TEST – NieR: Automata – Become As Gods Edition – Le nouveau hit de PlatinumGames sur Xbox One ?



Après un premier épisode en 2010 plutôt sympathique mais à la technique datée, NieR revient avec une suite début 2017 sur Playstation 4 et PC. Avec cette fois aux commandes les japonais de PlatinumGames. Si jusqu’à présent les joueurs  de Xbox One n’avaient pas eu le droit de mettre la main dessus, ils vont pouvoir se consoler car NieR: Automata débarque enfin sur la console de Microsoft. Le tout dans une version améliorée et plus complète. En plus du test du jeu de base, nous allons donc ici nous attarder comme il se doit sur les ajouts de cette « Become As Gods Edition ». Bonne lecture !

Si la série des NieR est bien un spin-off de la série Drakengard, ne soyez pas trop inquiet si vous n’avez jamais joué à un jeu de la saga. En effet vous louperez tout au plus quelques références introduites ici et là pour les fans, mais vous serez tout de même en mesure de comprendre parfaitement de quoi il retourne. Pas d’inquiétude non plus si vous n’avez pas fait le premier NieR, l’action se déroulant dans le même univers mais à une toute autre époque. Le pitch est on ne peut plus simple : Vous contrôlez deux androïdes, 2B et 9S, des unités d’élite du groupe YoHRa, dont le but est d’éradiquer toute présence de machines hostiles sur Terre. La Terre qui est d’ailleurs abandonné par les humains depuis l’époque ou des extra-terrestres sont venues l’envahir avec une armée de robot. L’humanité s’est en effet mise à l’abri sur la Lune, créant au passage ces fameux androïdes, chargés de reprendre leur planète bleue bien aimée. Si l’histoire parait ainsi classique et simpliste, le joueur risque pourtant d’être régulièrement surpris quand aux événements qui se dérouleront devant ses yeux. Mais vous vous en doutez, tout n’est pas aussi simple qu’il le parait, et nos deux héros iront de révélations en désillusions.

NieR : Automata est un jeu au gameplay atypique. Dès le début, le joueur se demandera en effet s’il n’a pas acheté un bon vieux shoot’em up des familles, tant l’introduction le laisse à penser. Le jeu comporte quelques passages aériens du genre, alternant de plus, les changements de vues durant ces affrontements ! Si pour ma part j’aime assez ce type de gameplay, il est évident que cela risque de ne pas plaire à tout le monde. Néanmoins rassurez-vous, ces passages ne sont pas très difficiles et s’intègrent parfaitement à l’histoire. Autre particularité, vous serez face de temps à autre à des phases de piratage. Ces dernières vous mettront aux commandes d’un petit vaisseau dans le style rétro (la musique avec) et vous demanderont simplement la plupart du temps de détruire des petites sphères noires pour mener à bien votre objectif.

Mais ne vous y trompez pas, car malgré cette alternance de gameplay qui en surprendra plus d’un, NieR Automata est essentiellement un action-RPG. Développé par PlatinumGames (Bayonetta, Metal Gear Rising : Revengeance…) les combats sont assez nerveux, fluides, parfois spectaculaires et surtout précis. Le jeu répond en effet aux doigts et à l’œil, et l’on parvient sans problème à enchainer ses adversaires tout en changeant d’armes entre deux coups, variant les combos au passage ! Tout au long du jeu vous serez accompagné d’un pod (un petit robot volant) qui permet de tirer à distance. Ainsi, pendant que vous foncerez dans le tas avec vos épées, il sera également possible et même indispensable, de gérer ce petit compagnon, histoire par exemple, de s’occuper des ennemis dans votre dos.

Il est même possible de lancer quelques attaques dévastatrices avec, comme un rayon laser, capable de faire beaucoup de dégâts. Plusieurs modèles sont à trouver dans le jeu, cachés dans différentes régions de la map. Sachez que si tout cela vous parait compliqué à gérer en même temps, les développeurs ont eu la bonne idée de rendre le jeu accessible à tous, via le système de puces auto. Une fois activé, ce système permettra à votre personnage d’esquiver par lui-même la plupart des attaques adverses, se payant même le luxe de contrôler le pod à votre place ! À réserver à ceux qui ont envie de se centrer sur l’ambiance avant tout donc, sous peine d’enlever toute difficulté au titre ou presque.

Comme dans tous bon RPG, vous ramasserez des objets divers et variés, notamment des matériaux indispensables à l’amélioration de vos armes. Plus vous tuerez d’ennemis et réaliserez de quêtes secondaires et plus vite vous gagnerez des niveaux. Sachez en revanche que ces quêtes secondaires ne sont pas particulièrement passionnantes car bien trop classiques (trouver des objets pour un PNJ ou un autre la plupart du temps). Votre expérience ainsi que vos armes et objets seront d’ailleurs gardés d’un personnage à l’autre. Car oui dans Nier: Automata, vous contrôlerez plusieurs personnages dans des histoires différentes. Lorsque vous atteindrez pour la première fois le générique de fin, il vous suffira de relancer votre sauvegarde pour qu’une autre aventure commence. Par exemple la seconde partie (le chemin B) est une variante de l’histoire de base, où vous dirigez cette fois 9S et non plus 2B. Vous aurez alors le droit de voir les évènements de son côté ainsi qu’à quelques cinématiques supplémentaires. Ensuite lorsque vous terminerez cette seconde partie, vous pourrez là encore relancez votre sauvegarde et débuter une troisième partie, cette fois avec un nouveau héros jouable et dont l’histoire se déroule après les évènements du chemin A et B. Une façon de faire plutôt originale donc et assez perturbante au début !

