TEST – Wulverblade – Un beat’em up historique agréable mais exigeant



Stars des années 80-90, les beat ’em up (ou beat them all) ont été pour beaucoup d’entre eux, des jeux cultes. On citera par exemple Streets Of Rage, Double Dragon ou encore Golden Axe. Wulverblade s’inspire clairement de ce dernier exemple cité. L’action se déroulant dans les deux cas en des temps reculés, ici vers 120 après Jésus-Christ au temps des guerriers Pictes. Votre mission si vous l’acceptez, sera de défendre vos terres (la Grande-Bretagne) contre l’envahisseur romain et ses alliés. Alors prêt pour une petite séance de castagne ? 3, 2, 1… Cognez !

La plupart du temps avec les jeux de ce type, on ne s’embête pas trop avec l’histoire, qui n’est généralement qu’un prétexte pour refaire le portrait de vos ennemis. Ici c’est tout le contraire. Le directeur créatif du jeu, Michael Heald est un véritable passionné de l’histoire de son pays, et cela se ressent. La trame de Wulverblade s’inspire en effet d’événements réels et le travail de recherche qui a été effectué est vraiment impressionnant. Ainsi, tout au long des huit niveaux du mode histoire, vous aurez accès à de vraies photos (de très bonne qualité) de ruines Pictes que l’on trouve encore de nos jours, des vidéos sur l’histoire de cette tribu, du concept art, etc. Si les plus férus d’histoire d’entre nous seront aux anges, il me parait indispensable de souligner que l’intégralité de ces documents n’est disponible qu’uniquement dans la langue de Shakespeare.  Aucune traduction n’est en effet disponible. C’est dommage car cela gâche un peu l’immersion dans cette période souvent méconnue de l’histoire. La quantité de texte est telle qu’on se contentera la plupart du temps de regarder les images et de survoler les écritures. De temps à autre le narrateur vous donnera quelques éléments d’informations sur les événements en cours (en anglais également), mais comme ce sera la plupart du temps en plein combat, il y a de fortes chances pour que vous n’ayez malheureusement pas le temps d’y prêter attention. Si l’anglais n’est pas forcément un problème pour certains joueurs, on peut tout de même être logiquement découragé par les tonnes de lignes à traduire. Si vous voulez en savoir davantage sur cette période, je vous conseille donc de faire quelques recherches sur internet, ce sera bien plus simple !

Passée cette déception (d’autant que ce côté historique est l’un des arguments de vente du jeu), intéressons-nous un peu plus au fond du titre et à son gameplay. Ici c’est le grand classique. Vous avez le choix entre trois personnages, deux hommes et une femme. Il y a le gros baraqué de service qui tape fort mais un peu lent, la femme qui fait moins de dégâts mais qui est plus agile, et un troisième personnage qui est finalement un bon équilibre entre les deux autres. Pourtant, s’il y a bien une chose que l’on remarque dès le premier niveau, c’est la lenteur du héros, surtout pour les deux hommes. Problème, les ennemis eux sont bien plus rapides que vous et comme ils surgissent de chaque côté de l’écran, il y a fort à parier que vous soyez régulièrement pris en sandwich ! Bien entendu il est possible de courir, via la double pression sur la droite ou la gauche de votre joystick. Mais la lourdeur de nos guerriers est telle qu’il faut un petit moment à ces derniers avant de s’exécuter, rendant les esquives particulièrement délicates. On constate également, à mesure de notre progression dans les différents stages, que la difficulté monte rapidement d’un cran. Il n’est donc pas rare de voir des hordes d’ennemis défiler sur vous de tous les côtés. Pour autant, si ces derniers se munissent de lances, armures et autres boucliers, votre personnage ne progressera lui jamais. Si de temps à autre il est possible de ramasser des armes puissantes sur le sol ou près des cadavres de vos adversaires, l’utilisation de ces bonus reste assez limitée dans le temps. Les différents projectiles eux (couteaux, lances et même… des membres humains ! Oui le jeu est plutôt sanglant !) sont présents en grands nombre et seront d’une grande aide. Vous pouvez également compter sur la magie et sur vos loups pour tenter de vous en sortir. En effet, une fois par stage, il est possible de faire appel à ces animaux, qui viendront croquer quelques soldats. En tuant des ennemis, votre barre de rage se remplit, de même, lorsque vous ramassez des potions bleues et autres champignons. Une fois déclenchée, cette rage est particulièrement efficace, puisque, en plus de restaurer une bonne partie de votre barre de vie, elle vous rend temporairement invincible. De plus, elle augmente la rapidité de vos coups d’épée, pratique pour faire le ménage !

