TEST – Bloodstained : Ritual of the Night – Le fils spirituel de Castlevania: Symphony of the Night ?



TEST Bloodstained Ritual of the Night XWFR

C’est avec Castlevania : Symphony of the Night sorti en 1997 sur Playstation, que Koji Igarashi (ou IGA) à acquit une certaine célébrité. À l’époque, le jeu avait fait grand bruit, redessinant la série Castlevania sous un tout nouveau jour. C’est d’ailleurs depuis cet opus, que le sous-genre « Metroidvania » est apparu, mélange de Metroid et de Castlevania. Alors que la série semble à l’heure actuelle mise au placard par Konami, IGA lance le 11 mai 2015 une campagne Kickstarter pour promouvoir un jeu inspiré de la licence culte. La campagne est un franc succès et quatre ans plus tard, le nouveau bébé d’IGA débarque enfin sous le nom de Bloodstained : Ritual of the Night. S’il y avait de quoi s’inquiéter avec la démo présentée lors de l’E3 2018, IGA et son équipe ont travaillé dur pour redresser la barre et calmer les inquiétudes des fans qui attendaient le jeu de pied ferme !

Développé notamment par Artplay et Inti Creates (un studio japonais composé d’anciens employés de Capcom), Bloodstained : Ritual of the Night a eu le droit à un prélude sorti il y a quelques mois : Bloodstained: Curse of the Moon. Cet épisode aux graphismes 8-bit se déroule en effet dans le même univers et l’on y retrouve une bonne partie des personnages principaux. Plutôt réussi, le titre montrait la volonté de Koji Igarashi de revenir aux sources de la série Castlevania. Cependant, exit le côté rétro dans Ritual of the Night, le jeu dont nous allons parler ici étant lui tout en 2,5D.

Un choix que l’on peut tout à fait contester, tant le rendu final se révèle finalement assez inégal. Si certaines salles sont de toutes beautés, quelques décors sont malheureusement assez vides et pas toujours très jolis. Il en va de même pour les ennemis, dont le design va du très bon au très mauvais, avec des boss parfois peu inspirés. Les animations ne sont pas non plus une franche réussite, et cela est particulièrement visible lors des « cinématiques » réalisées avec le moteur graphique du jeu. Difficile aussi de comprendre pourquoi dans un jeu sorti en 2019 il n’y a pas une animation spécifique lorsqu’on pousse une caisse par exemple. Chose qui se faisait pourtant déjà dans les années 90 !

Mais résumer Bloodstained : Ritual of the Night à son emballage graphique serait une erreur regrettable. Tout d’abord, l’histoire est certes classique mais agréable à suivre. L’action se déroule en Angleterre en pleine période de la révolution industrielle. Le joueur incarne Miriam, une orpheline élevée par des alchimistes. Cette guilde a implanté en elle un cristal, connecté à des pouvoirs démoniaques qui peu à peu drainent son humanité. Alors qu’elle allait être sacrifiée, elle tombe dans le coma pendant dix ans et échappe à la mort. Sauvé par l’alchimiste Johannes, elle apprend qu’un château peuplé de démon est apparu (coucou Castlevania) et que son ami Gebel, lui aussi victime de la secte, est devenu maitre de ce château. Miriam va donc s’y rendre, à la fois pour vaincre Gebel, mais aussi dans l’espoir de mettre fin à sa malédiction. À moins que d’autres secrets plus terribles encore se cachent derrière les portes de la vieille demeure…

En tant que cristalliseur, Miriam à la possibilité d’incorporer les cristaux de ses ennemis à son propre corps et donc d’utiliser leurs pouvoirs. Un système qui fait évidemment penser à celui des âmes vu dans Castlevania : Aria of Sorrow ainsi que dans sa suite Dawn of Sorrow. Les pouvoirs récupérés se divisent en plusieurs catégories. Ainsi il y a les pouvoirs habituels (comme le double saut) et les pouvoirs défensifs et offensifs (bouclier, jet d’os, canon de feu…). Si vous ramassez plusieurs fois le même cristal alors le pouvoir de celui-ci augmente. Il est aussi possible d’augmenter la force de ces artefacts via un système d’amélioration dans la boutique de Johannes. L’homme vous donnera également la possibilité de faire un peu de craft (façon Castlevania: Curse of Darkness), en créant vos propres potions de soins ou encore de l’équipement comme des armes ou des armures.

Question gameplay, les habitués du genre s’y retrouveront sans problème, avec une maniabilité classique mais efficace, et un personnage répondant aux doigts et à l’œil (bien qu’un peu lent au début du jeu). Une héroïne que l’on peut d’ailleurs customiser des pieds à la tête, y compris la coiffure de Miriam ! Un petit plus bien sympathique. Une grande variété d’équipements est disponible tout au long du jeu, ainsi que tout un tas d’objets divers et variés, à l’instar des nombreuses recettes de cuisines que l’on peut confectionner !

