Styx : Shard of Darkness – De l’ombre à la lumière



Il y a quelque chose de très étrange avec les jeux d’infiltration. Se dissimuler dans l’ombre sans être détecté, écouter des conversations discrètement, utiliser ces informations pour trouver des approches uniques et finalement éliminer ou atteindre votre objectif dans la plus grande quiétude. Cela ferait-il appel à nos pulsions sociopathiques ?  

Shards of Darkness est le deuxième jeu de la saga Styx. Ne vous inquiétez pas si vous n’avez pas pu jouer au titre précédent, car les développeurs ont fait un bon travail  pour que les nouveaux joueurs ne soient pas dépaysés et puissent prendre l’aventure en cours de route grâce à une introduction réussie qui dilue habilement les éléments de gameplay ainsi que la trame narrative.

Shards of Darkness est un jeu d’infiltration qui puise son inspiration dans des jeux comme Splinter Cell plutôt que dans des productions comme Assassin’s Creed qui sont assez aseptisées d’un point de vue infiltration. L’accent est mis sur la subtilité et la fourberie, vous êtes un voleur sociopathe après tout. Styx, le personnage éponyme, est un petit gobelin doté d’un répertoire d’acrobaties et de mouvements furtifs bien développés qui vous seront très utiles pour passer inaperçu à travers les 9 niveaux qui jalonnent l’aventure. Styx est comme un rat dans les égouts: il se faufile dans des petits conduits, rampe sous les tables et par rapport aux gardes qui cherchent à l’attraper, il sait merveilleusement se dissimuler dans l’obscurité grâce à son agilité légendaire.

L’un des points forts du jeu est la fluidité des mouvements de Styx. Tout ce qu’il fait est très bien animé comme, par exemple, lorsqu’il s’approche d’un rebord, se presse contre un mur ou qu’il se balance de corde en corde tel un singe dans la jungle. On peut aisément dire qu’il fait partie de l’élite des gobelins voleurs.

Évidemment, comme beaucoup d’espions aujourd’hui, notre petit gobelin peut déplacer des corps et les dissimuler mais ça fait un peu juste, non ?

Heureusement, ce qui distingue vraiment Styx est son lot de capacités magiques. À tout moment, Styx peut choisir de se rendre invisible ou créer un clone de lui-même qui peut être contrôlé à distance tel un drone. Le système du clone jetable et recyclable est né. Il peut être utilisé pour créer une distraction, ou comme une deuxième paire de mains lors de la résolution d’un casse-tête et, lorsque vous aurez terminé vos méfaits avec lui, vous pourrez le faire exploser, libérant ainsi un nuage de fumées toxiques. Malin le gobelin ! Mise à part la magie, Styx a également des méthodes un peu plus classiques à sa disposition : des fléchettes empoisonnées, du sable pour éteindre les torches, des fragments de verre à jeter comme distraction, en somme le matériel du bon petit voleur.

Au fur et à mesure que vous progressez dans le jeu, vous débloquerez des points de compétence en complétant la mission principale ou les objectifs annexes. Ces améliorations pourront être consacrées à vos capacités magiques et/ou à vos équipements. Le jeu offre beaucoup de possibilités dans sa manière d’appréhender les situations, ce qui donne aux joueurs la possibilité d’utiliser plusieurs techniques pour arriver à ses fins. On peut donc saluer ici les développeurs pour avoir créer des niveaux extrêmement ouverts. Chaque mission vous permet toutes sortes d’approches, vous aurez même la possibilité d’utiliser une supervision, comme dans la série Batman pour repérer vos ennemis ou les objets importants. Tout est parfait alors ?

Malheureusement non, aussi plaisant qu’il soit de jouer Styx, le contrôle du personnage n’est pas toujours optimal. Tout ce que Styx peut faire au sol fonctionne parfaitement, cependant quand il faut sauter, les choses deviennent un peu plus compliquées. Son saut légèrement flottant rend l’infiltration parfois difficile, ce qui entraîne inévitablement la mort. #rage

Alors que d’autres jeux récents d’infiltration ont fait des efforts pour rendre les combats intéressants et agréables, Styx fait l’inverse et priorise l’infiltration pure.

Cela s’illustre notamment par le fait qu’Il n’y a pas de bouton d’attaque directe; Styx ne peut que parer les coups et si par malchance, il y a plusieurs ennemis autour de vous, vos chances de survie seront très réduites…

Concrètement, Styx doit rester dans l’ombre ou il meurt. Alors certes, cet aspect infiltration pure va en rebuter certains, mais personnellement, je trouve cela très intéressant et très gratifiant lorsqu’on réussit un niveau en totale discrétion.

Les développeurs ont su donner à Styx sa propre personnalité grâce à un cadre unique et étrange à la fois. Le soft possède des personnages intéressants, une direction artistique élaborée et une intrigue qui saura maintenir nos sens de gamer à l’épreuve. Je ne m’attendais pas à me trouver réellement investi dans l’histoire de ce gnome vert; pourtant les développeurs ont vraiment peaufiné les détails, notamment la musique ainsi que les effets sonores qui contribuent à nous immerger dans cet univers.

Pour ce qui est de la partie technique, le jeu est joli sans être une claque graphique, les textures sont correctes et on peut avoir le droit à de très jolis effets de lumière. Autre point important, le jeu ne souffre pas de chute de framerate ni de bugs récurrents.

Shards of Darkness peut aussi se vanter d’incorporer un mode coopératif en ligne, vous aurez donc la possibilité d’arpenter toute l’aventure ( qui dure 10 à 15 h ) avec un-e ami-e, ce qui permet d’appréhender l’expérience différemment du mode solo.

 

 


Styx: Shards of Darkness ne paye pas de mine, mais ne vous laissez pas tromper, c’est un très bon jeu d’infiltration. Une fois que vous avez dépassé les quelques petits défauts, le soft a beaucoup à offrir au fan des jeux d’infiltration. Que cela soit au niveau du gameplay, de l’histoire ou du level design, le soft est une franche réussite ! Donnez-lui une chance, et Styx pourrait voler votre bourse mais aussi votre âme de gamer.


jeu testé par Clemicles à partir d’un review code du jeu sur Xbox One

 

Styx : Shard of the Darkness - Xbox One

7.7

Graphismes

7.5/10

Son

7.0/10

Gameplay

8.0/10

Durée de vie

7.0/10

Rapport qualité/prix

8.5/10

Interêt des succès

8.0/10

Pour

  • Fluidité du gameplay
  • Level design
  • Le mode Coopératif
  • Histoire prenante

Contre

  • Quelques soucis de contrôle
  • Un petit peu court
   

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