Mais c’est pourtant bien l’histoire, l’ambiance et les musiques qui donnent à ce NieR: Automata toutes ses lettres de noblesse. Yoko Taro, à la fois concepteur de jeux et scénariste de métier, rempile pour cet opus et cela se ressent du début à la fin. Comme à son habitude, l’homme explore les sentiments les plus sombres en chacun de nous et délivre ici un scénario qui n’aurait pas déplu à Shakespeare et son fameux Hamlet ! 2B or not to 2B ? Derrière ce jeu de mot avec le prénom de l’héroïne se cache une véritable philosophie qui entrainera le joueur jusqu’à une remise en question de sa personne et sur la nature des sentiments qu’il peut éprouver tout au long de sa vie. Du moins pour peu que vous ayez l’esprit ouvert et une certaine sensibilité. 2B et 9S étant à mon sens, l’un des duos les plus touchant du jeu vidéo de ces dernières années. Ajoutons à cela des musiques magnifiques signées Keiichi Okabe ainsi qu’une ambiance post-apocalyptique très convaincante, et vous comprendrez peut-être alors à quel point NieR: Automata a tout d’un grand.

Mais quelques points noirs viennent tout de même légèrement ternir le tableau. Les graphismes tout d’abord sont loin de flatter la rétine. Si l’ambiance est comme je le disais excellente, la technique générale du titre donne en revanche parfois l’impression d’être retourné sur une Xbox 360 en fin de vie. La grisaille que l’on rencontre régulièrement dans le titre semble d’ailleurs être là pour masquer un minimum certaines textures pas très jolies et le vide de certains décors. La carte du jeu se parcourt elle très rapidement et on a ainsi le sentiment de revenir un peu trop souvent au même endroit, que cela soit pour une quête secondaire ou principale.

L’impression d’être devant un vaste monde ouvert s’estompe donc assez rapidement. Signalons également l’impossibilité de sauvegarder quand on le souhaite, donnant un certain réalisme au titre de PlatinumGames. Mais ce choix risque hélas de ne pas plaire à tout le monde. À titre d’exemple il faudra dès le début de l’aventure, jouer près de 40 minutes (et affronter en plus un boss assez costaud) pour pouvoir sauvegarder sa progression une première fois ! Enfin, si certains trouveront les combats répétitifs (même si c’est le genre du jeu qui veut ça) on peut reprocher une seconde histoire trop similaire à la première, obligatoire à terminer pourtant si on veut accéder à la vraie fin du jeu et à l’histoire C, passionnante et émouvante du début à la fin.

Les ajouts de cette Become As Gods Edition :

Mais qu’apporte donc en plus cette version Xbox One par rapport à la concurrence ? Hé bien outre une version en 4K HDR sur Xbox One X, le dlc 3C3C1D119440927 (oui oui c’est bien son nom !) est présent d’office et nous permet de combattre dans trois arènes plutôt sympathiques. Si vous parvenez à gagner l’ensemble des combats, vous pourrez alors affronter les présidents de Square Enix et de PlatinumGames ! Vous aurez également le droit à un petit clip de rock mais je ne vous en dis pas plus. De nouvelles quêtes secondaires sont aussi de la partie. Enfin quelques bonus esthétiques sont inclus, comme des nouvelles tenues pour nos personnages, des skins pour les pods, de nouvelles pièces d’équipements, des masques avec certains effets particuliers, des effets de balles supplémentaires, et quelques ajouts de musiques dans le juke-box. De quoi rajouter quelques heures de jeu supplémentaires donc et faire plaisir aux fans ! Pour profiter de tout ce contenu il faudra en revanche progresser dans l’histoire principale.

 


NieR: Automata – Become As Gods Edition, frôle de près la perfection. S’arrêter à ses graphismes et à sa technique datée serait une grosse erreur. Le scénario plein de rebondissements, signé Yoko Taro, est d’une profondeur vertigineuse et vaut à lui seul l’achat du jeu. Avec son système de combat revu et corrigé par PlatinumGames, Square Enix signe là un mariage des plus heureux. Fort d’une ambiance post-apocalyptique immersive, ce NieR, second du nom, pèche surtout par ses objectifs secondaires pas très passionnants, des allers-retours un peu trop nombreux et une certaine répétitivité dans les combats. Surtout lorsqu’on doit enchainer deux histoires presque identiques à la suite. Enivrant et captivant, NieR: Automata prend son temps pour décoller et se laisser savourer. Mais une fois que la magie opère, il devient difficile, très difficile même de poser la manette.


Jeu testé sur Xbox One X à partir d’un review code fourni par l’éditeur Square Enix France

 

NieR: Automata - Become As Gods Edition

49,99€
8.5

Graphismes

7.0/10

Son

10.0/10

Gameplay

8.0/10

Durée de vie

8.0/10

Rapport qualité/prix

9.0/10

Interêt des succès

9.0/10

Pour

  • Les musiques magnifiques
  • Une histoire bien pensée, émouvante, et qui fait réfléchir
  • Une ambiance grandiose et unique
  • Des personnages attachants et finalement très humains
  • Des combats dynamiques et fluides
  • Le système de puces auto qui rend le jeu accessible
  • La construction globale du jeu, où le joueur n’est pas qu’un simple spectateur

Contre

  • Des graphismes qui ne font pas honneur à la génération actuelle
  • Le monde ouvert finalement assez pauvre
  • Des quêtes secondaires ennuyeuses
  • Des allers-retours trop fréquents
  • Le manque de sauvegarde automatique peut en agacer certains
  • Une seconde partie trop similaire à la première
  • Les phases de shoot them up ne plairont pas à tout le monde
   

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