Trois modes de difficulté sont présents sur la galette, mais seul le mode normal est sélectionnable au premier lancement du jeu. Comptez bien dix à douze heures pour terminer une première fois l’aventure avec la bonne fin, quelques heures de plus si vous souhaitez terminer la carte à 100%. Une très bonne durée de vie donc, d’autant que la rejouabilité est assez forte, que ce soit pour se mettre à l’épreuve dans les autres modes de difficulté, le mode Boss Rush, ou tout simplement pour avoir la collection complète de cristal. Sachez que de nombreux easters egg et clins d’œil sont de la partie, que ce soit des références à Castlevania ou à d’autres jeux, comme la présence d’un certain chevalier à la pelle et d’un bibliothécaire ressemblant à Alucard (héros de SOTN) !

Si le jeu n’est pas très difficile, certains ennemis tapent tout de même très fort même en normal, et il y a de fortes chances pour que l’écran de Game Over s’affiche quelques fois durant votre aventure. Heureusement vous n’êtes pas seul et vous pourrez compter sur l’aide de familiers pour maximiser vos chances de survie ! Les boss en revanche ne vous poseront pas trop de problèmes, car ils sont loin d’être des sacs à PV à une ou deux exceptions près. La plupart du temps, taper dans le tas sans réfléchir suffira pour en venir à bout, d’autant que leurs attaques ne sont pas bien difficiles à éviter. Par contre certains sont très impressionnants, remplissant facilement une bonne partie de l’écran ! Il est donc vraiment dommage que leur design ne soit pas toujours des plus réussis.

Fidèle à son habitude, IGA et son équipe font ici un travail remarquable en terme de level design. Comme dans tout bon « Igavania », il faudra parcourir de fond en comble certaines zones et trouver des capacités afin de pouvoir atteindre des passages autrement inaccessibles. De nombreuses salles cachées regorgeant de trésors n’attendent que d’être découvertes afin de révéler leurs secrets ! Quelques quêtes secondaires vous attendent tout au long de votre périple, bien qu’elles soient assez redondantes. La plupart du temps il conviendra simplement de tuer un ennemi un certain nombre de fois pour venger des habitants. En revanche les noms de ces autochtones ont de quoi faire sourire les fans de la série Castlevania !

Enfin, impossible de se quitter sans évoquer la bande-son du jeu, composé une fois encore de main de maitre par la très talentueuse Michiru Yamane, qui n’en finit plus de nous subjuguer ! Dès l’écran titre le ton est donné et l’impression de revenir à la bonne vieille époque de Symphony of the Night ou de Lament of Innocence est présente. Piano, clavecin, chœur, la grande dame s’en donne à cœur joie et il est évident que certaines compositions resteront une fois de plus dans les annales ! Du grand art qui justifie presque l’achat du jeu à lui seul.


Soyons honnêtes, Bloodstained : Ritual of the Night n’impressionne ni par sa technique ni par ses graphismes. Pourtant, si l’aventure proposée est ici on ne peut plus classique, elle est aussi diablement efficace, avec un contenu particulièrement généreux et qui plus est débordant de clins d’œil et d’easter eggs. Loin des standards actuels, le nouveau-né d’IGA est comme une relique d’une autre époque, qui rappellera les plus belles heures de la série Castlevania aux connaisseurs. Conçu comme un successeur spirituel de SOTN, Bloodstained : Ritual of the Night nous prends par la main le temps d’un voyage de quelques heures, avec comme compagnon de route une Michiru Yamane au mieux de sa forme.


Jeu testé sur XBOX One X à partir d’un review code fourni par l’éditeur 505 Games/ Minuit Douze

Bloodstained : Ritual of the Night

39,99€
8.7

Graphismes

7.0/10

Son

10.0/10

Gameplay

9.0/10

Durée de vie

9.0/10

Rapport qualité/prix

8.0/10

Interêt des succès

9.0/10

Pour

  • Une bande-son divine
  • Un level design de qualité
  • Un contenu généreux
  • Bonne durée de vie et rejouabilité
  • Le craft assez complet
  • De très nombreux pouvoirs à collecter
  • Les clins d’œil et easter eggs
  • Le choix des voix anglaises ou japonaises
  • Certains décors sont vraiment jolis…

Contre

  • … mais les graphismes font vraiment datés
  • Une direction artistique inégale
  • Les animations franchement pas réussies
  • Quelques bugs (qui commencent à se corriger depuis la version 1.03)
  • Des chutes de framerates
  • Les coquilles dans la traduction française
   

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