Hélas ces pouvoirs risquent d’être insuffisants pour boucler l’aventure ! Le jeu est très difficile et seuls les plus courageux d’entre nous seront capables d’arriver à la fin. Là encore, on peut faire le parallèle avec la saga des Golden Axe. Car la difficulté semble venir d’un autre âge du jeu vidéo ! Les ennemis sont puissants et sont capables de faire fondre votre barre de vie comme neige au soleil. De plus, ils n’ont de cesse de vous enchainer jusqu’à ce que mort s’ensuive, même alors que vous étiez en plein combo sur l’un d’entre eux ! On passe donc parfois son temps, à courir d’un bout à l’autre du niveau pour tenter de survivre et d’éviter les ennemis qui sans cesse essayent de nous contourner. Vous n’êtes pas non plus à l’abri d’une flèche ou d’un couteau dans le dos, le tout tiré par un soldat en hors-champ ! Ajoutons à cela quelques problèmes de lisibilité avec des objets au premier plan qui cachent l’action, des carreaux de balistes qui vous touchent alors que vous êtes à bonne distance de la zone ciblée et des boss qui encaissent difficilement les coups sur plusieurs barres de vie à rallonge et vous comprendrez alors que Wulverblade est tout sauf une promenade de santé ! Rageux s’abstenir donc. Proposer du challenge c’est bien, mais dans un jeu où c’est l’immersion historique que l’on a voulu mettre au premier plan, forcément ça empêche un peu de se plonger comme il faut dans l’aventure. D’autant que, depuis la fin de l’âge d’or du beat ’em up, certains jeux ont su garder l’essence de la formule tout en la modernisant. C’est le cas de Castle Crashers, qui, s’il est parfois d’une difficulté redoutable, sait aussi récompenser le joueur, en lui permettant d’acheter de l’équipement ou différents items, donnant l’impression aux héros d’évoluer face aux méchants toujours plus puissants. Dans Wulverblade ce n’est pas le cas, vous êtes pour ainsi dire tout nu avec votre épée et vous y resterez ! Avec tout l’argent que l’on ramasse dans le jeu, qui ne sert quasiment qu’au scoring, la présence d’échoppes ou de marchands ambulants sur le chemin aurait été un grand plus. Pourtant la campagne propose deux modes de difficultés, facile ou normal. Mais même en facile certains passages peuvent être difficiles à négocier.

Outre le mode histoire vous avez également accès au mode arcade. Trois vies, trois continues et puis c’est tout ! La difficulté étant réglée sur, semble-t-il, le mode normal, attendez-vous à transpirer si vous voulez terminer ce mode ! D’autant que comparé au mode histoire, il n’est pas question ici d’avoir quelques checkpoints de temps à autre. Néanmoins, en ramassant beaucoup d’argent, vous gagnerez parfois une vie supplémentaire. Le troisième mode lui, est un mode caché, accessible uniquement lorsque vous terminerez l’histoire. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous spoiler mais sachez que le dernier niveau du jeu introduit une variante de gameplay intéressante qui vous permet de refaire la campagne avec cette variante. Sachez juste que les loups y tiennent le rôle central. Dans tous les cas, il sera possible de tenter l’aventure avec un coéquipier en co-op locale. Pour autant le jeu ne sera pas forcément plus simple puisque nos opposants semblent souvent plus nombreux à maitriser, rendant la progression toujours très délicate. Enfin via le menu principal, vous pouvez accéder au mode arène. Dans ce dernier mode, il est question de survivre à des vagues infinies d’ennemis jusqu’à ce que mort s’ensuive. Ce mode est particulièrement pratique pour s’entrainer sur les différents adversaires du jeu, mais aussi pour booster ses succès. En parlant de succès, sachez que ceux-ci rajoutent encore une petite dose de challenge. Il vous faudra par exemple survivre jusqu’à la vague 30 en mode arène ou encore défaire la totalité des boss sans mourir ! Bon courage aux chasseurs de succès donc.

