TEST – We. The Revolution – Le jeu de stratégie révolutionnaire ?



TEST We. The Revolution XWFR

Après Phantaruk, un jeu d’horreur assez moyen mais bien flippant sorti il y a déjà 3 ans, les polonais de chez Polyslash sont de retour avec un nouveau bébé. Exit les monstres et le froid glacial de l’espace, We. The Revolution lorgne plutôt du côté du Point & Click, à la fois mélange de simulation, gestion et aventure. L’action se situe en France et le joueur incarne un juge accro au jeu et à l’alcool durant l’époque de la Terreur. Mais attention, car un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, et la destitution et la mort guettent vos actions. Quand ce n’est pas votre famille qui est directement menacée ! Avec un programme pareil, on s’imagine que le gameplay doit être aux petits oignons. Voyons donc ce qu’il en est vraiment.

Tout au long du jeu, vous contrôlez donc Alexis Fidèle (un personnage fictif) qui est juge au tribunal de Paris. À cette époque la France est en pleine période révolutionnaire, et le résultat d’un procès est donc capable de mettre davantage encore le feu aux poudres ! Ainsi, avant de rendre votre verdict, vous pouvez voir par le biais de jauges, si l’issu de l’affaire aura un impact sur l’avis du peuple, de l’aristocratie ou encore des révolutionnaires. Et on s’aperçoit vite que l’on ne peut pas plaire à tout le monde, tant ces jauges peuvent diminuer ou monter de moitié selon la décision que vous prendrez.

Pour que le jury donne son avis et pour que vous puissiez prendre la meilleure décision, il conviendra d’associer des événements, de réfléchir aux mobiles ou encore d’associer des preuves. Dans les faits, cela se présentera sous la forme d’une roulette avec laquelle vous devrez associer les indices sans vous tromper. Si vous faites trop d’erreur, vous ne pourrez pas poser assez de questions à l’accusé, vous retrouvant ainsi avec un jugement probablement faussé. Vous pouvez faire appel à votre mentor en cas de problème, mais cette action coute des points de réputation qui sont en nombre assez limités. Problème : les associations ne sont pas toujours logiques et les pièges nombreux. Il vous arrivera donc sans doute de terminer des procès sans avoir pu poser toutes les questions nécessaires. De plus, afin d’éviter le Game Over, il faudra donc parfois taire la logique quitte à être totalement incohérent. Un vieillard a entrainé une petite fille dans une cave dans un but horrible ? Qu’importe ! Il faut le relâcher car sinon une des jauges va descendre trop bas et provoquer la fin de la partie !

En dehors de votre vie de juge, il faut aussi prendre soin de votre famille, en passant du temps avec eux le soir après le travail. Là encore des jauges sont présentes, cette fois pour montrer le degré de satisfaction des membres de la famille à votre égard. Parler du bon vieux temps avec votre père par exemple ne plaira pas forcément à votre femme, alors qu’une séance de lecture en famille pourra contenter vos enfants et votre moitié. Soyons clairs, il est quasiment impossible d’entretenir de bonnes relations avec certains membres de la famille, vos actions au tribunal influençant grandement aussi sur leurs humeurs.

Et des jauges chers lecteurs, sachez qu’il y en a à foison tout au long de l’aventure ! Si vous choisissez de décapiter une personne en place public, alors vous pourrez parler à la foule afin d’influencer l’humeur générale. Mais attention car une mauvaise blague aura tôt fait de rendre un peuple en proie aux doutes à une colère noire. Il vous arrivera de croiser quelques personnages que l’histoire a rendu célèbre comme Danton, Robespierre, ou encore Marat. Une fois de plus vous pourrez influencer l’humeur de ces personnages en intimidant, en étant humble si ce n’est blagueur. Seulement voilà il est très difficile de savoir d’avance le résultat de ces conversations, puisque nous ne savons pas quel dialogue se cache derrière nos choix. On se contente donc de choisir au hasard en espérant que les choses se passent bien. Ce qui est hélas rarement le cas !

Comme si tout cela n’était pas déjà assez pour un seul homme, notre juge va aussi devoir diriger des agents. Ces personnes seront chargées d’influencer votre réputation dans les quartiers ou encore d’espionner les factions adverses. Une carte stratégique qui n’en a hélas malheureusement que le nom, puisque pour ma part j’ai trouvé qu’il était très difficile d’obtenir un résultat convaincant. Des ennemis apparaissent en effet régulièrement sur la carte, se déplaçant d’un coup à côté de vos personnages, et les capturant sans vous laisser la moindre marge de manœuvre ! La plupart du temps, j’ai donc dû me contenter de terminer la journée sans la moindre possibilité d’action. Frustrant.

Par la suite, le joueur contrôlera même de petites armées, par exemple lors de batailles racontées par d’autres personnages. Foncer dans le tas ou vous protéger sont les principales actions que vous pourrez ici réaliser. L’intérêt est donc assez limité. Douze heures environ seront nécessaires pour venir à bout de l’aventure, plus encore si vous prenez le temps de lire chaque ligne de texte. Une durée de vie conséquente donc, du moins pour qui n’est pas rebuté pas de grandes quantités de dialogues. Précisons tout de même que l’intégralité des textes sont en français (avec des voix anglaises).

Difficile en revanche de faire la fine bouche sur l’esthétique générale du titre. Les graphismes, tout en polygone, semble tout droit sortir de certains tableaux de l’époque. Des petites cinématiques sous forme de vignettes viendront régulièrement ponctuer votre aventure. Certaines sont même interactives, car il vous sera demandé de faire des choix (arrêter une querelle, exécuter ou non des personnes…). Si l’idée est bonne, ces séquences interactives sont hélas répétitives car plusieurs d’entre elles reviennent souvent et à l’identique. La bande-son est particulièrement discrète mais de qualité, renforçant l’ambiance malsaine et particulière du jeu.


Fort d’un travail de reconstitution dantesque, avec un récit habillement mené,  We. The Revolution parvient à créer une tension constante qui immerge le joueur dans l’aventure. Les graphismes polygonaux collent parfaitement au titre, accentuant l’ambiance sombre de l’époque. Cependant, le système de jauge est bien trop présent, et on finit par ne plus se concentrer que sur ces dernières, mettant de côté la justice et la logique. Ainsi, après des dizaines d’affaires, on en vient presque à ne plus jouer le jeu de l’enquête, puisque le verdict final sera fortement influencé par la jauge d’une faction ou d’une autre. Difficile également, de ne pas se sentir perdu entre les différentes phases de gameplay et des enjeux que l’on ne comprend pas toujours.


Jeu testé sur XBOX One X à partir d’un review code fourni par l’éditeur Klabater/Vicarious PR

We. The Revolution

19,99€
7.3

Graphismes

8.0/10

Son

7.0/10

Gameplay

6.0/10

Durée de vie

8.0/10

Rapport qualité/prix

8.0/10

Interêt des succès

7.0/10

Pour

  • Une jolie direction artistique
  • Reconstitution crédible de l’époque
  • Une pression présente du début à la fin
  • De nombreux personnages historiques
  • Bonne rejouabilité
  • Un gameplay très varié…

Contre

  • … et peut-être même trop varié !
  • Des tutoriaux et des séquences de jeu pas toujours très clairs
  • Trop de jauges et qui influencent beaucoup les décisions
  • À fuir si vous n’aimez pas lire
  • Pas de voix françaises malgré le contexte
   

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