TEST – The House of the Dead: Remake – Un classique toujours au top même sans flingue ?

Lorsqu’il débarque en 1996, The House of the Dead fait fureur dans les salles d’arcades. Il faut dire que dans la catégorie jeu de tir au pistolet sur rail, le titre de SEGA était dans le haut du panier. Porté ensuite sur Saturn et PC en 1998, une suite vit le jour sur Dreamcast puis 3 autres épisodes encore sur Xbox, arcade et PC. Le 7 Avril dernier, The House of the Dead: Remake déboulait sur la Switch de chez Nintendo et de nombreux fans avaient l’espoir d’une sortie sur Xbox. Eh bien c’est chose faite grâce aux polonais de chez MegaPixel Studio qui, après Panzer Dragoon : Remake, continue de faire revivre les anciennes licences de SEGA. Mais ce remake édité par Forever Entertainment vaut-il le coup malgré que le jeu soit désormais dépourvu de pistolet ?

Si vous avez déjà joué au jeu de SEGA, les visuels devraient ici vous attirer l’œil. En effet force est d’avouer que la 3D d’origine a tout de même mal vieillie et qu’elle bénéficie ici d’un sacré coup de polish. Les modèles 3D des décors et des monstres sont en effet totalement remodelés pour l’occasion, avec un travail assez remarquable sur les ombres et les éclairages. De plus, et contrairement à la version Switch, le jeu est ici plutôt fluide grâce à ses 60 FPS offrant un framerate beaucoup plus stable. Ce Remake est donc une bonne surprise sur ces points. On note également une nouvelle bande-son, avec un nouveau doublage anglais et des musiques réorchestrées qui ne s’en sortent pas trop mal mais qui diviseront peut-être les fans de la première heure. Pour le reste la mise en scène est globalement assez identique que ce soit dans les cinématiques ou encore les ennemis, secrets et chemins cachés positionnés comme dans le jeu d’origine. Même chose pour l’histoire, le joueur campe toujours Thomas Rogan (ou l’agent G au choix) qui va devoir lutter contre des zombies venant tout droit d’un laboratoire caché dans un manoir appartenant au docteur fou Roy Curien. Au passage, Rogan devra sauver sa fiancée, Sophie Richards, prisonnière des lieux. Oui, si vous ne connaissez pas The House of the Dead, ne vous attendez pas à faire face à un scénario de haut vol, on est ici dans le pur nanar !

Mais abordons directement le point le plus sensible : un rail shooter a-t-il un intérêt sans pistolet ? Eh bien oui… et non ! Ici, le joueur à le choix : Soit il tire avec RT et recharge avec LT, soit il tire avec A et recharge avec B. S’il est bien plus logique et maniable d’utiliser les gâchettes, et que l’ensemble reste assez ergonomique, l’intérêt d’un jeu de ce genre sans pistolet en main reste hélas assez discutable. Et si vous êtes (comme votre serviteur) un joueur qui a retourné le jeu d’origine dans tous les sens, le constat est amer. Exit en effet les sensations de l’époque avec l’adrénaline que l’on pouvait ressentir pistolet en main à viser le plus rapidement possible sur notre TV. Ici on se contente de diriger le viseur (sa vitesse est réglable dans les options) avec le joystick gauche et d’appuyer sur les gâchettes pour faire feu pendant que le personnage se déplace automatiquement. Autant dire que si on s’amuse tout de même un peu le temps de quelques parties, la nostalgie en prend un coup de même que le plaisir de jouer. Et ce ne sont pas les quelques bonus sympathiques comme la galerie de modèles 3D des monstres ou encore la présence d’un mode photo qui parviennent à faire pencher la balance dans le bon sens.

Et pourtant, même si le jeu est toujours aussi court avec ses 4 chapitres qui peuvent se terminer en une trentaine de minutes, le contenu proposé est tout de même plutôt sympathique. Deux modes de jeux sont disponibles : Solo ou Horde. En mode Horde les ennemis sont 4 à 5 fois plus nombreux, proposant de ce fait un challenge assez corsé même en facile. 4 crans de difficultés sont d’ailleurs disponibles pour ces deux modes de jeu : facile, normal, difficile et Arcade. On peut également choisir entre deux types de scoring, à l’ancienne ou plus moderne. Un classement pour les scores et d’ailleurs de la partie, même s’il n’intègre que les classements avec vos amis. Dommage car un classement mondial aurait pu être sympa. Enfin outre le mode solo, il est possible de jouer en multijoueur en coopération ou en compétition.

Au final, nos impressions sur The House of the Dead: Remake sont mitigées. Si on ne peut que saluer le travail et les efforts de MegaPixel Studio notamment sur les modèles 3D, les ombres, lumières et même la bande-son, le problème est ailleurs. En effet comment apprécier à sa juste valeur un rail shooter sans pistolet en main alors que le jeu était justement conçu pour jouer de cette manière ? Malgré une maniabilité plutôt bonne sur Xbox, permettant au joueur d’être assez vif pour dégommer les nombreux zombies, les sensations de l’époque et l’adrénaline que procurait le gameplay sont aux abonnés absents. Ainsi, malgré que l’on prend toujours un certain plaisir à dégommer du zombie seul ou avec un ami, tout en redécouvrant les décors sous un nouveau jour, une question se pose tout de même. N’est-ce pas un non-sens de proposer le remake d’un jeu de tir au pistolet… sans pistolet ?

Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fourni par l’éditeur Forever Entertainment