TEST – Assassin’s Creed Shadows – L’épisode le plus abouti de la série ?



TEST Assassin's Creed Shadows XWFR

Avec un premier épisode sorti en 2007, la série des Assassin’s Creed d’Ubisoft est devenue une des franchises de jeu vidéo les plus connues dans le monde. Nous transportant à différentes époques dans le passé en mous mettant dans la peau de membres de la confrérie des assassins, la série connait un succès indéniable. Cependant, son aura s’est un peu ternie ces dernières années. En cause, des défauts qui reviennent régulièrement, comme l’IA bancale, des bugs assez nombreux, ou encore des scénarios pas toujours très captivants. Après Valhalla, épisode chez les vikings qui avaient fortement divisé les joueurs, Ubisoft se devait de taper fort. Pari réussi avec Assassin’s Creed Shadows ? Asseyez-vous confortablement car on a beaucoup de choses à vous dire

 

Province d’Iga, Japon, aux alentours de l’an 1580. Diogo, homme noir africain esclave sauvé de la noyade par les portugais, rencontre Oda Nobunaga, un daimyō important de la période Sengoku. Ce dernier le prend sous son aile et décide d’en faire un Samurai (qui prendra le nom de Yazuke) car il perçoit en lui une grande force. Un atout indispensable pour la guerre qui se prépare. Parallèlement à ces événements, Fujibayashi Naoe, une Shinobi Assassin entrainée par son père à l’art du Ninjutsu, doit aussi livrer ses propres combats et retrouver un objet mystérieux. Ces deux personnages, qui se croiseront et feront équipe, sont tous les deux jouables. Via le menu inventaire, on peut même passer d’un à l’autre en seulement quelques secondes. Rapidement, on constate que la prise en main de chacun diffère vraiment. Yazuke est lourd mais fort et peut casser de lourdes portes en fonçant dedans, et possèdent des attaques et techniques au Katana, à l’arc et au fusil très puissantes. En revanche il n’est pas bon en escalade donc on est vite limité en l’incarnant.

 

 

Naoe, elle, se déplace très rapidement (clairement le personnage le plus rapide de la série depuis le début) et excelle dans l’art de l’assassinat, de la discrétion (elle peut même ramper, une première dans la série), utilisant aussi un grappin pour prendre de la hauteur et se balancer. Elle peut enfin lancer des Kunai, des petits couteaux de lancer afin de tuer ou blesser à distance ou encore utiliser des shuriken et des bombes fumigènes pour se cacher. Deux gameplay très différent donc. Et bonne nouvelle, Ubisoft laisse le choix aux joueurs durant une majeure partie de l’aventure (hormis quelques quêtes où le personnage est imposé). Vous pourrez donc ainsi parcourir une grande partie du jeu avec Naoe par exemple, qui, puisqu’elle possède la lame secrète et la vision d’aigle, est de toute manière en quelque sorte la véritable héroïne de cet épisode.

 

 

Mais avant d’aller plus loin, mettons tout de suite les choses au clair sur un sujet. Si vous attendez une continuité avec l’histoire dans le présent et le combat contre Abstergo avec Layla Hassan et compagnie, vous serez déçu. Ici, Ubisoft part dans une nouvelle direction et introduit l’Animus Hub, une version piratée de l’Animus. Concernant l’histoire du présent on ne vous en dira pas plus pour ne pas vous spoiler. Mais sachez que ce hub vous permet d’accéder aux derniers jeux de la franchise (jusqu’à Origins) et à leurs histoires (si vous possédez les jeux bien entendu). Ce hub propose également des récompenses inédites, que l’on peut débloquer via des clés de l’Animus que l’on récolte en jouant au jeu. Il offre également l’accès à des missions d’anomalies et des archives qui étoffent un peu le lore du jeu et qui offrent aussi des récompenses. Un hub qui évoluera comme nous le promet Ubisoft. Et vu le bazar qu’est devenu la série au niveau de sa ligne temporelle du présent, on ne peut que saluer cette initiative de vouloir remettre de l’ordre dans tout cela ! À noter que l’éternel boutique où l’on peut acheter des crédits (cette fois avec de l’argent réel) échangeables contre des skins est toujours malheureusement présente.

 

 

