TEST – The Last Worker – L’homme contre les machines



TEST The Last Worker XWFR

Si notre société se modernise, rendant parfois le travail moins pénible, ces évolutions peuvent aussi hélas engendrer de nombreux problèmes. Développé par Wolf & Wood Interactive et édité par Wired Productions, The Last Worker est un jeu vidéo satirique du monde capitaliste qui se penche sur les dérives d’un géant du commerce en ligne du type Amazon. Et comme son nom l’indique, The Last Worker nous met dans la peau du dernier salarié humain de cette grande boite. Voici notre test de cette aventure narrative qui à première vue semble plutôt originale !

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Kurt est un employé modèle de l’entreprise Jüngle. Toute la journée comme bon nombre de ses collègues, il trie des colis et les expédient pour satisfaire les nombreux clients qui commandent sur internet. Seulement voilà le grand patron Josef Jüngle (un genre de Jeff Bezos) licencie tous les employés du jour au lendemain. Tous ? Non car un seul échappe à cela : Kurt. Le temps a passé et l’homme qui a désormais 25 ans de boite travaille maintenant avec des robots. En effet un être humain semble encore nécessaire pour mener à bien certaines tâches. Aidé du robot Skew qui est même devenu son ami, Kurt passe ses journées à travailler et se repose le soir dans un endroit plutôt glauque de l’entreprise où sa santé semble vaciller. Jusqu’à ce qu’un beau jour il fasse la connaissance d’un groupe d’activistes, remettant en cause son quotidien, son travail et sa vie. En bref, The Last Worker est un jeu avec une histoire particulièrement intéressante, abordant des thèmes actuels et importants comme le chômage, l’automatisation, et les dérives de la société de consommation. Sachez de plus que les personnages sont créés par Mick McMahon, à qui l’on doit notamment Judge Dredd !

 

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On sera plus nuancé en revanche sur le gameplay en lui-même, surtout le joueur passe son temps à aller d’un coin à l’autre de l’entrepôt pour livrer des colis. Car si on s’amuse parfois de la nature des objets envoyés aux clients, l’ennui pointe vite le bout de son nez. Prendre un colis, le peser dans son engin, lui coller éventuellement une étiquette dessus, puis l’envoyer côté livraison ou au rebut, voilà tout ce que vous aurez à faire lors de certaines phases. Heureusement au fur et à mesure que le récit s’étoffe, les missions de notre homme varient et deviennent bien plus intéressantes. Kurt gagne également de nouvelles capacités, transformant son outil à colis en système de piratage ou encore en lanceur de balise pour pouvoir repérer des cibles. Dommage en revanche que la prise en main ne soit pas toujours des plus intuitives, ne serait-ce que pour changer les capacités de son arme ou prendre et lancer des objets. Du coup, réaliser certaines actions dans la précipitation est parfois difficile, comme lors de cette course où il est demandé d’accomplir des actions rapidement sous peine de Game Over. Des Game Over qui surviennent d’ailleurs assez soudainement et qui sont même parfois inexplicables d’autant qu’on a pourtant l’impression de faire ce qu’il faut. Heureusement les points de contrôles sont assez réguliers et nombreux. Et c’est quelque chose que l’on apprécie, notamment lors de ces scènes d’infiltration assez corsées.

 

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Sans être particulièrement beaux, les graphismes en cel-shading et surtout peints à la main donnent une certaine identité au jeu et on finit par apprécier nos balades dans cet univers si particulier. Se déplaçant dans un véhicule capable de voler façon Forsaken 64, notre héros visitera de nombreuses zones de l’entreprise parfois atypiques, même si l’ensemble est finalement assez couloir. Si le doublage est en anglais, on apprécie l’effort d’une traduction française à l’écran et les menus en français permettant de mieux se plonger dans le récit. Une aventure qui ne vous demandera pas plus de 5h pour en voir le bout et où seule la quête des différentes fins possibles et des succès manquants forcera un peu la rejouabilité. Il est d’ailleurs possible de relancer chaque chapitre indépendamment. Un mot enfin sur la bande-son composée par Oliver Kraus (qui a travaillé avec Sia ou encore Adele) particulièrement plaisante voir même parfois envoutante lors de quelques passages assez riches en émotions et en sensations fortes.

 

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Si les premiers contacts avec The Last Worker sont un peu laborieux, la faute à une prise en main perfectible et des missions de livraisons un peu redondantes, le jeu parvient tout de même à nous emporter grâce à son excellente narration et à son univers si particulier. Avec ses graphismes peints à la main, ses personnages sortant tout droit de l’imagination de Mick McMahon et sa bande-son signée Oliver Kraus, le jeu de Wired Productions embarque le joueur dans une aventure qui l’amène à réfléchir sur des sujets sensibles et actuels. En bref un titre original qui prouve que le jeu vidéo peut aussi être intelligent en plus d’être ludique.


Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fourni par l’éditeur Wired Productions

Pour

  • Les graphismes peints à la main et les personnages de Mick McMahon
  • Une satire caustique anticapitaliste qui pousse à la réflexion
  • Une histoire vraiment intéressante à suivre avec de nombreux rebondissements
  • La bande-son d’Oliver Kraus
  • Plusieurs fins avec des conséquences vraiment différentes

Contre

  • Une maniabilité qui manque un peu d’ergonomie
  • Les phrases de parcours avec Skew frustrantes et peu maniables
  • Des Game Over parfois incompréhensibles
  • Les missions de livraisons franchement pas passionnantes

 

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