TEST – Astérix & Obélix: Baffez-les Tous! – La vraie claque de cette fin d’année?

Il fut une époque où les héros de bandes dessinées pointaient régulièrement le bout de leur nez dans le monde du jeu vidéo. Astérix ne fait pas exception, et c’est depuis 1983 (sur Atari 2600) que les aventures du petit gaulois ont débutés sur ce support. Après quelques jeux cultes comme Astérix en 1991 sur Master System ou encore Astérix et Obélix en 1995 sur Super Nintendo, la série a opté pour un virage 3D, notamment avec la série des XXL qui a divisé les joueurs. Les aventures en 2D de nos gaulois étant souvent davantage réussies. C’est ce que semble avoir compris les français de Mr Nutz Studio (oui ce sont bien les créateurs du légendaire Mr Nutz sur Mega Drive !) avec leur nouveau jeu Astérix & Obélix Baffez-les Tous ! Édité par Microids, le jeu se rapproche de la BD visuellement parlant, et nous propose de plus un Beat Them Up à l’ancienne en scrolling horizontal. Alors véritable coup de poing ou petite pichenette ? Voici nos impressions !

Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ et toute la Gaule est occupée par les Romains. Toute ? Non ! Un petit village d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur. Si comme moi vous avez dévoré les bandes dessinées d’Astérix et vu un nombre incalculable de fois les différents dessins animés, cela doit forcément vous parler ! Pas de changements à noter ici car le jeu s’ouvre sur la forêt proche du petit village gaulois toujours entourés des camps romains. Côté scénario, les connaisseurs du petit gaulois ne seront pas dépaysés puisque l’histoire retrace différentes aventures d’Astérix à savoir : Astérix Chez les Bretons, Astérix et les Normands, Astérix en Hispanie, Astérix en Corse, Astérix et Cléopatre ainsi qu’un chapitre original. Mais ce n’est pas tout car le jeu fait aussi référence à d’autres aventures entre les différents chapitres du jeu comme La Grande Traversée ou encore Astérix aux jeux Olympiques. Même les noms de certains succès sont des titres d’autres albums d’Astérix ! En bref on sent ici un jeu fait par des fans et pour des fans, et soucieux de respecter la vision des regrettés Uderzo et Goscinny à quelques incartades près. Cela se vérifie d’ailleurs dans les graphismes du jeu, très proche d’une bande dessinée, avec des animations créées à la main. Animations qui d’ailleurs imitent souvent à la perfection l’expression des différents protagonistes que l’on peut voir dans les bandes dessinées.

En plus des célèbres gaulois que l’on ne présente plus, on retrouve aussi la plupart des personnages cultes, comme les pirates, Jolitorax le breton, Goudurix, Falbala, Pépé, Ocatarinetabellatchitchix (à vos souhaits !) Cléopâtre, et bien entendu César ainsi que bon nombre de romains vu dans les albums. Certains font d’ailleurs leurs apparitions via des mini-jeux, qui, il faut bien le dire, n’apporte pas grand-chose tant ils sont simples et peu passionnants. Trop simples aussi sont les boss que l’on rencontre en plus d’être identiques d’un chapitre à l’autre. En effet dans plusieurs chapitres, nous affrontons le même centurion ou encore Barbe Rouge le pirate. Cela occasionne donc une certaine lassitude et répétitivité dans un genre de jeu dont la progression est déjà par nature assez répétitive. D’autant que les ennemis deviennent rapidement prévisibles tant ils sont peu variés du début à la fin. Cela donne donc des combats avec des romains issus par exemple d’Astérix en Hispanie alors que nous sommes dans le chapitre Corse. Un peu plus de diversité côté romains aurait donc été appréciable. On saluera en revanche la bonne durée de vie, supérieur à de nombreux titres du genre, puisqu’il vous faudra environ six heures pour terminer le mode histoire et les 50 missions qui le compose. Dommage qu’il n’y a pas d’autres modes de jeu hormis le mode histoire et le mode « Jeu libre », qui lui vous permet de refaire les niveaux désirés dans le but d’augmenter son score.

