dire c’est que Owlboy peut être considéré comme une arlésienne du jeu indépendant. Sorti presque dix ans après le début de son développement, D-Pad Studio a pris son temps pour nous concocter cet hommage aux jeux d’aventures comme on pouvait en trouver à l’époque de la Super Nintendo. Après une première démo parue en 2013 et qui avait rassuré sur le bon avancement du développement, Owlboy s’autorise une première sortie sur PC fin 2016. Deux ans plus tard, Owlboy débarque enfin sur Xbox One. Alors, notre attente est-elle récompensée ? La réponse dans ce test !

Tout au long de cette aventure, nous incarnons un jeune garçon chouette (et non un hibou comme on peut parfois le lire sur le net), vivant dans un monde constitué d’îles flottantes, qui va devoir lutter contre une invasion pirate. Le chef de ces canailles désire en effet s’emparer d’anciennes reliques, qui lui permettraient de dominer le monde. Le protagoniste est capable de voler librement ou presque dans toute la map ce qui donne évidemment un sentiment de liberté au joueur. Épaulé par trois fidèles compagnons (avec des capacités propres) qui nous rejoindront en cours de route, Owlboy fait donc également la part belle à l’esprit d’équipe. Il faudra régulièrement switcher entre l’un ou l’autre pour espérer progresser dans différentes temples ou grottes que l’on rencontrera lors de notre périple. Votre meilleur ami, Geddy, sera d’ailleurs aussi votre porte-parole, puisque Otus, la petite chouette est muette de nature. Les joueurs qui ont connu les grands hits d’aventure/plate-forme dans les années 90 pourront difficilement rester insensibles à la patte graphique d’Owlboy. Son univers en 2D en pixel-art fait preuve d’une grande maitrise et le jeu est absolument magnifique. Le niveau de détail, même en arrière-plan, est assez impressionnant et force le respect. De plus, la poésie et la rêverie sont également de la partie, avec des passages touchants ou encore lorsque le ciel se teint d’un joli coucher de soleil. Vous avez même la possibilité de vous poser à un feu de camp en pleine nuit et de discuter avec vos amis avant de vous endormir. Immersion garantie donc !

Si Otus est muet, il n’est en revanche pas dénué de force physique. La chouette est en effet capable de porter ses compagnons à bout de bras sans problème durant des heures. Pratique. Au tout début du jeu, vous ne pourrez compter que sur l’aide de Geddy, mais ce dernier possède une arme longue distance qui se révélera très efficace pour ouvrir de nombreuses portes et occire tous les monstres sur votre passage. Si la maniabilité se révèle assez bonne, certains auront peut-être tout de même besoin d’un petit temps d’adaptation pour le système de visée. Non pas qu’il soit mal pensé, mais disons simplement que c’est un coup à prendre, car ce n’est pas notre héros qui use de différentes capacités mais bien ses compagnons qu’il transporte un peu partout. Otus lui, peut juste voler et tourbillonner.

Si ce système est plutôt original et bien pensé, cela entraine parfois de légers soucis de lisibilité, notamment lorsque l’on subit des dégâts. Notre héros est alors propulsé vers l’arrière, souvent contre un mur, et lâche ses amis au passage. D’ailleurs il arrive souvent que l’on soit propulsé pour pas grand-chose, même lors d’un choc avec un ennemi minuscule. Hormis ce petit problème, la maniabilité est plutôt bonne, enfin du moins tant que l’on ne se retrouve pas dans une phase de vol contrôlée par le jeu. Que ce soit le passage obligatoire où l’on chevauche un boss ou encore le mini-jeu facultatif du canon, la maniabilité devient alors épouvantable, vous obligeant à recommencer ces passages encore et encore. La caméra n’aide en rien, car il arrive régulièrement que celle-ci ne vous dévoile pas ce qu’il y a devant vous, provoquant donc des morts idiotes au passage.

Owlboy n’est pas particulièrement difficile à terminer mais certains passages sont parfois frustrants, alors que la plupart des boss sont eux, très simples et rapides à terrasser. Si certaines énigmes vous poussent parfois à réfléchir, rallongeant la durée de vie au passage, le titre se boucle tout de même un peu trop rapidement. Les crédits se laissent en effet approcher après seulement 8/10 heures de jeu. Un peu court, surtout quand on connait le temps de développement dont a eu besoin le bébé de D-Pad pour arriver jusqu’à nous. D’autant qu’à part la collection habituelle de pièces dans tous les niveaux, le jeu n’offre pas particulièrement de rejouabilité une fois l’histoire principale terminée. On notera tout de même une « fin » cachée (ou plutôt des explications sur un mystère au centre de l’histoire), accessible uniquement à ceux qui auront trouvé les 3 gros jetons cachés du jeu.

