South Park: L’Annale du Destin – Une suite qui met les gaz !



Sout Park L'Annale du Destin

On ne présente plus la série South Park, créée et écrite par Trey Parker et Matt Stone. En effet, depuis 1997, les frasques de Stan, Kyle, Cartman et Kenny, nous sont désormais familières. Si la plupart des jeux inspirés de la série n’ont pas laissés de souvenirs mémorables, il en fut autrement pour le Bâton de la Vérité en 2014, développé par Obsidian entertainement,  qui fut un vrai succès. Mais voilà que trois ans plus tard, la suite de cette aventure débarque, avec cette fois Ubisoft San Francisco à la tête du projet. Son nom ? L’Annale du Destin.

L’histoire se déroule peu de temps après les événements du Bâton de la Vérité. Le Coon (enfin Eric Cartman pour les intimes) décide de modifier les règles du jeu. Les costumes médiévaux finissent donc rapidement au placard, au profit de ceux de super héros. Mais la Bande du Coon est en rivalité avec d’autres super héros, les Potes de la Liberté. Le but des deux camps ? Retrouver un chat perdu pour empocher la récompense de 100$. Argent qui servirait à tourner un épisode pilote sur leurs aventures afin de créer une nouvelle franchise de super héros, en partenariat avec Netflix. Tout un programme ! Seulement voilà, comme vous l’imaginez, les choses vont aller de mal en pis, et la ville va une nouvelle fois se retrouver sans dessus dessous. A travers tout le jeu, nous dirigerons une fois encore, le nouveau (aussi appelé Trouduc) fraichement arrivé dans la charmante ville de South Park. Contrairement au précédent jeu, il est possible de customiser son personnage des pieds à la tête. Au fil de l’aventure, il sera possible de débloquer de nouvelles classes de super héros et ainsi de choisir de nouveaux pouvoirs.

Les combats, comme dans le dernier opus, se dérouleront au tour par tour façon RPG. Petite nouveauté cependant, une grille de déplacement qui vous permettra de vous organiser plus ou au moins librement sur le terrain. Votre positionnement aura évidemment une influence sur les dégâts que subiront les adversaires. Mais attention, la plupart des attaques ont une portée différente. Certains coups de poings par exemple, très puissants, ne pourront être utilisés qu’au corps à corps, alors que d’autres capacités moins fortes, pourront elles, être utilisées à l’autre bout de la zone de combat, comme soigner ses alliés par exemple. S’il y a donc une vraie dimension tactique, on regrettera simplement le côté un peu brouillon des affrontements. En effet il sera parfois impossible d’accomplir la moindre action avec un personnage car la grille ne vous le permettra tout simplement pas. Associé parfois à quelques bugs dans l’ordre des tours et des petits soucis de lisibilité, certains combats, plus exigeants, deviendront légèrement frustrants. Néanmoins il est possible de changer ses techniques ou encore de choisir ses personnages avant chaque bataille. Lorsque vous subissez des dégâts, il vous sera possible, si vous appuyez rapidement sur le bouton A, de monter votre jauge de super. Car oui chaque personnage dispose d’un super coup, et le moins que l’on puisse dire c’est que la plupart sont impressionnants et franchement réussis !

 

Concernant l’humour, si vous êtes un habitué du show, vous ne serez donc pas surpris de retrouver un univers quelque peu vulgaire et trash. Comme d’habitude, tout le monde en prends pour son grade, et la critique de la société (notamment Américaine) est omniprésente. Si certaines situations sont tout bonnement hilarantes, on déplorera tout de même la redondance de certaines blagues, essentiellement portées sur les pets et le monde des toilettes. Les pouvoirs de notre héros tournant en effet autour de ce thème. Passé un certain âge, l’humour « pipi caca » ne fait pas forcément rire tout le monde, surtout lorsqu’il est autant appuyé. Heureusement, le jeu multiplie les références à la série et les fans ne seront pas dépaysés.