Bang! Paf! Aie! Attendez-vous à distribuer des baffes à tour de bras tout au long du jeu ! Nos deux compères possèdent une assez vaste panoplie de coups, allant du simple coup de poing, en passant par le coup de pied sauté et l’uppercut. On peut même comme dans la BD, attraper des adversaires et les lancer sur d’autres, ou encore en prendre un pour taper sur l’autre ! À noter que la plupart de ces coups sont différents d’un personnage à l’autre. On ne jouera donc pas forcément de la même manière selon le gaulois choisi. Il est aussi possible de switcher d’un héros à l’autre, même en plein combat. Mais attention car ce changement déclenche une petite animation qui laissera le temps à vos ennemis de venir vous taper dessus. Ce qui est un peu agaçant étant donné qu’on ne peut pas se défendre pendant ce temps-là ! Surtout que, même si le jeu n’est pas trop difficile, votre barre de vie descend très vite, et on a vite fait de se faire enchainer sans pouvoir bouger lorsqu’on est pris en sandwich par des ennemis ! Ainsi même en modes facile et normal, attendez-vous à des pics de difficultés. On souhaite bonne chance à ceux qui tenteront de terminer le jeu en modes difficile et très difficile ! Et ne comptez pas sur le second personnage pour prendre la relève lorsque vous êtes KO car malheureusement perdre un des deux héros signifie recommencer l’acte depuis le début ! Même topo si vous jouez à deux joueurs (en coop local uniquement comme au bon vieux temps) si un des deux joueurs tombe, on recommence au début. Un procédé peu courant et assez incompréhensible puisque en général dans ce type de jeu, l’autre joueur peut continuer seul.

Côté doublage on retrouve Guillaume Briat (Obélix), Jean-Claude Donda (Astérix) et même la présence d’un narrateur (Serge Biavan) rappelant la narration que l’on trouve dans les BD. Si bien sûr tout ce beau petit monde ne parvient pas à faire oublier les légendaires Carel/Tornade, le trio s’en sort tout de même très bien. En revanche ne vous attendez pas à entendre parler nos héros lors des « cinématiques » de transitions, cela sans doute pour une question de budget. C’est donc en jeu que vous entendrez Astérix et Obélix faire des remarques sur les paysages, provoquer les romains ou encore dire « on y retourne » après être sorti du menu pause. Si tout cela donne agréablement vie à l’aventure il est dommage cependant que ces quelques phrases soient souvent répétées en boucle et parfois même à quelques secondes d’intervalles. En revanche côté musique, même si elles ne restent pas forcement en tête car finalement assez discrète, elles collent souvent parfaitement avec l’action et les lieux visités. Sachez enfin que la majorité des succès se débloque assez facilement, hormis ceux de terminer le jeu dans les modes les plus difficiles qui risquent de vous donner du fil à retordre !

Astérix et Obélix : Baffez-les tous est LE jeu que les fans des gaulois attendaient. Revenant aux sources comme dans les jeux des années 90 en proposant un beath them up en 2D, le jeu brille par sa superbe direction artistique et donne l’impression d’avoir une bande dessinée sous les yeux. Retraçant plusieurs aventures en plus de proposer du contenu inédit, cet épisode se veut globalement fidèle et respectueux des œuvres de Goscinny et d’Uderzo. De plus, la présence d’un mode deux joueurs en local comme à l’époque promet de bonnes parties de rigolades entre amis ! Avec un peu plus de variétés dans ses ennemis et ses boss (qui sont trop faciles) et des doublages durant ses cinématiques, cet Astérix cuvée 2021 aurait sans doute pu gagner la palme d’or du meilleur jeu adapté de la série. En tous cas on est clairement ici en face d’un jeu fait par des fans et pour des fans et cela fait plaisir surtout après les productions assez moyennes de ces dernières années !

Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fourni par l’éditeur Microids

ACHETER SUR LE XBOX STORE