Là où Wulverblade tape fort, c’est bien sur ses graphismes. C’est simple, ils sont superbes. Un joli arrière-plan, un contre-jour somptueux, le jeu ne manquera pas de vous régaler au niveau de sa direction artistique très bande-dessinée. Les niveaux sont de plus assez diversifiés. Ainsi vous aurez l’occasion de vous battre par exemple dans des forêts, une grotte, la campagne et même dans un camp romain fortifié. Question ambiance sonore, vous aurez bien évidemment le droit aux cris des malheureux que vous découperez impitoyablement en petits morceaux. Dans l’ensemble, les bruitages sont de bonnes factures. Les musiques, elles, sont vraiment agréables et parfois même épiques. Comme dans la grande tradition du beat’em up, chaque stage à sa propre musique et donc sa propre identité. Si l’anglais ne vous gêne pas, le doublage entièrement dans cette langue est lui aussi de très bonne qualité. Ainsi, sur tout cela, le jeu fait un quasi sans fautes. Pour un jeu arcade, la durée de vie est raisonnable. Comptez un peu plus de 4 heures pour terminer la campagne, du moins si vous ne mourrez pas trop souvent !  Si l’écran de sélection des missions se fait sur une très jolie carte qui fait un peu penser à Game Of Thrones, on regrettera cependant que l’intégralité de l’aventure se déroule sur une toute petite portion de la map, 80% de cette dernière restant en effet inaccessible. Pour le décor et l’immersion ou alors pour de futures extensions ? Signalons enfin que par rapport à la version Switch sortie en fin d’année 2017, cette version Xbox One fonctionne à 60 FPS et intègre notamment un classement en ligne de vos exploits ainsi que des temps de chargements plus courts.

 


Wulverblade n’est clairement pas un jeu à la portée de tous. Sa difficulté mal dosée et la rigidité de son gameplay en rebuteront sûrement plus d’un. Pour autant, si vous êtes amateur de beat ’em up old school et qu’un peu de challenge ne vous fait pas peur, Wulverblade reste un bon petit jeu arcade. L’ambiance générale du titre est très agréable, et son côté historique, travaillé, donne au titre de Fully Illustrated un charme indéniable. S’il ne révolutionne pas le genre, il faut bien avouer qu’une fois le gameplay maitrisé, on passe un bon petit moment à envoyer ad patres les envahisseurs romains !


Jeu testé par Ashen à partir d’un review code Xbox One fourni par l’éditeur

Wulverblade

14,99€
7.3

Graphismes

9.0/10

Son

8.0/10

Gameplay

6.0/10

Durée de vie

7.0/10

Rapport qualité/prix

7.0/10

Interêt des succès

7.0/10

Pour

  • Le jeu à deux en local
  • Du contenu historique à foison
  • Les graphismes BD
  • L’ambiance sonore
  • Les loups
  • La rage
  • La variété des projectiles à ramasser

Contre

  • Difficulté d’une autre époque
  • Le gameplay assez rigide
  • Uniquement en anglais, même les succès
  • Une hitbox perfectible (les balistes)
  • L’absence de marchands
   

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