TEST – Project Cars 3 – Un virage délicat entre arcade et simulation
Après deux épisodes qui ont fait le bonheur des amateurs de simulation automobile, Project Cars est de retour et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il était attendu au tournant par les fans de la série. Pourquoi ? Tout simplement parce que Slightly Mad Studios (aujourd’hui racheté par Codemasters) avait annoncé que cet épisode serait davantage ouvert au grand public. Si cette volonté est évidemment à saluer, la nouvelle avait de quoi faire frémir les joueurs de la première heure. Et on ne va pas faire durer le suspense plus longtemps, le jeu a effectivement de quoi diviser. Explications dans ce test !
Si vous l’ignorez, sachez que le premier Project Cars était un jeu à la fois fait par un studio et par une communauté. Ce sont en effet des joueurs qui ont aidé à financer ce premier opus d’où l’expression « ByRacer4Racer » qui a gravité autour du titre. Plutôt réussi, le jeu s’est vu mettre à jour durant une longue période, avant de connaitre une suite elle aussi particulièrement qualitative. Alors forcément lorsqu’on suit la série depuis le début et que l’on pose les mains sur ce troisième opus, les surprises et les déceptions sont de tailles. Des exemples ? Fini les arrêts au stand, un HUD diminué, disparition des courses d’endurance et des 24 Heures du Mans, moins de réglages que par le passé, disparition des karts, dégâts sur les voitures beaucoup moins poussés qu’avant si ce n’est quasi absent… La liste est longue et le jeu a de quoi déplaire à première vue !
Et encore, je n’ai pas parlé de l’Intelligence artificielle plutôt moyenne dans cet épisode. Non seulement les pilotes ont la fâcheuse tendance à faire exprès de se mettre devant vous pour vous bloquer sans cesse façon stock car, mais en plus l’ensemble des concurrents agissent tous de manière parfaitement identique au même moment. Dans les faits cela donne par exemple 20 voitures qui freinent et tournent de la même manière dans les virages, rendant parfois le moindre dépassement impossible à moins de foncer dans le tas ou de couper dans le décor ! Sauf que couper par le décor est bien entendu synonyme de pénalité. On a vu plus crédible question IA et le côté simulation s’en trouve donc inévitablement impacté.
Mais alors à qui s’adresse ce Project Cars 3 me direz-vous ? À dire vrai le jeu se veut comme un compromis entre la simulation et l’arcade. Aide à la conduite, difficulté, réglage de l’IA, gains en expérience comme dans les jeux arcade, crédits qui permettent d’acheter des voitures mais aussi des compétitions, Project Cars 3 se veut décidément très accessible pour le néophyte. Le garage illustre d’ailleurs parfaitement cela, car lorsqu’on achète des pièces, une jauge de performances générales monte alors, donnant accès aux compétitions supérieures. Difficile de faire plus visuel et plus simple ! Mais attention de ne pas tout augmenter d’un coup sinon vous serez dans l’obligation de repayer une pièce précédemment équipée sous peine de ne plus pouvoir concourir dans les anciennes compétitions ! Un choix étrange qui risque là aussi de diviser.
Plutôt long est assez diversifié, le mode carrière possède une durée de vie assez solide. Il faut en effet une bonne vingtaine voir une trentaine d’heures selon votre niveau et la difficulté choisie pour en voir le bout. Au programme, courses classiques, championnats, défis en tous genres, épreuves de ciblages ou encore tours lancés (vous débutez la course alors que vous êtes déjà en train de rouler). Bref assez de variété pour ne pas s’ennuyer ! La plupart des épreuves proposent de plus des objectifs facultatifs comme dépasser un certain nombre d’adversaires en quelques secondes, réaliser des virages parfaits, ou encore finir en telle position. Question voiture le jeu propose environ 200 engins ce qui est assez conséquent ! Vous y trouverez par exemple : Honda Civic, Toyota GR Supra, Audi TTS coupé, Alpine A442B, Ferrari Enzo, Bugatti Sport, McLaren F1 GTR… Bref y a de quoi faire aucune inquiétude à ce sujet !
Le titre est assez généreux aussi question multijoueurs puisque plusieurs modes de jeu sont de la partie. Outre le mode « Partie rapide » qui permet d’affronter plusieurs joueurs via un lobby, c’est surtout le mode « épreuves programmées » qui tire son épingle du jeu. Ici, le joueur participe à des épreuves définies par les développeurs, épreuves qui commencent à des heures précises de la journée. Lorsque le joueur s’inscrit, il peut en attendant le début de la course, s’entrainer sur le circuit. Enfin « Salon personnalisé » propose de choisir ou de créer son propre évènement. Dommage qu’à l’heure actuelle il ne soit pas possible de rentrer en communication avec d’autres joueurs, surtout lors des phases d’attentes.
Vous l’aurez peut-être remarqué sur les captures, mais question graphismes le jeu n’est pas une tuerie. À une époque où l’on commence à être habitué à la beauté des jeux comme ceux de la série Forza, il est difficile de ne pas être un peu exigeant. Et ce n’est hélas pas le côté technique qui viendra au secours du jeu. Tearing, popping des ombres, bugs d’IA et divers (exemple notre voiture qui change de couleur), la série semble régresser avec cet opus. Si le studio est évidemment en train de corriger bon nombre de problèmes, Project Cars apparait tout de même comme un titre techniquement daté.
Une chose est sûre, les changements opérés par Slightly Mad Studios risquent fort de déplaire aux fans de la première heure. Se voulant plus accessible pour le débutant, Projects Cars 3 frôle la sortie de route avec sa technique vieillissante, son IA au ras du bitume et la suppression de certaines courses, des karts ou encore les dégâts sur les engins. Le titre parvient tout de même à compenser par son mode multijoueurs assez étoffés, ainsi que par un grand nombre de véhicules et de circuits. On notera aussi de bonnes sensations en courses et un mode carrière assez riche et diversifié. Si vous débutez dans le monde de la simulation, Project Cars 3 pourrait vous convenir. Mais pour ceux qui suivent la série depuis le début ou pour les plus exigeants, le jeu risque potentiellement de vous décevoir.
Test réalisé sur XBOX ONE X à partir d’un review code fourni par l’éditeur Bandai Namco (France)
Project Cars 3
69,99€
Pour
- Un épisode davantage accessible aux néophytes…
- Grand nombre de circuits (plus de 50 avec 140 tracés)
- Plus de 200 voitures
- Une carrière avec une bonne durée de vie
- Météo dynamique et cycle jour/nuit
- Bonne maniabilité à la manette
- Le mode multijoueurs réussi
- Reste heureusement un peu exigeant question conduite
- Les sons des moteurs plutôt bons dans l’ensemble
Contre
- … Mais qui risque de déplaire aux fans de simulation pure !
- Techniquement et graphiquement daté
- L’absence des circuits du Mans et SPA
- Où sont les karts ?
- Une IA pas très convaincante
- Quelques bugs par ci par là
- Gestion des pneus et des dégâts désormais absents
- Le système de pénalités parfois frustrant et injuste
- Les musiques pas très palpitantes
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