TEST – Tunic – Une pépite indé sur Xbox, à mi-chemin entre Zelda et Dark Souls !



TEST TUNIC XWFR

Présenté pour la première fois lors de l’E3 2017 (oui déjà !) puis ensuite lors du Xbox Game Show en Juillet 2020, Tunic est un jeu qui est resté particulièrement discret ces dernières années. Développé par ISOMETRICORP Games Ltd et publié par Finji, l’exclusivité Xbox s’est laissé approcher une première fois en Juin 2021 avec une démo jouable. Présenté comme un jeu d’action/aventure isométrique mettant en scène un renard, le jeu semble aussi cultiver une certaine ressemblance avec les jeux Zelda. Mais toute cette attente valait-elle le coup ? Eh bien ne faisons pas durer le suspense plus longtemps car la réponse est OUI ! Explications dans ce test rédigé avec amour après 20 heures de jeu.

 

Un renard se réveille sur le sable et ne semble pas savoir comment il est arrivé ici. Est-ce seulement une impression ? Quoi qu’il en soit impossible de ne pas penser au début de The Legend of Zelda : Link’s Awakening (initialement sorti sur Game Boy) lors des premières minutes de jeu ! D’ailleurs ce n’est pas la tunique verte de notre héros qui viendra me contredire, ni même le bouclier ressemblant fortement au bouclier Hylien que notre petit héros peut trouver dans un coffre. De plus, dès qu’il récupèrera une épée, le canidé pourra tout comme Link, couper des touffes d’herbe un peu partout ou encore casser des pots pour collecter de l’argent. Si on ajoute à cela l’exploration de donjons et de nombreux trésors cachés dans des coffres, il ne fait aucun doute que Tunic marche dans les pas des premiers jeux Zelda. Andrew Shouldice, le créateur du jeu, le confirme d’ailleurs.

 

 

À la tête d’une petite équipe (4 personnes en plus de lui) l’homme s’est inspiré aussi de la série des Dark Souls. Feu pour sauvegarder qui font revenir les ennemis, barre d’endurance verte qui se vide rapidement, roulade pour esquiver les attaques, potions longue à boire et qui se recharge aux feux, l’inspiration est évidente. Et si vous avez le moindre doute, alors ils seront rapidement dissipés lorsque vous vous jetterez dans les combats ! Car derrière ses airs mignons tout plein, Tunic est en réalité un jeu assez difficile, avec des affrontements particulièrement exigeants. Ainsi attendez-vous à mourir de nombreuses fois au début du jeu, surtout que le petit renard n’a au départ qu’un petit bâton en bois pour se défendre ! Heureusement il est possible d’augmenter les attaques, la défense, ou encore la taille de la barre de vie en faisant des offrandes aux statues des feux pour sauvegarder, cela grâce à différents objets que l’on trouve en cours de route. Cependant, comme dans Dark Souls, la fonction de certains objets n’est pas toujours évidente, et le plus simple pour savoir l’utilité d’un objet sera encore de le tester. Surtout que le jeu prend un malin plaisir à brouiller les pistes, puisque la description des objets ou encore de certains lieux est dans une langue mystérieuse. Au joueur de trouver les pages du petit livret déchiré pour résoudre les différents mystères. Livret qui fait penser visuellement à ceux que l’on trouvait dans les boites de jeux des années 90 ! Pas d’inquiétude concernant les menus, le français est bien de la partie.

 

 

De nombreuses petites énigmes (pas bien difficiles dans l’ensemble) sont présentes dans l’aventure ainsi que de nombreux secrets qui font penser parfois à ce que l’on pouvait trouver dans FEZ. D’ailleurs Andrew Shouldice cite aussi ce jeu culte comme source d’inspiration. Mais évoquons l’une des grandes réussites du jeu : son level design. Particulièrement malin et ingénieux, le level design de Tunic est exemplaire, regorgeant de passages secrets, de raccourcis, parvenant même à se réinventer jusqu’à la fin de l’aventure. La 3D isométrique est ici parfaitement utilisée, proposant une relecture parfois surprenante des lieux visités, même après plusieurs heures de jeu. Un conseil : faites attention aux détails dans les décors ! Il est effectivement courant de passer à côté d’un coffre sous une cascade par exemple, ou de louper un escalier menant à un mécanisme ou à un trésor. Pour vous aider un peu, le studio a eu la très bonne idée de disséminer à certains endroits des longues vues, permettant au joueur d’avoir l’espace d’un instant, une vue globale de la zone où il se trouve. Autant dire que cela est particulièrement utile, notamment pour repérer des mécanismes à activer ou encore des chemins cachés. En parlant d’aide, saluons les options d’accessibilité qui permettent carrément d’être invincible ou encore de ne plus perdre d’endurance ! Le top pour celles et ceux qui voudraient découvrir le jeu sans se prendre la tête.

