TEST – The Medium – Une aventure horrifique et narrative de qualité ?



The Medium

Observer, Layers of Fear ou encore Blair Witch ça vous parle ? Ces trois jeux d’horreur sont issus de l’imagination tordue et débordante des Polonais de la Bloober Team. Sans être des chefs d’œuvres, ces jeux ont fait beaucoup parler d’eux et on connait presque tous aujourd’hui l’un de ces titres, au moins de nom. Le studio est de retour aujourd’hui avec son projet vanté comme étant le plus ambitieux : The Medium. Inspiré par des titres comme Resident Evil, Alone in the Dark ou encore Silent Hill, The Medium est également la première exclusivité pour consoles Xbox Series X/S. Voici notre verdict !


The Medium nous met dans la peau de Marianne, qui possède un pouvoir un peu spécial depuis son enfance : la possibilité de voir deux mondes en même temps, celui des vivants et celui des morts. Ne se sentant jamais vraiment dans l’un ou dans l’autre, Marianne ne compte plus le nombre d’esprits perdus qu’elle a aidé à passer dans l’au-delà. Alors qu’elle doit gérer une affaire personnelle qui lui tient à cœur, notre héroïne reçoit un mystérieux appel d’un homme qui lui demande de l’aide. Pour l’aider, elle va devoir se rendre dans l’ancien complexe hôtelier abandonné de Niwa et faire face à ses démons intérieurs et… extérieurs ! D’ailleurs petite précision qui a de l’importance, le joueur ne peut pas utiliser d’armes comme dans certains jeux d’horreurs. Ici il faut éviter le danger ou se défendre via les capacités de la demoiselle. Cependant certaines de ces capacités ne sont disponibles qu’avec la Marianne du monde des morts.

Et encore n’allait pas penser une seconde que ces pouvoirs vous rendent invincibles ! Leurs utilisations sont en effet la plupart du temps limitées dans le temps, comme le bouclier de protection. Même chose lorsque vous décidez d’abandonner votre corps dans le monde normal. Rester trop longtemps dans le monde des morts aura pour effet de vous « désintégrer » corps et âme ! The Medium est donc un titre assez oppressant dont les seuls et uniques moments de répits interviennent par le biais d’énigmes ou de phases de recherches. Parfois, on contrôle les deux versions du personnage en même temps, ce qui peut paraitre déstabilisant au début. Cependant on s’y fait rapidement et le moins que l’on puisse dire c’est que cette mécanique est très originale ! Il est dommage par contre que la plupart des énigmes soient un peu trop simples, consistant souvent à activer un mécanisme pour que l’autre moitié puisse progresser ou à mettre un objet à la bonne place. Certaines phases sont tout de même plus recherchées et stressantes puisqu’en cas d’erreurs, la mort d’une version de Marianne entrainera forcément celle de l’autre !

Vous avez connu l’époque des premiers jeux d’horreurs avec des angles de caméras fixes ? Eh bien The Medium devrait vous rappeler avec nostalgie (ou pas) ce type de jeu. Sur ce sujet, l’impression d’avoir affaire à une suite spirituelle des premiers Resident Evil ou encore Silent Hill est assez forte. Cela est évidemment voulu par le studio qui n’a jamais caché son amour pour ces productions. Difficile donc de lui reprocher cela, même si pour des joueurs plus jeunes ou réfractaires au genre, le gameplay peut paraitre un peu trop à l’ancienne. L’action est en effet assez lente dans The Medium (hormis bien entendu dans les scènes de courses-poursuites) et elle peut même paraitre molle, surtout dans une époque où des TPS très nerveux envahissent régulièrement nos écrans. Et pourtant le charme de The Medium opère, grâce à une excellente narration et une ambiance particulièrement immersive. Mention spéciale à la créature The Maw, qui n’aura de cesse de vous traquer comme Némésis dans Resident Evil 3 ! Fun fact, la voix original de la créature est doublé par l’excellent Troy Baker (Joël dans The Last of Us ou encore Bruce Wayne dans Batman: The Enemy Within).

