TEST – Ad Infinitum – Le jeu d’horreur psychologique revenu d’entre les morts

Présenté en 2015 avec quelques images, Ad Infinitum avait un peu disparu des radars. Il faut dire que le développement fut un peu chaotique. D’abord annoncé sur les anciennes générations de consoles, le jeu développé par le studio allemand Hekate ne sort finalement que sur les générations de consoles actuelles (et sur PC bien entendu). Une décision prise suite à la récupération du jeu par Nacon. Au programme, Première Guerre Mondiale, horreur psychologique et réflexion sur des thèmes graves et importants entourant cette guerre. Prêt à avoir la pétoche ? Non croyez-moi vous n’êtes pas prêt !

Le joueur incarne Paul Von Schmitt, un jeune soldat allemand envoyé malgré lui sur le front de la Première Guerre mondiale. Sa vie prend un tournant tragique alors qu’il suit les traces de son grand-père, militaire aussi, et de son frère aîné. L’histoire commence alors que le héros est en plein combat. Les balles sifflent autour de lui, une explosion et puis… plus rien. Il se réveille ensuite dans le manoir familial, où des événements étranges et des phénomènes paranormaux semblent se produire. Paul va devoir résoudre des énigmes et fouiller le manoir pour découvrir la vérité sur sa famille et sur lui-même. Le problème c’est que l’homme est comme coincé entre deux réalités, ne parvenant pas à distinguer le vrai du faux.

Les événements du jeu vont donc se dérouler dans le manoir mais aussi dans les tranchées, du moins dans une version étrange de ces tranchées. Quel que soit le lieu de l’action l’ambiance est assez prenante car les développeurs ont réussi à créer une atmosphère sombre et dérangeante, avec des éléments surnaturels effrayants et une tension constante. Les voix mystérieuses, les bruits étranges et les apparitions diverses donnent au jeu une ambiance inquiétante qui met souvent mal à l’aise tout au long de l’aventure. Et comme d’habitude avec ce genre de jeu, c’est encore plus intense à vivre avec un bon casque et pourquoi pas dans le noir si vous en avez le courage ! Quoi qu’il en soit, l’un des points forts d’Ad Infinitum réside dans sa narration plutôt bien travaillée. L’histoire de la famille de Paul, ses relations complexes et les secrets enfouis sont révélés progressivement à travers des lettres, des documents et des souvenirs que le joueur peut découvrir en explorant le manoir et le champ de bataille. Cela permet une immersion profonde dans le jeu, d’autant que les personnages (et monstres) que l’on rencontre tout au long de l’aventure sont assez… dérangeants ? Effrayants ? Inquiétants ? Sans doute un peu de tout cela en même temps ! Point positif et qui change un peu de l’ordinaire, Ad Infinitum mise davantage sur l’angoisse mentale plutôt que sur les jumpscares traditionnels, ce qui le rend d’autant plus captivant.

Le gameplay d’Ad Infinitum est axé sur l’exploration, la résolution d’énigmes et la collecte d’indices. Le joueur doit fouiller le manoir pour reconstituer l’histoire de sa famille et résoudre les mystères qui l’entourent. Les choix du joueur influencent la progression de l’histoire et peuvent conduire à différentes fins, offrant ainsi une certaine rejouabilité fort appréciable. Avec ses airs de Walking Simulator, le jeu se prend assez rapidement et facilement en main. On accomplit finalement peu de grosses actions, et notre parcours est tout de même assez balisé puisque nous rencontrons souvent des portes closes et des barrières empêchant d’aller sur d’autres chemins. Avec ses mécaniques de point’n’click, le tout manque parfois d’action et de diversité dans les séquences de jeu, qui se concentre essentiellement sur l’exploration et la résolution d’énigmes. On s’agace de plus parfois face à ces portes que l’on peine à ouvrir ou ces valves qui refusent de tourner alors qu’on monstre nous talonne. De plus, bien que l’histoire soit immersive, la durée de vie du jeu peut sembler un peu courte (environ 6 à 7 heures), même si elle varie un peu en fonction des choix du joueur.

Question graphismes c’est tout de même assez joli et le choix de ne finalement pas sortir Ad Infinitum sur consoles old gen a beaucoup profité au jeu depuis sa première présentation. Nous avons de plus souvent le droit à de jolies effets de lumières et le design des personnages et des monstres parfois impressionnants en mettent plein la vue ! La bande-son participe aussi grandement à l’immersion du joueur, et nous avons ici à faire à un sound design exceptionnel, avec des musiques angoissantes et des bruitages très réussis qui donnent la chair de poule ! Hélas, quelques bugs viennent un peu ternir le tableau, surtout que certains de ces bugs bloquent parfois la progression. Dans nos sessions de jeu nous avons donc dû relancer parfois des points de contrôle car un mécanisme ne fonctionnait pas. Moins grave mais aussi assez agaçant, un texte qui reste affiché à l’infini à l’écran ou une voix qui répète la même chose en boucle. Nous espérons donc que tout cela sera rapidement patché.

En définitif, Ad Infinitum est une expérience captivante pour les amateurs d’horreur psychologique. Son récit complexe, son ambiance immersive, son sound design soigné et ses jolis graphismes (surtout en intérieur) en font un jeu particulièrement intéressant et réussi pour les amateurs du genre. Quel dommage donc que bugs viennent parfois gêner la progression ! On peut également reprocher un gameplay trop basique qui manque de variété, une durée de vie un peu juste, et des mécanismes parfois capricieux à utiliser. Cependant malgré cela, l’immersion est quasi totale, et l’expérience se révèle marquante. Alors si vous êtes prêt à plonger dans les abysses de la psyché humaine, l’horreur de la guerre, et si vous n’êtes pas trop sensible, Ad Infinitum est un titre qui pourrait vous plaire.

Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fourni par l’éditeur NACON

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