 

 

Un autre point très réussi du jeu : ses graphismes. D’une beauté indéniable, le low-poly est ici maitrisé dans les règles de l’art. Résultat, les environnements sont souvent sublimes, de même que les effets de lumière particulièrement impressionnants pour un jeu de la scène indépendante. Chapeau bas aussi concernant la direction artistique qui nous en met plein la vue. Le jeu propose de plus de nombreux lieux très différents, comme des cavernes, des forêts, des jardins en ruines ou encore des terrains enneigés, immergeant de ce fait le joueur dans un monde magnifique, organique et magique. D’ailleurs en parlant de magie, notre petit renard trouvera en cours de route quelques capacités magiques, comme la possibilité de geler un court instant ses adversaires. Concernant la bande-son rassurez-vous, vos oreilles ne sont pas oubliées ! Composée par Lifeformed (Fastfall, Immerse…) l’OST de Tunic est en effet un plaisir de tous les instants pour nos oreilles. Collant toujours parfaitement à la situation ou aux lieus visités, les musiques rythment agréablement l’aventure. On espère d’ailleurs de tout cœur une sortie de l’OST en vinyle !

 

 

Pour atteindre la fin de l’histoire, sachez qu’il vous faudra environ 10 à 12 heures de jeu. Et si vous voulez résoudre tous les mystères alors la durée de vie peut facilement monter à 20 heures. Surtout que le jeu possède deux fins différentes. De plus, si vous êtes chasseur de succès, certains vous demanderont des actions bien spécifiques. Et une fois le jeu terminé, une nouvelle partie + est disponible, avec une difficulté revue à la hausse, notamment avec l’ajout d’ennemis forts dès le début. Une durée de vie excellente donc pour une production indépendante. Mais alors qu’est-ce qui cloche me direz-vous ? Eh bien de par sa difficulté, Tunic risque bien d’en froisser certains. Tout comme pour Ori and the Blind Forest, le côté mignon peut donner l’impression que le jeu est facile et accessible à tous. Il n’en est rien. Les combats (notamment de boss) vous donneront du fil à retordre et souvent de nombreux essais afin de connaitre leur pattern pour espérer en venir à bout. D’autant que notre petit renard n’est pas invincible comme dans certains jeux entre chaque coup reçus. Il est donc possible de se faire enchainer par un groupe d’ennemis sans pouvoir trop se défendre hormis en tentant de parer avec le bouclier. Alors bien entendu le jeu offre la possibilité d’être invincible mais pour ceux qui veulent jouer sans cette « triche », le challenge est bien présent !

 

 

Enfin, le manque d’indications, notamment sur l’utilité des objets peut aussi déplaire. Beaucoup de textes dans le jeu sont entièrement écrits dans un langage runique, et ce n’est qu’en trouvant et en étudiant les pages du manuel que l’on parvient à comprendre ce qu’il faut faire, comme par exemple la manière d’ouvrir des portes via des codes cachés. Tunic est donc un jeu dans lequel il faut beaucoup s’investir, sous peine de passer à côté de nombreux secrets ou de rendre l’aventure encore plus difficile qu’elle ne l’est déjà. Si ce point sera perçu comme un défaut pour certains joueurs, ceux qui aiment tout découvrir par eux-mêmes seront sans doute aux anges !


On l’aura attendu tellement longtemps mais il est enfin là ! Tunic est une production indépendante à la hauteur de nos espérances et même au-delà. Avec son héros charismatique, son univers coloré mignon tout plein, sa direction artistique somptueuse, son level design particulièrement réussi et sa superbe bande-son, le jeu d’Andrew Shouldice est une réussite incontestable. À mi-chemin entre un Zelda et un Dark Souls, le jeu peut malheureusement rebuter certains joueurs à cause de sa difficulté assez élevée. Heureusement, des options d’accessibilité sont présentes si vous souhaitez rendre l’aventure plus facile. De plus, Tunic n’est pas un jeu qui nous prend par la main pour nous guider. C’est au joueur de chercher pour savoir où il doit aller, comment fonctionne les objets ou les mécanismes, en trouvant et en étudiant les pages d’un manuel. En bref, Tunic ne fait pas comme la plupart des productions actuelles et se révèle donc être une véritable bouffée d’air frais et une excellente surprise.


Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code téléchargé via le XBOX Game Pass

Conditions de test: 20 heures de jeu sur Xbox Series X.

 

Pour

  • Une direction artistique absolument magnifique
  • Des graphismes de toute beauté avec de très beaux effets de lumières
  • À la fois mignon et adulte, notamment dans certains sujets abordés
  • Un level design plein de surprises et très bien pensé
  • Les options d’accessibilité (invincibilité, endurance infinie…)
  • Un héros charismatique et mignon
  • La bande-son signé Lifeformed
  • Excellente durée de vie
  • Des énigmes abordables et réussies
  • Le manuel papier qui contient des indices, fait office de carte, de tutos…

Contre

  • …Mais qui demande de l’investissement et peut agacer si on aime être pris par la main ?
  • Une difficulté assez élevée (sans les options d’accessibilité) qui risque d’en décourager quelques-uns

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