Malgré ces quelques défauts, Owlboy n’en reste pas moins un très bon jeu. Non content de proposer un superbe pixel-art et une ambiance rétro, D-Pad nous gratifie également d’une bande-son magnifique. Les compositions de Jonathan Geer font mouches, tant elles sont mélodieuses, tantôt poétiques, tantôt graves ou mystérieuses. À ce niveau c’est un donc un sans-faute. À cela s’ajoute des personnages attachants et une narration qui frôle la perfection. Les différents évènements s’enchainent en effet avec brio, ne laissant jamais au joueur le temps de s’ennuyer. L’univers du jeu à un petit quelque chose d’unique, et l’aventure charme l’amateur de pixel du début à la fin.

Si à l’époque de sa première sortie, Owlboy était intégralement en anglais, le jeu est ici entièrement en français. Ce qui est vraiment une bonne chose car même si l’histoire n’est pas des plus compliquée à suivre, l’aventure est teintée de mystère et l’on saisit donc un peu mieux certaines subtilités. De plus l’ambiance du titre alterne régulièrement entre le sérieux et l’humour, notamment lors de dialogues parfois savoureux avec nos compagnons ou les différents protagonistes que l’on croise. Mention spéciale à ce PNJ dans la boutique d’objets, qui ne manque jamais d’idées originales pour accueillir ses clients ! Enfin, précisons que dans l’ensemble, les situations savent se renouveler, mais il est évident que pour qui a déjà joué à ce type de jeu, Owlboy propose quelques mécaniques que l’on a déjà vues, à l’instar de ces patterns de boss, un peu trop prévisibles.

Le jeu alterne entre des phases d’actions, des phases de combats mais également des phases d’infiltrations. Il faudra en effet parfois avancer sans vous faire repérer, sans quoi, une nuée d’ennemis se lancera à vos trousses, se permettant même le toupet de vous suivre d’un écran à l’autre ! Si vous subissez trop de dégâts il est heureusement possible de se soigner en cours de route, notamment via des fruits que l’on peut trouver en chemin. Pour qui veut parvenir aux 100%, sachez que si l’intégralité des zones du jeu se parcourent assez rapidement, aucune carte n’a malheureusement été prévue par le studio, forçant donc le joueur à tout connaitre sur le bout des doigts, sous peine d’effectuer de nombreux allers et retours inutiles.


Malgré un développement long et compliqué, D-Pad studios est parvenu à faire d’Owlboy, une véritable lettre d’amour au pixel-art. Avec une ambiance et des graphismes qui laissent rêveur, ainsi qu’une bande-son magnifique, Owlboy est un jeu qui restera dans les mémoires, du moins pour qui aime les jeux rétro indépendants. On lui reprochera tout de même une durée de vie un peu courte, des boss trop simples, et quelques soucis de lisibilité et de maniabilité lors de certains passages. On croise maintenant les doigts pour que le prochain titre du studio soit aussi bon que celui-ci, et que cette fois, dix ans ne soit pas nécessaire pour en voir la couleur !


Test réalisé par Ashen à partir d’un review code Xbox One fourni par le développeur

Owlboy

24,99€
8.3

Graphismes

10.0/10

Son

10.0/10

Gameplay

7.5/10

Durée de vie

7.0/10

Rapport qualité/prix

8.0/10

Interêt des succès

7.5/10

Pour

  • Visuellement parfait
  • Une bande-son qui restera dans les mémoires
  • Une aventure menée tambour battant
  • L'histoire, intéressante
  • Des personnages hauts en couleurs
  • Entièrement en français
  • Un level design de qualité

Contre

  • Des soucis de lisibilité lorsqu’on subit des dégâts
  • La maniabilité à revoir dans le mini-jeu du canon
  • Durée de vie un peu juste
  • Des boss trop simples
  • L’absence d’une carte pour se repérer
  • Une caméra parfois à la traine
  • Quelques coquilles dans la traduction
   

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