TEST – Far Cry 6 – ¡Viva la Revolución!?



TEST Far Cry 6 XWFR

À l’origine développé par Crytek (le premier épisode en 2004) la franchise Far Cry est très vite passée sous la bannière d’Ubisoft dès le second opus. La particularité de cette série ? Les événements se passent toujours dans des environnements exotiques ou du moins dans des lieux où la nature domine le paysage. Far Cry 6 ne fait pas exception à la règle puisque l’action se situe cette fois sur l’île tropicale de Yara. Mais que vaut donc ce nouvel épisode développé par Ubisoft Toronto ? Apporte-t-il un peu de changement par rapport aux derniers épisodes ? Les réponses ici !

 

Tout d’abord ne cherchez pas l’île de Yara sur une carte car elle n’existe pas ! En effet le lieu est totalement fictif bien que fortement inspiré d’autres pays existants comme Cuba. Si l’endroit est très joli et semble propice au farniente il n’en est rien. Yara est en effet dirigé de main de fer par le dictateur Antón Castillo (joué par Giancarlo Esposito bien connu pour son rôle de Gus dans Breaking Bad) qui n’hésite pas à tuer et à torturer quiconque s’oppose à lui. Comme d’habitude dans un Far Cry le but est de mettre un terme à tout cela, en se débarrassant du régime et du dictateur une fois pour toute. Et bien entendu vous l’avez deviné, rien de tout cela ne serait possible sans le héros que le joueur incarne. Comme souvent maintenant avec les jeux Ubisoft, le choix est possible entre une femme et un homme, qui se nommeront tous deux Dani Jojas, un (ou une) ex-militaire très à l’aise avec les armes. Et rapidement on remarque que le personnage que l’on contrôle est doué de la parole et s’implique bien plus dans la narration que dans Far Cry 5 où le héros était pour ainsi dire muet. Une bonne chose qui donne un peu plus de crédibilité au scénario. De plus, quelques personnages secondaires sont vraiment travaillés et certains sont même assez attachants.

 

 

Les habitués de la série verront aussi de suite quelques changements dont certains risquent fort de diviser les joueurs, à commencer par l’ajout de barres de vie. Notre héros a en effet une barre de santé de même que les ennemis. Résultat des soldats qui sont plus hauts niveaux que nous sont de vrais sacs à PV, et peuvent encaisser de nombreuses balles, même si le tir à la tête reste heureusement la plupart du temps mortel. Ensuite on note la disparition de l’arbre de compétences. Le joueur gagne toujours des niveaux mais ils ne servent désormais plus qu’à pouvoir acheter de nouveaux équipements aux différentes boutiques du jeu. Le loot est très présent dans le jeu et l’on récupère sans cesse des matériaux et ressources servant à améliorer les armes à l’établi ou encore à construire des stations de chasse ou des armureries.

 

 

Il est aussi possible de faire du troc avec des viandes d’animaux ou d’acheter des objets ou encore des informations avec de l’argent que l’on glane en jouant. Néanmoins ces derniers points ne représentent pas une partie importante du jeu puisqu’il est tout à fait possible de terminer l’aventure sans toucher à cela. Même chose pour l’établi servant à améliorer l’équipement car les premières armes que l’on récupère sont assez puissantes pour nous permettre de terminer le jeu sans problèmes ! Enfin l’une des dernières grosses nouveautés majeures ce sont ces vêtements que l’on ramasse tout au long du jeu qui disposent de compétences passives. Casques plus résistants à certains types de balles, gants résistants contre le feu, chaussures qui permettent d’être plus silencieux… il y a de quoi faire. Même si selon les bonus que vous désirez équiper cela donnera un look assez particulier ! Enfin, on retrouve le système de compagnon déjà vu dans Far Cry 5, qui donne la possibilité au joueur de faire appel à un animal (comme un crocodile ou un puma) pour le seconder. Mention spéciale au chien Chorizo vraiment très mignon !

 

 

Que l’on joue en mode « histoire » ou en mode « action » Far Cry 6 n’est pas un jeu difficile, bien que les forces d’intervention vous donneront un peu plus de fil à retordre. Cependant on ne peut que critiquer la manière dont ces élites apparaissent, généralement à quelques mètres de nous, tout comme les hélicos qui spawn littéralement au-dessus du joueur ou presque. Heureusement, en plus des 4 armes qu’il peut transporter, Dani possède un « Supremo » pour faire le ménage, qui restera collé dans son dos tout au long du jeu. Cette compétence est en quelque sorte un « super coup » que vous pouvez utiliser lorsque la jauge est remplie (après avoir tués assez d’adversaires ou avec le temps) et permet de tirer des roquettes ou encore d’utiliser un IEM surpuissants faisant même tomber les hélicos du ciel ! Si cela est assez fun à jouer, ce n’est évidemment pas très réaliste, donnant l’impression encore une fois que Far Cry 6 est un bon gros nanar sans autres prétentions. On ne croit en effet pas toujours à l’histoire, ni à cette révolution tant le sérieux est souvent gommé par des blagues ou des mécaniques étranges (comme pouvoir faire apparaitre des chevaux sur demande) ou à cause de l’IA toujours aussi déficiente. Il est en effet courant que des ennemis ne nous repèrent pas alors qu’on arrive à deux mètres d’eux dans un véhicule, ou que l’on soit obligé de courir après un ennemi pour le tuer parce que ce dernier a jugé bon de taper un sprint sans raisons valables ! Enfin, beaucoup de soldats sont clonés, de même que les alliés qui nous donnent des missions, donnant l’impression de voir sans cesse les mêmes visages. Tout cela finit donc à la longue par casser un peu l’immersion à moins de mettre son cerveau en pause.

