TEST – Epic Loon – Le nanar vidéoludique qui s’adresse aux trentenaires !



Vous êtes un gamin des années 80/90 ? Vous connaissez par cœur les répliques de films comme Alien ou Jurassic Park ? Les VHS étaient toute votre enfance ? Alors vous pourriez bien être le meilleur ami de Joe, le « héros » de cet Epic Loon. Originaire de Roubaix dans le Nord de la France, le studio Macrales nous livre ici son premier jeu. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un titre étrange voir atypique, que l’on pourrait même qualifier de « nanar vidéoludique » ! Mais l’originalité paie-t-elle toujours ?

Joe à un gros problème. Outre le fait qu’il semble passer sa vie en robe de chambre, assis sur son canapé à manger des chips, le magnétoscope de l’homme rencontre quelques problèmes. Faisant l’effort de sortir pour trouver une solution à son problème, Joe arrive dans une petite boutique très étrange. À l’intérieur un asiatique lui vends une cassette de nettoyage miracle histoire de redonner une seconde jeunesse à l’appareil. Manque de bol, la cassette en question semble envahie par des extraterrestres farceurs ! Ces derniers se retrouvent maintenant dans les films préférés de Joe. Le joueur va devoir contrôler ces petits monstres et « pourrir » (pour reprendre les mots du jeu) les VHS du fan de cinéma. L’introduction envoie donc clairement du lourd, ne serait-ce que dans son humour et son interface très bien pensé. Que ce soit le menu des options ou encore l’accès au niveau, la navigation se fait via des objets posés sur la table basse de Joe, le tout façon FMV. Pour les anglophobes (bien que le jeu soit entièrement sous-titré dans la langue de Molière) il est possible d’avoir un doublage français par des doubleurs… qui ne se prennent pas du tout au sérieux ! Ainsi vous l’aurez compris, c’est bien l’humour qui au centre du jeu, un humour de geek, tantôt un peu potache, parfois graveleux même.

Le jeu donne en effet l’impression d’avoir été programmé de manière totalement décontracté, la bière à la main. Les musiques très rock/métal (du groupe français Pryapisme) renforcent encore un peu plus cette impression. En tous cas cette ambiance musicale colle parfaitement avec la globalité du titre, et le moins que l’on puisse dire c’est que j’ai souri plus d’une fois devant le gros n’importe quoi audiovisuel que j’avais en face de moi ! En revanche ce qui fait moins sourire c’est le Wilhelm Scream (un cri libre de droit qu’on retrouve dans plein de films) que l’on entend toutes les 30 secondes dans les niveaux. Et tant qu’à parler de choses qui fâchent, intéressons-nous donc au gameplay du jeu. Car pour être honnête, si j’ai totalement adhéré à l’ambiance d’Epic Loon, cela dès le lancement du titre, le gameplay est venu d’un coup d’un seul, jeter un froid glacial certain. Si les développeurs ont eu la bonne idée de mettre un petit tutoriel, cela ne m’a pas empêché pour autant d’être perdu très rapidement. Pour faire simple, vous contrôlez un petit alien qui ne peut se déplacer qu’en sautant (très lentement) ou en se transformant pour se catapulter dans une direction. Via une pression sur le bouton X, le monstre se mettra ainsi en « boule » et oscillera la tête à droite à gauche (là encore assez lentement). À vous ensuite d’appuyer sur le bouton pour vous élancer dans une direction ou une autre, tout en essayant de calculer votre trajectoire au passage.

