TEST – Turok – Le retour du chasseur en version remastered



Turok ! C’était déjà en 1997 sur Nintendo 64 que déboulait l’amérindien dans un FPS que l’on pouvait qualifier de semi-ouvert. À l’époque, la plupart des FPS proposaient en effet des niveaux assez « couloirs » et souvent en intérieur. Alors quand Turok : Dinosaur Hunter est arrivé, autant dire qu’avec ses environnements extérieurs, mêlant dinosaure et technologie futuriste, le jeu a cartonné. Développé à l’origine par Iguana Entertainment, et édité par Acclaim (deux sociétés aujourd’hui disparues) c’est aujourd’hui Nightdive Studios qui s’est chargé de restaurer ce Turok et sa suite. Alors prêt à repartir à la chasse ?

Si vous n’avez jamais entendu parler de Nightdive Studios alors c’est que vous n’êtes sans doute pas un connaisseur des FPS des années 90/2000. L’entreprise étant en effet spécialisée dans le dépoussiérage de ce type de jeu. Leur prochain projet étant Forsaken, un autre hit de l’époque N64. Mais pour l’heure intéressons-nous donc à cette version console 2018 de notre bon vieux Turok. Soyons clair, si vous n’avez jamais mis les mains sur le jeu d’origine en 1997, il y a de fortes chances que le titre vous fasse fuir, surtout quand on le compare aux standards actuels. Le titre accuse son âge (21 ans tout de même ne l’oublions pas) et ce n’est malheureusement pas un petit lifting HD qui suffira à le faire oublier. En revanche si vous étiez un grand amateur du chasseur de dinosaure dans votre jeunesse alors vous pourriez bien être pris d’une bouffée de nostalgie en parcourant les différents niveaux qui nous sont proposés ! Première chose qui frappe lorsqu’on connait l’original, les textures sont lissées. La lave par exemple ne ressemble plus à un tas de pixels, de même que les rochers ou les arbres. D’ailleurs quelques ajouts de level design sont bien visibles. Le brouillard, autrefois récurent sur la plupart des titres de la Nintendo 64 (ceux qui ont joué à Superman esquisseront sans doute un sourire) est ici moins visible, donnant l’impression au ciel d’être partiellement dégagé. Il est donc enfin possible de voir à plus de deux mètres devant soi ! Ce qui sera très utile pour se repérer, sachant que Turok possède des niveaux gigantesques et un grand nombre de passages secrets à découvrir. Autrefois, si l’on pouvait s’agacer de se faire tirer dessus par des ennemis quasi invisibles dans le brouillard, on peut maintenant apercevoir ses adversaires d’assez loin. Bien pratique, surtout que, comme la plupart des FPS de cette époque, Turok : Dinosaur Hunter est assez difficile à terminer, d’autant que la jouabilité a elle aussi pris un petit coup de vieux.

Car notre amérindien semble disposer d’un boost de vitesse permanent, tant ses pas, ou encore sa nage, sont rapides. Evidemment, vu la taille des différentes cartes à traverser, on ne s’en plaindra pas. Mais il est clair qu’une fois encore cela tranche radicalement avec les First Person Shooter de la génération actuelle. Si sur Nintendo 64 la maniabilité était tout sauf intuitive, (la faute à un stick assez raide et les fameux boutons jaunes C pour se déplacer) tout est ici parfaitement adapté à la manette de la Xbox One. Le stick gauche pour se déplacer, le stick droit pour tourner la vue, du grand classique qui donne enfin à Turok, une maniabilité digne de ce nom. Vous pourrez avoir accès à une carte en appuyant sur la touche X, sauter avec A ou LT, et bien entendu tirer avec la gâchette droite RT. Le changement des armes se faisant lui via le biais des deux gâchettes LB et RB au-dessus. À noter que vous pouvez attribuer les touches comme vous le souhaitez. Du tout bon donc. Si à l’époque l’intégralité de la cartouche était en anglais, le jeu est maintenant entièrement en français, y compris les différents menus. Des menus qui d’ailleurs se sont bien étoffés entre deux versions. Vous pourrez par exemple régler votre champ de vision, choisir ou non d’avoir des reflets dans l’eau, ou encore de ne pas montrer les cinématiques de mort. Niveau son il sera possible de choisir entre les musiques de la version 64 ou celles de la mouture PC. On s’aperçoit également que le jeu est bien plus fluide qu’avant avec son 60 FPS constant (malgré quelques légers ralentissements) et que le gameplay a été ajusté, notamment au niveau de la gestion des sauts. Et vu que les passages de plateforme très hard sont légions, autant dire que c’est une très bonne nouvelle !