Mais rentrons un peu plus au cœur du jeu et évoquons plus en détail son gameplay. Qu’en est-il du système de combat dans cet épisode ? Tout d’abord, précisons que Shadows est aussi sanglant que Valhalla voir même plus, avec des décapitations, tranchage de gorge et gerbe de sang dans tous les sens. Si vous jouez en difficulté normal, vous comprendrez de suite que foncer dans le tas et une erreur, surtout en jouant avec la shinobi. Les ennemis peuvent en effet vous tuer en deux ou trois coups, mettant même votre barre de vie dans le rouge après seulement un coup reçu ! Les adversaires sont capables de parer, avec une garde quasi incassable, mais aussi de contrer vos tentatives d’assassinats. Ils peuvent aussi effectuer des attaques imparables (de couleur rouge comme dans bien d’autres jeux vidéo) que le joueur devra donc éviter obligatoirement. En esquivant au bon moment, cela étourdira les ennemis et vous pourrez alors prendre l’avantage. Ainsi, les combats sont un peu plus techniques qu’auparavant, et l’impression de jouer avec un assassin qui doit agir dans l’ombre est enfin présente. Outre l’équipement et les armes que l’on ramasse de différents niveaux, nous avons de plus affaire à des arbres de compétences remaniés, permettant d’augmenter la puissance de nos armes principales ou secondaires et d’apprendre de nouvelles techniques de combats. Mais attention car pour progresser dans les arbres de compétences, il faudra tout d’abord glaner des points de connaissances qui s’obtiennent en terminant certaines missions ou encore en trouvant des documents dans des lieux précis ou en honorant des sanctuaires dans des temples. Points qui donneront aussi accès à des informations sur la culture japonaise de cette époque. Une bonne initiative pour qui s’intéresse un minimum à l’histoire.

 

 

Bien évidemment, on retrouve quelques mécaniques classiques, comme la possibilité de siffler pour attirer l’attention des ennemis, l’assassinat depuis les airs ou derrière un mur (uniquement avec Naoe), et bien entendu le légendaire saut de la foi, consistant à sauter dans un fétu de paille depuis les hauteurs. On note un réel effort sur l’IA des ennemis, même si quelques comportements erratiques sont encore de la partie. Sur ce point, Ubisoft semble (enfin !) avoir écouté les joueurs, qui se plaignaient de l’IA souvent aux fraises dans les derniers épisodes. Les combats sont donc même parfois prenants, notamment contre les boss où la moindre erreur peut être synonyme de Game Over. Car si le joueur peut reprendre des rations pour remonter sa barre de santé, un simple coup peut la redescendre à zéro. Des combats clairement plus réalistes donc. Et si c’est trop dur pour vous, un mode facile et un mode histoire sont de la partie afin de vous concentrer avant tout sur le scénario. Cependant, même en mode facile, il vous faudra un peu farmer pour accomplir les quêtes vers la fin du jeu, même pour terminer l’histoire. Car les ennemis auront un trop haut niveau pour vous, avec une barre de vie qui ne descend pas et où le moindre coup reçu sera synonyme de mort. Vous pouvez cependant activer des aides dans les options, comme la possibilité d’être moins vite repéré par les ennemis.

 

 

En parlant d’aide, Assassin’s Creed Shadows propose de nouveau d’être ou non guidée dans l’aventure. Vous pouvez donc obtenir directement l’emplacement des objectifs sur la carte, ou au contraire chercher par vous-même avec les indices des quêtes. À noter qu’activer l’aide empêchera certains succès de se débloquer. Du côté des nouveautés, on trouve un mode construction, qui vous permet d’améliorer votre repaire et même de construire de nouveaux bâtiments, comme une forge. Un système déjà présent dans Valhalla mais qui est ici totalement remanié au point où cela devient presque un mini-jeu dans le jeu. En effet via un menu dédié, vous pourrez placer ces bâtiments où bon vous semble (ou presque) sur une carte, améliorer ces bâtiments, les décorer (avec des décorations que l’on trouve un peu partout notamment dans des coffres) et y gérer vos aides de camp. Shadows permettant en effet aux joueurs d’envoyer des éclaireurs afin d’obtenir des informations cruciales sur des zones, comme la localisation précise des objectifs ou encore de détourner des marchandises qui serviront à améliorer votre refuge. On est donc clairement sur une évolution notable du système de construction de Valhalla qui permettait d’améliorer le niveau de sa colonie uniquement en cliquant sur un panneau de construction.

 

 

Concernant ses graphismes, Shadows est probablement le plus beau jeu de la série à ce jour. Le Japon de cette époque brille de mille feux, que ce soit dans les campagnes ou dans les villes, notamment la nuit ou les lanternes s’allument dans les petites ruelles. Les différents effets de lumière sont splendides, et les conditions météos changeantes rendent l’aventure particulièrement immersive, notamment en cas de pluie fortes et de vents violents. On retrouve de plus le changement de saisons (vu dans Valhalla) permettant d’admirer les décors qui changent parfois du tout au tout, avec des cerisiers en fleur au printemps, des cigales en été, et de la neige en hiver. Les tenues des PNJ et ennemis changeront d’ailleurs selon la saison. En revanche les saisons changent un peu trop rapidement et parfois même au sein d’une même mission ce qui est un peu étrange. Côté option de performance, le jeu laisse le choix entre trois modes graphiques. Performance, afin de prioriser le nombre d’image par seconde (60 FPS). Qualité, qui priorise la résolution graphique mais qui cantonne le jeu à 30FPS. Et Équilibré, qui propose une fidélité visuelle plus ou moins identique au mode Qualité mais à 40FPS. Oui, on doit toujours choisir sur consoles en 2025 (même quand on possède une PS5 PRO ceci dit) ce qui ne manquera pas d’agacer quelques joueurs. Si on constate une amélioration du côté des animations faciales des personnages, force est d’avouer qu’elles restent perfectibles pour un AAA, surtout quand d’autres studios parviennent à faire mieux sur le sujet avec un budget pourtant moindre.

