TEST – The Messenger – La pépite indé rétro pleine de surprises!



TEST The Messenger XWFR

Dans les années 1990, les ninjas avaient la côte, envahissant les premières consoles de salon. Si la majorité des regards se tournaient vers Shinobi de chez Sega, la série des Ninja Gaiden de chez Tecmo a eu aussi ses heures de gloire. S’inspirant de cette dernière, les Canadiens de Sabotage Studio font une entrée remarquée avec leur premier jeu : The Messenger. Et nous allons voir dans ces lignes que malgré les apparences, ce titre édité par Devolver Digital est tout sauf un simple clone d’un jeu d’action/plateformes 8 bits.

Le ninja que l’on contrôle dans The Messenger semble s’ennuyer. En effet, le jeune homme est las de s’entrainer et rêve d’action. Un souhait qui va être très vite exaucé car le Roi-Démon débarque et met le village à feu et à sang ! Au même moment le légendaire Héros de l’Ouest intervient, faisant fuir temporairement le démon. Votre vieux maitre vous révèle alors que tout cela fait partie d’une prophétie, vous remettant au passage un parchemin mystérieux qu’il faudra amener à destination. Sachez que l’histoire est bien plus complexe qu’elle en a l’air et que le scénario est plein de surprises et de rebondissements ! Et surtout totalement en français et en bon français s’il vous plait ! The Messenger est aussi loin de se prendre au sérieux. En atteste les échanges avec les boss qui ne sont pas toujours ce qu’ils paraissent être. Et surtout les discussions avec le boutiquier, parfois philosophiques et instructives, mais surtout pleine d’humour et de second degré. Essayer donc un peu d’ouvrir avec insistance son armoire par exemple et vous verrez !

À première vue le jeu de Sabotage Studio ressemble à s’y méprendre à un Ninja Gaiden comme celui qu’on pouvait trouver sur Master System. Pourtant il n’en a finalement que l’apparence. Époque moderne oblige, notre héros est particulièrement fluide dans ses mouvements et réponds aux doigts et à l’œil. Jouant régulièrement à des jeux type rétro, je peux vous assurer que ce n’est pas tous les jours qu’on ressent de telles sensations sur un jeu de ce genre !

La plupart des compétences que l’on débloque sont bien pensées, maitrisées même, et l’on prend un plaisir fou à escalader, à sauter partout, ou encore à planer en découpant du monstre au passage. Mais le mouvement principal c’est bien le « Saut de Nuage » qui donne la possibilité à notre Ninja de faire un second saut après avoir tapé un ennemi, un projectile ou un objet inerte. Le gameplay est ainsi particulièrement addictif, jouissif, tout en étant à la fois exigeant et simple à prendre en main. Un tour de force.

Difficile de parler de The Messenger sans faire un minimum de spoil (et je constate que mes confrères ont le même problème !). Bien que je ne vais pas tout dévoiler ici, je vous conseille donc de passer au paragraphe suivant si vous ne souhaitez pas connaitre l’un des éléments clé (et surprise) du gameplay. Oui il y a des indices dans mes captures et dans la bande annonce du jeu mais tout de même ! C’est bon vous n’êtes plus là ? Si ? Bon hé bien alors vous ne pourrez pas dire que je ne vous aurais pas prévenu ! Sachez que via une histoire de voyage dans le temps, les graphismes et la bande-son de The Messenger évoluent, passant d’un jeu 8-bits à un jeu 16-bits, le tout en plein jeu sans le moindre temps de chargement ! Cette fonction est au cœur du jeu et vous devrez régulièrement passer d’une époque à une autre pour atteindre des chemins autrement inaccessibles. Et en plus tout cela est particulièrement bien amené dans le scénario.