Mais hélas plusieurs problèmes se posent d’emblée. Premièrement, même en mode solo (le jeu est jouable jusqu’à 4 en local), 3 autres aliens sont affichés à l’écran en plus de votre personnage. Résultat, on ne sait pas trop qui on contrôle de base. De plus, on remarque très rapidement que l’IA semble programmée pour se suicider ou vous gêner en plein saut à longueur de temps. Sauf que… ce comportement ne semble pas volontaire et donne plutôt l’impression d’assister à une IA complétement folle qui ne sait pas trop ce qu’elle fait là ! À mesure que l’on parvient tant bien que mal à progresser, on s’aperçoit que les niveaux sont de plus assez difficiles et demandent souvent une précision chirurgicale dans les sauts. Malheureusement, c’est bien cette précision qui fait défaut tout au long du jeu. Le panel de mouvement du petit extraterrestre est en effet très restreint et le système de catapulte corporel visant à s’accrocher au mur est tout sauf précis. Ajoutons à cela des caméras qui font parfois n’importe quoi et ne suivent plus correctement l’action, et des « compagnons » de jeu qui vous bloquent en faisant n’importe quoi, et on obtient sans doute là l’un des gameplay les plus frustrants qu’il m’a été donné de voir. Sans compter des collisions totalement bancales qui viennent en rajouter une couche.

Heureusement, Epic Loon peut compter sur une ambiance visuelle pour ainsi dire impeccable, qui retrace de nombreuses scènes de 4 films cultes (Dracula, Alien, Godzilla, Jurassic Park) tout en les revisitant régulièrement à sa sauce. L’animation est aussi un gros point fort du jeu tout au long des 350 niveaux que compte le soft. Les objets en 2D sont en effet parfaitement animés dans des niveaux à l’ambiance souvent terne et grisâtre qui transportent le joueur dans une ambiance originale et particulièrement immersive. Régulièrement, une voix off viendra nous sortir quelques blagues ou encore nous narrer l’action en cours. Si certains dialogues et quelques situations sont un peu ridicules, le jeu s’en sort plutôt bien à ce niveau, du moins si vous adhérez à ce type d’humour que l’on pourrait qualifier d’humour à l’ancienne. Par les temps qui courent il y a en effet fort à parier que certaines blagues seraient vite qualifiées de sexistes ou racistes. Ce serait évidemment une erreur car le titre est pensé pour être un bon gros délire inspiré par les mœurs des années 80/90. Il conviendra donc de tout prendre au second degré si ce n’est davantage, histoire de passer le meilleur moment possible !


Avec sa très belle direction artistique et son univers rétro et atypique, Epic Loon parvient à charmer le trentenaire nostalgique des VHS dès l’écran titre. Pour peu que l’on adhère à l’humour déjanté et à sa bande-son parfois délirante, le jeu de Macrales Studio saura vous divertir un bon moment, surtout si vous jouez entre amis. Néanmoins, en solo, il est plus difficile de passer l’éponge sur certains défauts car Epic Loon se révèle particulièrement frustrant, la faute à un système de déplacement mal pensé et énervant. De plus, la présence des 3 autres aliens en mode solo contrôlés par l’ordinateur semble injustifiée d’autant que l’IA est d’une bêtise sans nom. Ainsi, avec un gameplay moins brouillon, le premier jeu des Roubaisiens aurait pu hisser la barre bien plus haute et attirer un public plus large. Dommage.


Jeu testé sur Xbox One X à partir d’un review code fourni par le développeur Macrales Studio

Epic Loon

14,99€
6.8

Graphismes

9.0/10

Son

8.0/10

Gameplay

4.0/10

Durée de vie

7.0/10

Rapport qualité/prix

7.0/10

Interêt des succès

6.0/10

Pour

  • Revisiter des films cultes
  • Une belle patte artistique immersive
  • La bande-son au top
  • Jouable jusqu'à 4 joueurs en local
  • Un menu délirant et bien foutu
  • L’humour…

Contre

  • … qui ne plaira pas à tout le monde
  • Le gameplay flingue un peu l’intérêt du jeu
  • L’IA des autres aliens en solo à revoir complétement
  • Des Wilhelm Scream qui font saigner les oreilles à la longue
  • Les succès venus tout droit des Enfers !!!
   

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