 

 

Niveau bande-son, on note des musiques particulièrement réussies et qui collent bien à l’univers et au folklore japonais (hormis quelques musiques qui font plus actuelles). On apprécie l’effort fait côté bruitages, notamment le son des armes qui s’entrechoquent, le vent qui souffle, le chant des oiseaux en été, l’orage et le vent, ou encore les héros qui s’essoufflent en courant, apportant un peu plus de réalisme à l’ensemble. Côté voix on apprécie la possibilité de mettre les voix en Japonais et même en mode immersif, passant alors du Japonais au Portugais pour les personnages parlant cette langue. Si l’IA des ennemis s’est améliorée, on constate toujours quelques comportements étranges côté PNJ, même si la foule parait un peu plus « vivante » que d’habitude. Même constat pour nos héros qui ont toujours un peu tendance à s’accrocher à n’importe quoi tout seul ou qui restent bloqués entre deux éléments du décor ou qui sautent à côté du tas de foin. Même si cela est plus rare qu’avant. On s’agace en revanche face à ces caméras qui font parfois n’importe quoi durant les combats, préférant zoomer sur un élément du décor plutôt qu’un ennemi (pourtant ciblé) ce qui peut bien évidemment entrainer la mort.

 

 

Enfin, sur la question de la durée de vie, Assassin’s Creed Shadows vous demandera bien une trentaine d’heures de jeu pour voir la conclusion de son histoire. À cela s’ajoute les histoires de Naoe et Yazuke qui font office de conclusion du jeu. On trouve également des dizaines de cibles à assassiner, qui remplace les (trop) nombreuses quêtes vues dans Odyssey par exemple. Ceci dit on débloque tellement de cibles qu’on finit par ne plus en voir le bout et un sentiment de lassitude peut finir par s’installer. Même constat pour les objectifs secondaires à base de méditations, prières dans les temps ou apprentissages au katana. Si la carte ne donne pas le sentiment d’être pleine de trésors comme dans Valhalla à première vue, le loot est tout de même omniprésent au point où il augmente certes la durée de vie mais de manière totalement artificielle. C’est bien simple, dans chaque base ennemie, il y a des dizaines de coffres, contenant des matériaux, des pièces d’équipements ou même des armes. Seulement il y en a tellement que tout collecter prend un temps fou et cela devient alors fastidieux et lassant de tout collecter. Il vous faudra tout de même explorer un peu pour prendre de l’expérience afin de monter de niveaux et obtenir un meilleur équipement.

 


Assassin’s Creed Shadows est sans le moindre doute l’épisode le plus abouti depuis Origins. Les récents reports ont probablement fait un bien fou au jeu puisque nous tenons ici un épisode qui n’est pas plein de bugs à la sortie. L’IA s’est enfin amélioré et les combats sont plus intéressants que par le passé. Avec ses deux personnages au gameplay différents et aux capacités bien distinctes, ses superbes graphismes et son histoire intéressante à suivre, Shadows met les petits plats dans les grands. On déplore toujours trop de loot avec des coffres présents par centaines, des animations faciales encore perfectibles, quelques problèmes de caméra, et une recette qui a tout de même du mal à évoluer. Mais malgré ces défauts, Assassin’s Creed Shadows est une réussite sur bien des points. Et si vous êtes amoureux du Japon, il y a de fortes chances que le jeu parvienne à vous séduire avec ses splendides panoramas et son ambiance.


Conditions de test: 40 heures de jeu sur Xbox Series X à partir d’un code review fourni par le développeur Ubisoft ( Histoire principale et épilogue terminé).

Pour

  • Des graphismes magnifiques avec de somptueux panoramas
  • Deux personnages au choix avec un gameplay très différents
  • Naoe, souple, rapide, agile, qui pousse à jouer la furtivité
  • Une histoire intéressante et une mise en scène meilleure que par le passé
  • L’Animus Hub qui permet de gagner des récompenses sans sortir la carte bleue
  • Le mode construction, un mini-jeu dans le jeu
  • Un tas de connaissances à débloquer sur les us et coutumes du Japon
  • Un sound design de qualité et de jolies compositions
  • Très bonne durée de vie avec beaucoup d’activités disponibles…

Contre

  • ..mais qui se ressemblent et finissent donc par lasser
  • Quelques problèmes de caméra parfois durant les combats
  • Devoir farmer (un peu) pour pouvoir terminer le jeu même en mode facile
  • Les animations faciales toujours perfectibles
  • Du loot partout, à ne plus savoir qu’en faire
  • On reste en terrain très (trop ?) connu malgré les petites nouveautés

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