Au moins 10 heures, c’est le temps qu’il faut pour terminer l’histoire principale. Rien à voir donc avec certains titres rétro qui peuvent se terminer en moins de 30 minutes avec l’habitude ! Comptez même 12 à 15 heures pour trouver l’intégralité des secrets et des sceaux de pouvoir (donnant accès à une sympathique récompense si vous les obtenez tous). Plus encore peut-être selon votre doigté si vous souhaitez obtenir tous les succès. En bref une durée de vie excellente pour un « petit » jeu de ce type ! D’autant qu’un mode New Game + est présent, apportant lui aussi un certain nombre de changements lors de votre nouveau périple.

Parfois difficile mais jamais punitif, The Messenger possède un level design qui force le respect. Trouvant ses inspirations dans Ninja Gaiden ou encore Megaman pour ne citer qu’eux, le titre a aussi un air de Metroid, notamment dans la seconde partie du jeu où l’on explore la carte de fond en comble à la recherche des salles cachées. On ressent hélas une légère baisse de rythme dans cette seconde partie consacrée à la recherche, ainsi qu’une petite lassitude, la faute à des allers-retours un peu trop fréquents. Heureusement l’histoire continue de se développer, même proche de la fin du jeu, à grands renforts de « cinématiques » assez longues. Et même lorsque la fin se fait sentir, le jeu continue de proposer de la variété dans son gameplay. Et encore plus dans le DLC entièrement gratuit !

Si vous êtes amateur de jeux rétro, les graphismes ne vous laisseront pas indifférents. Le pixel est ici très soigné, et Sabotage Studio a réalisé un joli travail sur les lieux que l’on parcourt, avec des environnements tous très différents et bien détaillés. On applaudit aussi la bande-son, composée par Rainbowdragoneyes et réalisée via FamiTracker, le partenaire idéal pour accoucher de musiques ayant la sonorité d’un jeu NES ! Mis à part de rares bruitages un peu plus moyens, la bande-son du jeu frôle donc le sans-faute, avec des airs qui restent encore longtemps en tête, même après avoir posé la manette !


Pour leur premier jeu, Sabotage Studio impressionne, et nous livre ici une pépite au doux parfum rétro que l’on n’est pas prêt d’oublier ! Bien plus qu’un simple jeu d’action/plateformes 8 bits, The Messenger parvient à surprendre grâce à un gameplay maitrisé et une maniabilité proche de la perfection. L’histoire, étoffée, pleine de rebondissements et d’humour, côtoie une progression pleine de surprises, grâce des mécaniques de jeu particulièrement innovantes qui donne au titre une identité propre. Penser que l’on a ici affaire à un simple clone de Ninja Gaiden est une erreur. Difficile d’en dire trop sans spoiler, mais soyez en tous cas sur d’une chose : The Messenger est une bombe qui prouve une fois encore que le milieu indépendant nous réserve parfois de très belles surprises. Et que l’on n’a pas forcément besoin qu’un jeu soit une vitrine technologique pour qu’il soit bon et innovant. En bref foncez surtout que le jeu est à l’heure actuelle sur le Xbox Game Pass !


Test réalisé sur XBOX ONE X à partir d’une version disponible sur XBOX Game Pass

The Messenger

19,99€
9.5

Graphismes

9.0/10

Son

9.0/10

Gameplay

9.5/10

Durée de vie

10.0/10

Rapport qualité/prix

10.0/10

Pour

  • Une maniabilité proche de la perfection
  • Le Level Design particulièrement réussi
  • Une histoire intéressante avec des rebondissements et surprises
  • Une bande-son rétro du tonnerre
  • Deux ambiances graphiques et sonores maitrisées
  • Entièrement en français et en bon français !
  • De l’humour, beaucoup d’humour !
  • Excellente durée de vie (10h rien que pour l’histoire, New Game +, DLC gratuit...)
  • Le Saut de Nuage
  • Les salles de défis pour obtenir les sceaux de pouvoir

Contre

  • La dernière partie du jeu un peu moins trépidante
  • Quelques allers-retours parfois un peu lassants
  • Un bestiaire qui aurait gagné à être plus étoffé
   

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