TEST – Assassin’s Creed Mirage – Un retour aux sources convaincant?



TEST Assassin's Creed Mirage XWFR

Débutée en 2007 (de rien pour le coup de vieux !) la série des Assassin’s Creed a fait voyager le joueur dans de nombreux pays et à de nombreuses époques. En 2017, la série a eu le droit à un lifting majeur, avec Assassin’s Creed Origins. Monde ouvert plus grand, nouvelle interface, nouveau système de combat, quêtes secondaires scénarisées, l’évolution fut (à juste titre) saluée. Après deux autres jeux (Odyssey et Valhalla) du même tonneau, Ubisoft Bordeaux nous propose cette fois un épisode de retour aux sources. Pensé à la base comme un DLC du précédent jeu, Assassin’s Creed Mirage nous fait incarner Basim Ibn Ishaq, déjà vu dans Valhalla. Un épisode qui sent bon la nostalgie ?

TEST Assassin's Creed Mirage XWFR S1

 

Le jeune Basim n’a pas une vie de rêve. En effet il n’est rien d’autre qu’un voleur des rues qui tente de survivre comme il peut dans la pauvreté qui l’entoure. De plus, il est tourmenté dans ses rêves par des apparitions cauchemardesques. Avec son amie Nehal il accomplit parfois des missions pour un certain Dervis. Ce dernier recevant lui-même des directives de la confrérie nommée « Ceux qu’on ne voit pas » fondée par Bayek de Siwa dans Assassin’s Creed Origins. Et c’est lors d’une de ces missions que le destin de Basim va prendre un tournant. Dès lors, il n’a plus le choix et il rejoint alors cette mystérieuse confrérie. Réfugié dans la forteresse d’Alamut (en Iran actuel) Basim va gravir les échelons jusqu’à devenir l’assassin accompli que nous connaissons dans Valhalla. Et cette fois notre terrain de jeu sera Bagdad, la plus grande ville du Califat Abbaside, avec une action qui se déroule quelques années avant les événements de Valhalla (soit avant 873). Pour ceux qui s’intéressent à l’histoire qui se déroule en parallèle dans le présent autant vous prévenir de suite, elle est presque totalement absente dans cet épisode. Hormis quelques mots prononcés par William Miles (le père de Desmond) qui ne sont finalement là que pour introduire l’histoire de Basim.

 

TEST Assassin's Creed Mirage XWFR S2

 

Avec principalement une seule grande ville à explorer, la durée de vie de Mirage est évidemment plus courte que les précédents épisodes. Cependant comptez tout de même 30 heures de jeu pour faire le tour du propriétaire et environ 20 heures juste pour l’histoire. Car en plus de la trame principale, quelques missions secondaires sont de la partie. En effet des contrats seront disponibles dans les bureaux de la confrérie, et ces derniers vous enverront accomplir divers objectifs scénarisés et assez intéressants avec diverses contraintes (ne peut se faire détecter, ne pas tuer…) afin d’obtenir des récompenses. On apprécie de plus la possibilité d’accomplir nos objectifs parfois de différentes manières Si la carte de Valhalla effrayait un peu avec ses trésors à ramasser dans tous les sens, sachez qu’ici il y en a bien peu en comparaison et surtout qu’ils présentent davantage d’intérêts à être collectés. Certains pouvant en effet être échangés contre de belles récompenses. En route vous croiserez aussi différents marchands, qui vous permettront d’acheter de nouvelles montures ou encore d’améliorer vos armes et vos armures via des matériaux que l’on collecte assez régulièrement notamment dans des coffres à piller.

 

TEST Assassin's Creed Mirage XWFR S3

 

Mais abordons le cœur du jeu : son gameplay. Si vous êtes un habitué de la série, vous serez ici en terrain connu car il y a finalement peu de nouveautés par rapport aux précédents opus. On retrouve l’éternel principe de synchronisation en haut de différents bâtiments, le saut de la foi dans les bottes de paille, la vision d’aigle qui permet de repérer les ennemis et des objectifs à travers les murs, la possibilité de faire appel à un aigle pour marquer des gardes et mieux se repérer, et l’assassinat depuis une cachette ou depuis les airs avec votre lame secrète. Il est également toujours possible de siffler pour attirer des ennemis. En combat, Basim peut parer certaines attaques (sauf les rouges) pour ensuite tuer ses adversaires d’un coup, et il peut aussi effectuer des roulades pour éviter les coups. Esquives qui par défaut sont placés sur la touche X au lieu de la touche B comme dans de nombreux jeux vidéo ! Même constat avec la roue des armes de lancer située sur la gâchette RT (qui est souvent la touche pour tirer ou pour les coups puissants dans les jeux). Alors bonne nouvelle, les commandes sont totalement modifiables dans les menus. Mais mauvaise nouvelle, la plupart des touches ont déjà une fonction. Résultat il est difficile de modifier les commandes sans avoir de conflits dans nos actions. Hormis ce problème, Basim se prend très bien en main dans l’ensemble. Et les capacités que l’on débloque avec des points de compétences ou encore nos différents outils s’utilisent aisément dans le feu de l’action.