Plutôt beau graphiquement, surtout pour un AA, la direction artistique de The Medium (inspiré par les travaux de Zdzisław Beksiński) impressionne et flatte les rétines. La végétation est de plus dense et belle, et les jeux de lumières réussis. Pour ceux qui s’intéressent à la technique d’un peu plus près, sachez qu’ici le HDR fait des merveilles et qu’on a le droit à de la 4K Dynamique sur Xbox Series X bien que le jeu tourne assez souvent en 1440p. C’est moins la folie lors des phases avec écran partagé puisque la résolution chute parfois à 900p. On a par contre le droit à du Ray Tracing sur Series X et sur PC au niveau des reflets. Pour les possesseurs de Series S, le Ray Tracing n’est pas de la partie et le jeu atteint un maximum de 1080p en dynamique. Il y avait clairement moyen de faire mieux avec la Series S et il y a de quoi être un petit peu déçu de ce côté-là. Enfin, concernant la framerate, ne vous attendez pas à mieux que 30 images par seconde sur les deux consoles. Et est-ce que cela impact le plaisir de jeu ? De notre point de vue, aucunement.

Car ce qui fait le charme de la nouvelle production de Bloober Team, c’est bien l’ambiance qui émane du titre. La tension est constante, palpable, et l’on est très vite pris dans ce récit sombre et paranormal. L’histoire est de plus servie par des cinématiques de qualités, abordant parfois des sujets très adultes dont il est difficile de rester indifférent. Un sentiment général renforcé par une bande-son composée par Arkadiusz Reikowski (un compositeur polonais) et Akira Yamahoka, l’homme derrière les bandes-son des… Silent Hill ! L’impression d’entendre des musiques très proches de cette série culte n’a donc rien d’étonnant. Et que dire de ces bruitages particulièrement réussis, que ce soit des bruits de pas ou encore des chuchotements qui renforcent d’un cran l’immersion. Bien que le jeu ne fasse pas si peur que cela, le jeu au casque dans le noir complet risque bien de vous causer quelques sursauts ! Un gros effort a aussi était fait sur les vibrations de la manette Xbox, parfaitement ancrées dans l’action et aux situations.

Mais alors qu’est-ce qui cloche dans The Medium ? Outre les problèmes de résolutions évoqués plus haut, on peut citer des animations faciales peu convaincantes et une réalisation technique qui parfois semble un peu datée. Quelques légères chutes de framerate sont également à déplorer. Les énigmes manquent quelque peu d’originalité et sont finalement assez redondantes. Enfin, bien que cela reste dans la moyenne, il ne vous faudra guère plus de 8 à 10 heures pour boucler l’aventure. Et hormis pour les chasseurs de succès et ceux qui tiennent à trouver tous les documents et les échos, il y a finalement peu de rejouabilité une fois les crédits atteints.


Les Polonais de chez Bloober Team accouchent ici incontestablement de leur meilleur titre. Fort d’un récit adulte avec des thématiques graves et touchantes, le jeu brille aussi par son ambiance sombre, et sa direction artistique de toute beauté. Les compositions de Akira Yamahoka et Arkadiusz Reikowski frôlent le sans-faute et servent admirablement cette expérience narrative horrifique unique en son genre. Comme pour mieux ancré son récit, The Medium prends parfois son temps et certaines phases manquent un peu de rythme, bien qu’elles offrent aussi une pause réconfortante entre des phases stressantes voir oppressantes. Outre quelques soucis techniques, le jeu ne passionne pas par ses énigmes mais séduit en revanche avec son concept de la dualité entre deux plans d’existence. Si l’aventure est un peu courte et linéaire, elle n’en reste pas moins prenante et immersive. Et si vous hésitez encore, sachez que The Medium est disponible sur le Game Pass dès sa sortie !


Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’une version digitale via le service Xbox Game Pass

Pour

  • La superbe direction artistique
  • Une mise en scène et des cinématiques de qualités
  • Une narration soutenue qui immerge dans le récit
  • L’ambiance, particulièrement prenante
  • La bande-son qui frôle la perfection
  • Les doublages réussis (Troy Baker en tête) de même que les sous-titres FR
  • Des thèmes forts et adultes qui ne laissent pas indifférents
  • La dualité des mondes sur écran partagé
  • La présence d’un Némésis façon Resident Evil 3
  • L’effort fait sur les vibrations de la manette

Contre

  • Durée de vie un peu juste (8 à 10 heures) et peu de rejouabilité
  • Des énigmes assez redondantes et peu inspirées
  • Le gameplay un peu à l’ancienne et les caméras fixes peuvent déplaire
  • Expressions faciales trop rigides
  • Quelques petits soucis technique

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