 

 

Heureusement le jeu peut compter sur des graphismes assez flatteurs pour la rétine et surtout un combo 4K à 60 FPS constant sur Xbox Series X. La Series S de son côté atteint le 1440p et un 60 FPS tout aussi constant. En somme Ubisoft a fait du bon boulot sur ce point bien que le Ray Tracing soit du coup absent y compris sur Series X. Même si les paysages ne sont pas des plus variés, les environnements sont vraiment jolis, de même que les différents effets de lumières (comme le coucher de soleil) vraiment réussis.

 

 

On utilise donc souvent le mode photo histoire d’immortaliser la beauté des paysages qui s’offrent à nous. Bon point aussi pour la bande-son à base de musiques traditionnelles latino-américaine, de hip-hop/rap, et qui comprends même quelques surprises comme le tube Livin’ La Vida Loca de Ricky Martin ou la Macarena ! Si les doublages sont plutôt bons (en anglais comme en français) on déplore en revanche une synchronisation assez ratée avec des dialogues qui se chevauchent régulièrement. Avec son gameplay fluide et nerveux, Far Cry 6 comporte peu de temps morts et offre une certaine diversité dans les missions qu’il propose. Si on retrouve une fois encore les éternels captures d’avant-postes habituels à la série, Dani peut aussi envoyer des agents à distance pour diverses missions, détruire des canons anti-aériens, tendre des embuscades, participer à des courses sur différents véhicules ou encore se poser tranquillement dans un coin pour pécher. Et on trouve aussi des… combats de coqs plutôt funs à jouer avec des gallinacés possédant une barre de vie et dotés de plusieurs coups dont des coups spéciaux façon Street Fighter !

 

 

Tout cela donne une durée de vie assez généreuse puisqu’il vous faudra bien 60 heures si vous comptez terminer le jeu à 100%. En sachant que la campagne vous prendra déjà pas loin de 20 heures de votre temps. De plus, contrairement à Far Cry 5 qui ne proposait que quelques missions jouables en coop, ce nouvel opus est entièrement jouable avec un autre joueur (en ligne uniquement cependant) une fois le prologue du jeu terminé. Et l’on sait déjà que 3 DLC (payants) sont prévus par la suite. Des extensions qui devraient nous mettre dans la peau des trois derniers grands méchants de la série, à savoir Vaas Montenegro, Pagan Min et Joseph Seed. Enfin sachez que des missions gratuites viendront aussi enrichir le jeu par la suite.

 

 


Malgré quelques nouveautés, Far Cry 6 n’invente rien et reprend une formule qui a déjà fait ses preuves par le passé. On note cependant des efforts importants dans la narration avec un héros bien plus impliqué qu’auparavant. Renouant avec l’exotisme, cet épisode peut aussi compter sur un gameplay solide, de très beaux graphismes, une chouette ambiance, une bande-son efficace, et la présence d’un mode coop permettant de parcourir entièrement le jeu avec un ami. Dommage cependant que l’IA soit une fois encore dans les choux et que quelques problèmes techniques (notamment dans les animations et la physique) soient de la partie. En bref, si les derniers Far Cry vous ont plu, ce nouvel épisode devrait vous convaincre tant il est dans la continuité. En revanche si vous vous attendiez à un vrai renouveau, ce n’est pas malheureusement pas à l’ordre du jour et ce sixième épisode pourrait donc bien vous décevoir.


Test réalisé sur Xbox Series X à partir d’un review code fourni par l’éditeur Ubisoft France

Conditions de test: 40 heures de jeu sur Xbox Series X.

 

Pour

  • Vraiment très beau
  • Une bande-son qui colle parfaitement à l’univers
  • Un gameplay fluide et nerveux
  • Bon feeling général avec les armes
  • Entièrement jouable à deux joueurs en coop
  • Une narration davantage travaillée
  • Un méchant charismatique campé par Giancarlo Esposito
  • Très bon doublage et excellente VF
  • Une grande map à explorer
  • Les différentes options d’accessibilité

Contre

  • Une formule qui tourne quand même un peu en rond
  • L’iA est encore une fois assez décevante
  • Les animations pas toujours au top
  • Quelques problèmes dans la physique
  • Des objectifs de missions assez redondants
  • Le personnage n’évolue plus vraiment (absence d’un arbre de compétences)
  • Quelques nouvelles mécaniques peu intéressantes
  • Mauvaise synchronisation dans les dialogues
  • Une histoire parfois peu crédible

 

ACHETER SUR LE XBOX STORE

   

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.