 

TEST Assassin's Creed Mirage XWFR S4

 

Si l’IA s’est un peu améliorée, on constate encore et toujours des détections hasardeuses, avec des soldats qui ne vous voit pas assassiner leurs collègues à quelques centimètres d’eux, ou qui au contraire vous verront d’un emplacement très éloigné du votre. Les combats sont de plus un peu compliqués à gérer au début, la faute à des comportements ennemis un peu bizarres voir « cheatés », comme ces soldats qui glissent plusieurs mètres sur le sol pour vous mettre un coup d’épée dans le dos ou qui se mettent à courir aussi vite que Flash pour vous rattraper ! Si le nouveau système de vol à la tire est plutôt sympathique, on déplore hélas une certaine redondance dans les mécaniques de jeu, qui donne un sentiment de lassitude. Nous citerons par exemple ces éternelles affiches à décoller pour retrouver l’anonymat, ces jarres explosives pour casser des murs, ou encore ces clés à dénicher tout au long du jeu pour ouvrir la porte d’une maison barricadée de tous les côtés. On évite tout de même les quartiers contrôlés par des factions à libérer puisque Bagdad est entièrement explorable assez rapidement dans le jeu. À sa place, un système d’enquête bien plus intéressant qui amène le joueur à découvrir la carte de manière intelligente. Exit la progression chapitrée par des séquences comme dans les premiers opus, qui laisse ici place à un Open World. Et sur ce point, Mirage ne déçoit pas car l’exploration de la cité (et ses alentours) est plaisante, avec une carte tout de même assez vaste et qui renferme bon nombre de secrets. À titre de comparaison, la taille de la map est plus ou moins équivalente à celle de Paris dans Assassin’s Creed Unity.

 

TEST Assassin's Creed Mirage XWFR S5

 

Question graphismes, Assassin’s Creed Mirage (toujours développé à l’aide de l’Ubisoft Anvil) nous en met parfois plein la vue, avec de superbes panoramas, des monuments fidèles à ceux d’origine (ou presque) particulièrement impressionnants, et des étendues désertiques somptueuses qui rappellent un peu celles d’Assassin’s Creed Origins. Sur la partie technique, le bébé d’Ubisoft Bordeaux souffle le chaud et le froid, avec des animations faciales pas très convaincantes, et une synchro labiale franchement pas terrible. On constate aussi quelques soucis dans l’animation des personnages, qui est parfois un peu hachée même si le patch du 2 Octobre a amélioré ce problème. C’est un sans-fautes en revanche côté bande-son, avec des musiques très prenantes, que ce soit dans les phases d’actions ou en dehors. Nous avons de plus le droit à de nombreux bruitages d’animaux et de foules qui différent selon le moment de la journée, rendant le terrain de jeu particulièrement vivant et réaliste. Enfin si le contexte historique vous intéresse, sachez qu’on retrouve un équivalent au mode Discovery Tour, avec pas moins de 66 sites historiques et de nombreux articles pour en apprendre plus sur l’histoire de Bagdad.

 

TEST Assassin's Creed Mirage XWFR S6


Revenant aux origines de la série, Assassin’s Creed Mirage se déguste comme une madeleine de Proust. Avec sa map plus petite mais tout aussi intéressante à parcourir (et dénuée de centaines de collectibles !) sa superbe bande-son et ses magnifiques panoramas, le jeu d’Ubisoft Bordeaux a de solides arguments pour lui. On a tout de même un certain sentiment de lassitude face à quelques mécaniques vu et revues qui donnent parfois la sensation de jouer au même jeu d’un épisode à l’autre. Si la prise en main est globalement bonne, les combats sont parfois un peu laborieux, la faute à une IA encore perfectible, et quelques soucis dans le mapping des touches. Malgré tout, l’envie d’arpenter les rues d’un Badgad qui brille de mille feux est présente, tout comme l’envie de dénicher l’ensemble des trésors et secrets du jeu. En bref, si vous avez envie d’un Assassin’s Creed à l’ancienne qui ne vous demande pas des dizaines d’heures pour le terminer, Mirage est un épisode à ne pas manquer.


Condition de test : Histoire terminée, 30 heures de jeu avec la quasi-totalité des succès

Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fourni par l’éditeur Ubisoft

Pour

  • Un Assassin’s Creed à l’ancienne
  • Bonne durée de vie (ni trop long ni trop court)
  • De jolis graphismes et de somptueux panoramas
  • Une bande-son exceptionnelle
  • Une superbe reconstitution de Badgad avec une ville passionnante à explorer
  • Un système d’enquête simple mais malin qui nous fait découvrir la map
  • Des trésors bien moins nombreux et plus intéressants à collecter
  • Un Parkour très agréable, bien pensé, et fun à jouer
  • Une prise en main globalement bonne…

Contre

  • …mais un mapping des touches pas toujours très ergonomique et difficile à modifier
  • Certaines mécaniques vues et revues qu’on espère ne plus revoir dans le futur
  • Une IA encore perfectible et parfois « cheaté »
  • Animations faciales peu convaincantes et synchro labiales aux fraises

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