TEST – Gaijin Charenji 1 : Kiss or Kill – Une expérience vidéoludique psychanalytique unique !!



TEST Gaijin Charenji 1 XWFR

En tant que grand fan de jeux indépendants sur la console de Microsoft, je dois dire que Gaijin Charenji 1 : Kiss or Kill était dans mon viseur depuis un bon moment. Je ne sais pas si c’est son esthétique, son coté déroutant ou son originalité qui m’ont le plus séduit. Il en reste pas moins que le jeu est maintenant disponible et pour ma part terminé à 100%. Je peux donc vous proposer un test le plus honnête qu’il soit en prenant en compte ses grandes qualités mais aussi ses nombreux défauts.

Gaijin Charenji 1 sur SEGA Dreamcast

 

L’histoire du jeu est un peu triste, le projet fut lancé en 1998 par Yoshiro Takahashi et son équipe pour un lancement sur Dreamcast. Malheureusement, le projet est abandonné suite à l’arrêt de l’excellente console de la firme japonais. En 2017, Yosuke Takahashi, fils de Yoshiro, décide par fierté de reprendre le flambeau et de terminer l’œuvre de son père. Il rejoint l’équipe du studio français, overGame Studio, pour mener à bien le projet mais cette fois-ci via le programme de ID@XBOX de la console de Microsoft. Le jeu prend alors un nom assez étrange pour les non-japonisants. En effet, Gaijin Charenji est de la phonétique japonaise qui signifie que le jeu est le défi d’un étranger vivant au Japon.

“​Initialement ce jeu est l’idée de mon père Yoshihiro Takahashi. Il avait commencé ce jeu sur Dreamcast mais le développement a dû s’arrêter. Aujourd’hui sortir ce jeu est un hommage à mon père. Je pense qu’il serait fier de voir que son jeu est enfin sorti.” Yosuke Takahashi, Lead Game Designer chez overGame studio

 

Flippant, non?

 

Gaijin Charenji 1: Kiss or Kill est très différent de tout ce qu’il existe sur Xbox One, le développeur a même décidé de ranger le jeu dans la catégorie « Punk Narrative Shoot’em Up ». Mais en fin de compte, le jeu est un inclassable, bel et bien un véritable ovni vidéoludique. Le mécanisme principal du jeu s’articule autour d’un twin-stick shooter où l’on bouge son personnage avec le stick gauche de la manette et l’on vise avec le stick droit. Il est également possible par le biais des gâchettes LT/RT d’accélérer ou de ralentir le temps pour se faufiler par exemple entre les tirs ennemis ou encore les scies circulaires tranchantes.

 

Bon karma !!

 

Le jeu propose deux types de tir modifiable avec la touche RB : la manière douce avec les tirs KISS ou alors la manière forte avec l’attaque KILL. Une jauge de karma situé en bas de l’écran vous indique votre alignement, qui varie en fonction de l’utilisation du type d’attaque sélectionnée. La musique qui vous accompagne, la difficulté ainsi que les événements narratifs varient en fonction du tir utilisé. Par exemple, avec le tir KISS, la musique prend des sonorités japonais du style vocaloid, des images fan service très ecchi s’affichent sur l’écran. Au contraire, en utilisant le tir KILL le jeu devient plus difficile, des images sataniques de bébés apparaissent et la musique accélère et devient plus techno.

 

Mauvais karma !!!

 

Contrairement aux jeux rétro dont il s’inspire, Gaijin Charenji n’utilise pas de système de vie limitée, votre seul ennemi est le temps !! Le jeu est une course contre la montre pour finir la bonne vingtaine de niveaux que comporte le titre. Il sera possible d’ajouter du temps supplémentaire à votre chrono en récupérant des items disponibles (pastilles, pièces etc…). Ceux-ci varie en fonction de l’époque vidéoludique visitée. Grâce au système de progression, le jeu devient alors accessible aussi bien aux joueurs néophytes simplement désireux de vivre une expérience vidéoludique unique qu’aux joueurs cherchant un défi, avide de high score ou encore chasseurs de succès.

Le jeu nous propose de traverser des niveaux représentant différentes époques du jeux video : en commençant par une l’époque du monochrome, puis 2-bit pour finir à l’époque 16-bits avec des graphismes proches des RPG de la Super Nintendo, en passant par l’époque ATARI 2600 avec un Space Invaders. On ressent bien la nostalgie de cette époque, tant les clins d’œil sont nombreux.

 

Space Invaders??

 

Pour le coté rétro assumé, le jeu utilise un habillage façon TV cathodique avec le balayage apparent, et des éléments VHS très fréquents à l’écran. Mention spéciale à l’idée des FMV dans le coin de l’écran montrant le développeur/hackeur masqué façon Anonymous s’excitant sur clavier d’ordinateur, et dont l’humeur varie en fonction de nos exploits. Personnellement, il m’arrivait de regarder davantage ces réactions que le jeu en lui-même !! Gardez bien à l’esprit que si vous le voyez, il vous observe également, flippant non !!

 

Attention, on vous observe !!!

 

Bien que le développeur voulait des expériences de jeu courtes, rythmées mais sans temps mort, le contenu reste relativement léger avec une petite vingtaine de niveaux seulement se bouclant très rapidement. Néanmoins, le concept de karma, le système de score et le mode survival ( se débloquant une fois le jeu terminé) poussent le joueur à y rejouer. Le système de jeu reste aussi trop figé au shoot’em up, j’aurai voulu plus de variété dans le gameplay plus représentative des époques rencontrées.

 

Gardez votre calme contre les boss !!

 

Pour joindre l’utile à l’agréable, n’oublions pas de mentionner le coté humanitaire du jeu puisque le studio de développement s’engage à reverser 10% des recettes du jeux pour des actions en faveurs de la réinsertion des enfants soldats en partenariat avec SOS Enfants (www.sosenfants.com).


Il aura fallu 21 ans et beaucoup d’effort pour que Gaijin Charenji 1 : Kiss or Kill voit le jour. Grâce à une volonté farouche de rendre hommage à son père ainsi qu’aux classiques du jeu vidéo, le studio overGame Studio est parvenu à créer un jeu hors du commun, atypique, au limite de l’expérimental. Ne vous arrêtez à son coté rétro homebrew, le jeu regorge d’idées intéressantes comme l’utilisation des vidéos à l’ancienne type VHS, ou la présence du développeur à nos cotés tout au long du temps. Le studio n’oublie pas le coté humanitaire du jeux vidéo puisqu’il s’engage à verser 10% des recettes à l’association SOS Enfants. Nul doute que le développeur saura renouveler l’expérience en y ajoutant de nouvelles idées dans un deuxième épisode !!


Jeu testé sur XBOX One X à partir d’un review code fourni par le développeur/éditeur overGame Studio

Gaijin Charenji 1 : Kiss or Kill

9,99€
7.6

Graphismes

8.0/10

Son

8.0/10

Gameplay

7.0/10

Durée de vie

7.0/10

Rapport qualité/prix

7.5/10

Interêt des succès

8.0/10

Pour

  • Concept expérimental
  • Esthétiquement réussi
  • Bande son japonaise électro/vocaloid
  • Le coté humanitaire du développeur
  • Séance de psychanalyse offerte
  • Le choix entre le Bien et le Mal
  • Les vidéos en mode VHS

Contre

  • Un peu court
  • Gameplay trop limité
  • Un jeu de niche peut-être?
   

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