En revanche là où les fans seront sans doute divisés, c’est bel et bien sur le doublage du jeu. En effet si le Bâton de la Vérité ne proposait pas de doublage en français, l’Annale du Destin lui est intégralement dans la langue de Molière. Hélas, ce n’est pas le casting habituel. Ces nouvelles voix ne collent donc plus du tout à certains personnages, à l’image de Stan qui semble être doté d’une toute nouvelle personnalité. Seul le doubleur de Cartman parvient quelque peu à donner le change, en imitant la voix d’origine du mieux qu’il peut. Malheureusement, la mayonnaise a beaucoup de mal à prendre et les aficionados se tourneront vite vers la version sous titrée en Français. Les voix américaines ayant elles, la chance d’être celles habituelles. C’est sans doute là le plus gros point noir du jeu.

Car pour le reste, le joueur en aura pour son argent. Comptez en effet vingt heures pour terminer l’histoire principale. Rajoutez encore cinq heures pour venir à bout des différentes quêtes secondaires et trouver les objets disséminés dans le jeu. Si la plupart de ces items sont essentiellement des composants qui vous serviront à confectionner des costumes ou de la nourriture pour vous soigner lors des combats, vous aurez parfois aussi la chance de mettre la main sur des reliques. Celles-ci pourront venir s’équiper sur vos personnages et serviront à modifier différentes statistiques ainsi que votre puissance de combat.

On reprochera au jeu quelques allers-retours franchement dispensables qui sont évidemment là pour rallonger la durée de vie. Ne vous étonnez donc pas d’aller combattre les mêmes ennemis, parfois aux mêmes endroits pour une raison ou pour une autre. Les points de téléportation, pratiques à certains moments, donnent l’impression d’avoir été mal placés volontairement comme pour forcer à la marche. Le problème, c’est qu’après être passé des dizaines de fois dans la même rue, un sentiment de lassitude peut s’installer chez le joueur. Les rues, bloquées à tour de rôle pour des raisons assez discutables, n’arrangent rien à cette impression. De plus, si vous avez déjà mis les mains sur le Bâton de la Vérité, vous éprouverez peut-être un sentiment de déjà vu. L’action se déroulant dans les deux jeux au sein même de la ville de South Park, les lieux parcourus sont donc presque exactement identiques. Les prochains DLC viendront sans doute apporter un vent de fraicheur à ce sujet.

Les graphismes et les différentes animations, similaires à la série, sont franchement réussis, et contribuent grandement à l’immersion dans le jeu. Les personnages sont tous haut en couleur et mis en valeur comme il se doit. On n’en attendait pas moins des deux créateurs de la série. De plus, les affrontements se veulent narratifs et on aurait presque tendance à oublier que ce ne sont pas des vrais super héros qui s’animent sous nos yeux, mais bien des enfants de CM1 !


Indispensable pour les fans, South Park: l’Annale du Destin, est sans doute moins originale et révolutionnaire que son prédécesseur. Néanmoins, bien que parfois gonflée de manière artificielle, la durée de vie du soft, conséquente, nous en donne clairement pour notre argent. Les références à la série sont légions, le fan service est de la partie. Le sentiment de jouer un épisode inédit de la série est évidemment un très bon point. Sans être un très grand fan du show, le jeu est tout de même parvenu à me séduire et à me scotcher à l’écran jusqu’au déroulement fatidique de l’histoire. Et c’est sans doute là, le plus beau tour de force d’Ubisoft San Francisco, qui, par la qualité de sa réalisation, parvient à séduire et à attirer différents types de publics.


Test réalisé par Ashen à partir d’un review code du jeu sur Xbox One fourni par l’éditeur

South Park: L'Annale du Destin

69,99€
9

Graphismes

9.5/10

Son

8.0/10

Gameplay

9.0/10

Durée de vie

9.5/10

Rapport qualité/prix

9.0/10

Interêt des succès

9.0/10

Pour

  • Respect total de la série
  • La plupart des personnages du show sont présents
  • Le fan service
  • Très bonne durée de vie
  • Les super pouvoirs, impressionnants

Contre

  • Pas de VF officielle
  • Les combats, parfois brouillons
  • Trop d'allers-retours
  • Humour un peu trop penché sur les pets au détriment du reste
   

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