Pour ceux qui n’ont pas connu le jeu à l’époque, l’histoire est la suivante : Tal’Set notre héros (et non Turok qui est un surnom, un titre même) est un guerrier mais aussi un voyageur du temps. Le Campaigner, un seigneur maléfique, a déchiré le tissu du temps pour régner sur l’univers grâce à un artefact ancien du nom de Chronospectre. Cet objet, aujourd’hui détruit, doit être retrouvé et rassemblé par Tal’Set pour détruire pour de bon le Campaigner. Sur sa route, le personnage rencontrera des ennemis très différents, comme des dinosaures, des chasseurs, des ogres, et même des extraterrestres. Tout un programme n’est-ce pas ? Seulement les pièces de ce Chronospectre sont très bien cachées dans les niveaux et autant dire qu’il faudra parcourir la carte en long et en large pour espérer reconstruire cette précieuse arme ! En plus de cela, il vous faudra trouver plusieurs clés par niveaux. Ces clés vous permettront d’ouvrir des portails dans le hub principal afin d’accéder aux huit mondes que Turok comprend. Ces dernières ne sont vraiment pas simples à trouver, et là encore seule une exploration approfondie de la carte vous permettra de mettre les mains dessus ! Avec ces nombreux allers-retours, il est donc évident que la durée de vie du jeu est plutôt bonne, surtout si vous souhaitez trouver toutes les zones secrètes dissimulées un peu partout. C’est d’ailleurs un succès que d’y parvenir.

En chemin vous aurez également la possibilité d’agrandir votre arsenal. Si au début on ne possède qu’un petit couteau pour se défendre (oui Tal’Set s’est semble-t-il très bien préparé pour sa mission), il sera très vite possible d’acquérir un pistolet, le classique fusil à pompe, ainsi qu’un lance-roquettes et même des armes aliens particulièrement dévastatrices ! Car comme dans tout bon vieux FPS à l’ancienne, c’est finalement un peu la taille des armes et la grosseur des explosions qui comptent ! Et cet arsenal ne sera pas de trop pour repousser les vagues incessantes d’ennemis et pour vaincre les différents boss du jeu. Contre ces boss, il ne sera en effet pas rare de déverser des centaines de balles de gatling ou des dizaines de grenades pour tenter d’arriver à vos fins. Comme il s’agit ici uniquement d’une optimisation, les ennemis ne sont pas remodelés et ne sont donc pas particulièrement charismatiques. On peut même dire, sans chercher à être critique, qu’ils sont plutôt moches et assez clichés par rapport à ce que l’on peut voir maintenant. De plus l’IA est toujours aussi stupide : il est habituel de voir des méchants courir dans tous les sens, voir même se coincer dans le décor. En revanche, ce n’est pas un problème pour eux d’arriver à vous shooter à l’autre bout de la map ! D’ailleurs la gestion des dégâts est toujours aussi étrange, puisque vous n’aurez jamais vraiment besoin de viser pour vous défaire de la plupart de vos ennemis. Même avec le fusil à pompe vous pouvez facilement aligner un type à cent mètres sans problème !

Pour autant, comme je le disais plus haut, Turok : Dinosaur Hunter, n’est pas une expérience des plus simples. Car si le bestiaire n’est pas toujours des plus résistants (hormis les boss), les ennemis sont présents en très grand nombre, quitte à parfois respawn dans votre dos ! Ajoutez à cela de nombreux passages de plateforme (dans certains niveaux ce n’est pour ainsi dire que ça) assez difficiles, des mondes où l’on se perd régulièrement tant ils peuvent être immenses, et vous comprendrez aisément que la partie n’est pas gagnée d’avance ! D’autant qu’il n’est pas question de sauvegarder quand vous le souhaitez ! Vous croiserez bien des points de passage sur votre chemin, mais ces derniers sont là pour vous faire respawn après votre mort et non pour sauvegarder le jeu. Pour enregistrer votre progression, il faudra trouver un autel, entièrement dédié à cela. Le problème c’est que ces autels sont rares (environ deux par niveaux) et souvent très éloignés les uns des autres. De plus, ils ne sont pas particulièrement visibles, si ce n’est cachés ! Si l’on gagne vite des vies en ramassant des petits triangles de couleurs, on peut hélas en perdre très vite aussi, tant les occasions de tomber dans le vide sont légions. On est donc là dans un gameplay des plus classiques pour l’époque, assez punitif, et qui ne pourra évidemment pas convenir à tout le monde. Un conseil pour les éventuels néophytes : n’hésitez pas à faire en boucle le mode entrainement qui passe en revue la plupart des mécanismes que l’on peut rencontrer tout au long de nos pérégrinations.

 


Avec son prix un peu élevé et ses graphismes et mécaniques datés, Turok version remastered, parviendra sans doute difficilement à atteindre un public plus jeune et actuel. Pour les plus nostalgiques d’entre nous en revanche, c’est avec grand plaisir que l’on replonge dans l’aventure de Tal’Set. Néanmoins, autrefois considéré comme une vitrine technologique de la Nintendo 64, on ne peut s’empêcher d’être déçu que le jeu ne revienne pas sous la forme d’un vrai remake. Le lifting est satisfaisant, mais il ne motivera sûrement pas tous les fans de la première heure à repasser à la caisse.


Test réalisé à partir d’un review code Xbox One fourni par le développeur

Turok Remastered

19,99€
6.7

Graphismes

6.0/10

Son

7.0/10

Gameplay

7.0/10

Durée de vie

7.0/10

Rapport qualité/prix

5.0/10

Interêt des succès

8.0/10

Pour

  • Des contrôles améliorés
  • Le lissage des textures
  • Le travail sur la luminosité (reflets dans l’eau etc.)
  • Un brouillard d'époque bien en retrait
  • Le menu des options bien fourni

Contre

  • Le prix
  • On aurait préféré un vrai remake
  • Impossible de sauvegarder quand on le désire
  • Quelques ralentissements
  • Localisation des dégâts aléatoire
   

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