TEST – Close to the Sun – Une expérience narrative très agréable mais trop courte



TEST Close to the Sun XWFR

Qui n’a jamais joué à BioShock a assurément loupé quelque chose dans sa vie de gamer. Voilà comment on pourrait résumer en une phrase le hit d’Irrational Games sorti en 2007. Si les épisodes suivants ont divisé les fans de la série, force est d’admettre que les amateurs ne cracheraient pas sur un nouveau jeu du genre. C’est peut-être cet appel que les italiens de chez Storm In A Teacup ont entendu et qui les a motivés à développer Close to the Sun. Il suffit en effet de regarder la bande-annonce pour y remarquer de nombreux points communs, ne serait-ce que dans l’esthétique générale. Pour autant comme nous allons le voir, Close to the Sun n’est pas un simple clone du bébé de Ken Levine.


Dans ce jeu, vous incarnez Rose, qui part rejoindre sa sœur Ada sur un gigantesque bateau, l’Hélios. Construit par le célèbre Nikola Tesla et son entreprise Wardenclyffe, celui-ci embarque à son bord la crème de la crème du monde scientifique, dont le but est d’améliorer le sort de l’humanité. Mais comme vous l’imaginez, ce tableau idyllique va vite être terni. En effet à peine arrivé, Rose est confrontée à l’horreur et à un bateau qui semble déserté de toute vie humaine. Vous allez donc devoir découvrir ce qui se trame dans ce lieu, le tout en communiquant à distance avec votre chère sœur qui vous aidera à vous orienter dans ce labyrinthe. On retrouve ainsi sur ce point, l’influence indéniable de Firewatch de chez Campo Santo.

Si la superbe direction artistique de Close to the Sun fait vraiment penser à BioShock, la comparaison s’arrête là. En effet le cœur même du jeu, à savoir le gameplay, n’a strictement rien à voir avec l’univers de Rapture ou de Columbia. Rose ne possède pas d’arme pour se défendre et pour cause : nous ne sommes pas dans un FPS. Comme dans Outlast, l’héroïne est totalement démunie face aux attaques de ses adversaires et il faudra donc constamment se cacher et fuir pour rester en vie. Et on attaque ici le gros point faible du jeu : la lourdeur de notre personnage.

Rose est en effet assez lente dans ses déplacements, à tel point que vous laisserez sans doute la touche de course enfoncée d’un bout à l’autre de l’aventure. Ajoutons à cela des interactions avec des objets du décor (passer au-dessus de meubles essentiellement) qui manquent légèrement de précision ainsi que des chemins un peu trop prédéfinis et vous l’aurez compris : les courses-poursuites sont parfois frustrantes au possible (en plus d’être nombreuses). D’autant que vos poursuivants vous collent littéralement au train, ne vous laissant parfois à peine qu’une fraction de secondes pour activer un interrupteur ou franchir un obstacle.

Baignant à la fois dans le survival-horror et dans le fantastique, l’histoire parvient à accrocher le joueur, lui donnant envie de savoir le fin mot de l’histoire. Car il se passe des choses étranges sur l’Hélios, rappelant parfois un peu ce que l’on pouvait trouver dans Singularity de chez Raven Software. Mais malgré ses nombreuses influences, Close to the Sun possède bien sa propre personnalité et ne fait preuve à aucun moment d’un quelconque plagiat.

On reprochera en revanche une durée de vie assez courte puisque l’histoire principale comporte 10 chapitres et se termine en seulement 4 ou 5 heures ! Trouver tous les objets cachés vous demandera à peine une heure de plus donc ne comptez pas trop là-dessus pour allonger la durée de vie du jeu. Petit détail qui a de l’importance : il n’y a pas de sauvegardes au sein même d’un chapitre (hormis les objets récoltés). Arrêter un niveau en cours de route équivaut donc à le recommencer ! Heureusement, les chapitres sont assez courts.

Avis aux âmes sensibles, le jeu est parfois assez gore, et comporte quelques jump scare plutôt bien amenés. L’ambiance assez sombre est renforcée par une très bonne bande-son qui garantit l’immersion, un doublage convaincant (y compris en français) et des personnages travaillés et intrigants. La taille des salles visitées impressionnent aussi parfois, de même que la décoration et les différents jeux de lumière. Néanmoins, puisque l’action se situe sur un bateau, les environnements sont finalement assez cloisonnés malgré une impression de grandeur et la taille immense du navire. En bref, il est difficile de se perdre sur l’Hélios !

Au cours de votre progression, quelques énigmes se dresseront sur votre chemin mais ces dernières sont loin d’être insurmontables. La plupart du temps, la solution se trouve en effet dans la salle même de l’énigme ou à proximité ! Retenir quelques symboles ou des chiffres pour les rentrer ensuite dans le bon ordre sur une machine, actionner des leviers, voilà le peu de puzzles que comporte l’aventure. On ne reste donc jamais bloqué longtemps dans Close to the Sun, ce qui est finalement dommage au regard de la durée de vie générale.


Bien que puisant son inspiration chez BioShock, Firewatch ou encore Outlast, Close to the Sun possède son âme propre et ne fait jamais figure de mauvais élève copieur. Fort d’une atmosphère travaillée, d’une bande-son de qualité et d’une direction artistique réussie, le jeu de Storm in a Teacup est une chouette expérience narrative qui transporte le joueur dans un univers mélangeant science-fiction et horreur. Il est regrettable en revanche que l’histoire ne soit pas plus développée, que la durée de vie soit trop faible et que l’héroïne manque à ce point d’agilité, dénuant de facto l’intérêt des courses-poursuite.


Jeu testé sur XBOX One X à partir d’un review code fourni par l’éditeur Wired Productions

Close to the Sun

29,99€
7.3

Graphismes

8.0/10

Son

8.0/10

Gameplay

7.0/10

Durée de vie

6.5/10

Rapport qualité/prix

7.0/10

Pour

  • Très belle direction artistique
  • Une atmosphère prenante
  • La bande-son
  • Excellent doublage en anglais comme en français
  • Des personnages assez travaillés
  • Une histoire prenante…

Contre

  • … qui manque hélas de profondeur
  • La lourdeur de l’héroïne
  • Durée de vie trop juste
  • Des courses-poursuite frustrantes et qui manquent de peps
  • Énigmes sans intérêts
  • Un peu trop dirigiste
   

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