TEST – Oxide Room 104 – Cauchemar au motel !

Développé par WildSphere à quoi l’on doit déjà les jeux Timothy vs the Aliens ou encore Flying Soldiers, Oxide Room 104 s’oriente dans une tout autre direction que les précédents jeux du studio espagnol. En effet nous avons cette fois affaire à un jeu d’horreur dont le principe semble simple sur le papier : parvenir à s’échapper d’un grand et vieux motel qui semble sous l’emprise de forces démoniaques. Mais devant le nombre de jeux d’horreurs qui débarquent chaque année, Oxide Room 104 parvient-il à tirer son épingle du jeu ?

Tout au long de l’aventure, le joueur va diriger Matt (pour Matthew), un pauvre bougre kidnappé par un homme fort étrange au visage défiguré. Notre héros se réveille alors qu’il était en train de boire la tasse dans la baignoire d’une chambre d’hôtel, complétement nu comme un ver. Un peu à la manière d’un SAW, Matt se rends compte que son geôlier a préparé de nombreux pièges pervers pour l’empêcher d’obtenir des clés. Clés qui vont lui permettre de passer d’une chambre à l’autre et de progresser dans le motel pour tenter de s’échapper. Mais ce n’est pas tout ! En effet il semble que des créatures hideuses rôdent dans la vieille bâtisse. Et qui est donc cette femme nommée Eva qui laisse des mots un peu partout et que vous semblez parfois apercevoir ? Et pourquoi cet homme affreux vous a-t-il kidnappé ? Pour répondre à toutes ces questions une seule solution : parvenir à s’enfuir de ce lieu maudit !

Si à première vue Oxide Room 104 semble assez classique dans ce qu’il propose, quelques mécaniques sortent tout de même un peu de l’ordinaire. Sachez par exemple que mourir équivaut à un Game Over ! Oui il faudra recommencer toute l’aventure (heureusement courte, moins de 2 heures en ligne droite) si Matt se fait tuer. Surtout que, comble du sadisme, votre nombre d’essais est limité ! De plus les objets et monstres ne seront plus forcément placés au même endroit et le jeu devient également un peu plus difficile à chaque fois. Il est cependant parfois possible de trouver des vies supplémentaires, qui vous feront revenir à l’endroit même de votre mort. Mais étant donné qu’il y en a très peu, la prudence est donc mère de sureté. Et n’essayez pas de « tricher » en quittant le jeu au moment d’une mort, car le jeu sauvegarde régulièrement. Ainsi la moindre action a donc des conséquences. Il est d’ailleurs impossible de charger une sauvegarde réalisé précédemment. Un principe qui sur des points fait un peu penser à celui de Tormented Souls qui obligeait le joueur à tout recommencer à la moindre erreur (sauf s’il trouvait les rubans de sauvegarde). Sachez de plus que pour obtenir la bonne fin parmi les 4 disponibles, il ne faut pas mourir !

Cependant votre principal ennemi dans le jeu sera sans doute l’ergonomie générale, franchement pas au top. Ouvrir un tiroir peu vite devenir le parcours du combattant tant le réticule qui permet de faire cette action est minuscule. On en arrive alors à bouger son joystick au millimètre pour réaliser certaines actions. Et cela pose bien évidemment aussi problème lorsqu’il s’agit de viser des monstres qui de base sont capables d’avaler tout un chargeur sans broncher. Rajoutez à cela des espaces souvent très petits pour les combats (des chambres d’hôtels quoi) et vous comprendrez à quel point il est simple de mourir rapidement et de se retrouver une nouvelle fois au début du jeu ! Surtout que si dans les faits il est possible d’éviter les ennemis en passant près d’eux en étant agenouiller, notre héros se fait tout de même parfois détecter sans la moindre raison apparente, le condamnant presque d’office à une mort certaine. Car même si on peut se soigner ou recharger son arme, l’architecture des lieux ne nous en laissent souvent pas le temps, l’ennemi étant sans cesse sur nous ou presque. Ainsi plutôt que d’avoir peur, on finit plutôt par être rapidement agacé de recommencer une fois encore depuis le début pour des raisons parfois difficilement acceptables. Enfin citons aussi l’inventaire dans les points qui fâchent. Celui-ci se retrouve bien souvent plein à craquer et il faut donc faire des allers-retours pénibles jusqu’à des coffres de stockage. Avec pour couronner le tout, des temps de chargement assez long pour passer d’une pièce à une autre.

Pour le reste, Oxyde Room 104 a tout de même certaines qualités. En effet le jeu de Wildsphere développé sous Unreal Engine n’est pas moche, du moins si l’on met de côté l’apparence des personnages humains et des monstres pas des plus réussis. La direction artistique possède un certain charme et l’ambiance qui règne dans le motel se révèle vite prenante. D’ailleurs tant qu’à parler d’ambiance citons la bande-son particulièrement convaincante. En effet les bruitages mettent bien la pression au joueur et on a même tendance à se retourner facilement tant l’impression de sentir quelque chose rôder auprès de nous est forte. Même constat pour les musiques qui bien que peu nombreuses sont souvent marquantes à l’instar du thème principal « Come to Me », composé par Adrián Berenguer et interprété par Macarena Velasco.

Si l’ambiance du jeu est particulièrement réussie, avec de plus une histoire assez prenante dont on a envie d’en connaitre le dénouement, Oxyde Room 104 a hélas souvent tendance à frustrer le joueur plus qu’il ne l’effraie. La faute à une maniabilité et une ergonomie générale manquant de précision, des allers-retours agaçant pour vider son inventaire, et un système de sauvegarde qui donne envie d’abandonner l’aventure, surtout après plusieurs morts injustes ou du moins difficilement évitables à cause de l’étroitesse des chambres qui ne se prêtent pas au combat. Si la perspective de recommencer du début à la moindre mort n’est pas un frein, alors Oxyde Room 104 pourrait bien vous transporter grâce à son univers sombre, sanglant, étrange et plein de mystères, ressemblant parfois un peu à celui de Silent Hill.

Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fourni par le développeur WildSphere

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