TEST – Aggelos – Le digne héritier version 16-bit de Wonder Boy ?



TEST Aggelos XWFR

Wonder Boy ! Y a-t-il encore besoin de présenter cette série mythique ? Débuté en 1986 sur bornes d’arcade, la série se terminera en 1994 avec Monster World IV, épisode jamais sorti dans nos contrées. Récemment, plusieurs hommages sont sortis avec notamment Wonder Boy Returns et surtout l’excellent Monster Boy and the Cursed Kingdom, successeur spirituel de la série. Développé par Storybird Games et Wonderboy Bobi, Aggelos vient donc aussi apporter sa contribution, en proposant une aventure inspirée de plusieurs opus de la série et d’autres jeux de cette époque.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces inspirations se ressentent dès les premières minutes du jeu. L’extérieur des boutiques par exemple, ressemblent à s’y méprendre à celles de Wonder Boy in Monster Lair. Les personnages et les monstres rencontrés ainsi que les environnements, ressemblent eux énormément à ce que l’on pouvait trouver dans Wonder Boy in Monster World. On retrouve également les petits villages avec les vendeurs de potions ou d’équipements, les réceptacles de cœur à acheter ou à trouver, les coffres débordant de trésors, la possibilité de se téléporter d’une zone à une autre, ou encore cet inventaire très simplifié habituel à la série. On en vient même à chercher les portes cachées (hélas absentes) par habitude !

Le titre emprunte aussi quelques mécaniques de Zelda II (épisode sorti sur NES) comme la jauge d’expérience que l’on retrouve en haut à droite de l’écran. Cet improbable mélange des jeux de feu Westone et du classique de chez Nintendo, oscillant entre le 8 et le 16-bits, fait des merveilles à l’écran, d’autant que le jeu est d’une fluidité exemplaire. En revanche, si le personnage est maniable et rapide en prendre en main, on remarque tout de même quelques soucis de maniabilité avec le stick analogique, plus précisément au niveau des diagonales qui ne fonctionnent pas toujours très bien dans le jeu. Heureusement, le jeu se joue aussi à l’ancienne, à savoir à la croix directionnelle.

À l’ancienne aussi est la difficulté de Aggelos, avec un début de partie très simple qui met un peu trop en confiance le joueur. Si vos cœurs descendent à zéro, des herbes vous remettront un peu de vie, à l’instar des potions bleues dans Wonderboy. Vous pourrez aussi stocker des potions de soin dans votre inventaire, mais pas plus d’une seule à la fois ! La bonne tactique est donc de chercher le meilleur équipement avant chaque temple, histoire de maximiser ses chances de survie. Quelques fois, cela sera même obligatoire. Impossible par exemple de survivre dans le volcan sans l’armure de feu ! Comme dans la plupart des Wonder boy, une épée et une armure légendaire se cachent dans le jeu, mais il vous faudra réaliser quelques quêtes secondaires pour les obtenir.

Le bestiaire semblera coutumier aux connaisseurs de Wonder boy, puisque l’on retrouve des champignons, des dragons, ou encore des serpents pour adversaires ! La quête principale est elle aussi très classique, puisqu’il faudra retrouver les quatre éléments, afin d’accéder au monde des ténèbres et au grand méchant de fin. Évidemment, chaque élément est gardé par un boss, généralement très gros et capable de réduire à zéro vos points de vie en quelques instants ! On saluera au passage le travail remarquable réalisé par l’équipe sur les sprites des ennemis, leur attribuant à coup sûr une personnalité comme savait le faire Westone de son temps.

En cours de route vous débloquerez quelques pouvoirs forts utiles pour l’histoire principale, et qui vous serviront également pour accéder à des zones cachées dans des endroits déjà visités. Ces pouvoirs fonctionnent un peu comme dans un Hollow Knight, c’est-à-dire qu’il faudra taper sur les monstres pour récupérer des gemmes de pouvoirs. Comme dans un metroidvania, on enchaine les allers retours dans le but d’explorer le monde à 100%. Aucune carte n’est là pour détailler votre progression en revanche, hormis une map du monde qui indique les principaux lieux.  Mais rassurez-vous, des personnages vous guideront si vous venez à vous perdre, comme la voyante du château de Lumen.

Les environnements visités profitent d’un joli pixel-art même si les lieux sont finalement assez classiques (volcan, temple sous l’eau, forêts, cavernes, une ville dans les nuages…) et rappelleront aux fans de Wonder boy ou encore d’un certain Golvellius (Aggelos y fait référence via quelques clins d’œil) de très bons souvenirs. Même constat pour la bande-son, très bonne au demeurant, oscillant là encore entre Zelda II et du Wonderboy pur jus.

Sept heures, c’est le temps que j’ai mis pour terminer l’aventure à 100% en mode normal en tant que vétéran des Wonder boy. Afin d’agrandir un tantinet la durée de vie, un mode difficile est disponible, mais attention car celui-ci est vraiment costaud ! À réserver aux joueurs les plus aguerris donc. Enfin, concernant les succès, le jeu rencontre quelques problèmes à ce sujet puisque la plupart refusent à l’heure actuelle de se débloquer. Quant à ceux qui daignent tomber, ils sont presque tous décalés par rapport à vos actions ! Par exemple, battre un boss risque bien de vous donner le succès de l’équipement légendaire, terminer le jeu le succès d’atteindre le niveau 20 et ainsi de suite. Espérons qu’un patch venant corriger ce petit problème arrive rapidement !


Aggelos est un très bon hommage à Wonder boy. Avec son level design soigné, ses sprites de qualités, et ses nombreux clins d’œil à d’autres jeux rétro cultes, l’amateur du genre en a clairement pour son argent. L’aventure, bien qu’assez difficile, se termine tout de même assez rapidement et on n’aurait pas refusé quelques quêtes secondaires en plus. Véritable expérience semblant venir tout droit des années 80/90, Aggelos pourra peut-être fâcher quelques joueurs avec sa prise en main à l’ancienne et sa maniabilité au stick parfois délicate. Mais après tout, quoi de plus logique qu’un gameplay rétro pour une expérience rétro ? Si ce point peut diviser les joueurs, une chose reste certaine: Aggelos est un bon petit trip rétro que l’on prend plaisir à parcourir de fond en comble. Et n’est-ce pas là ce que l’on attendait de lui ?


Jeu testé sur XBOX One X à partir d’un review code fourni par l’éditeur PQube

Aggelos

13,99€
7.7

Graphismes

9.0/10

Son

8.0/10

Gameplay

7.0/10

Durée de vie

7.0/10

Rapport qualité/prix

8.0/10

Interêt des succès

7.0/10

Pour

  • Un level design et des sprites de qualités
  • Excellente bande-son
  • La variété du bestiaire
  • La difficulté bien gérée qui va crescendo
  • De nombreux clins d’œil à d’autres jeux
  • Entièrement en Français (et bien d’autres langues)
  • Les différents pouvoirs
  • Une chouette fin…

Contre

  • … à contrario du boss final, pas très réussi
  • La maniabilité au stick un peu délicate
  • De gros problèmes avec le déverrouillage des succès
  • Un peu court tout de même ?
   

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