TEST – Banishers: Ghosts of New Eden – Le nouveau paradis du jeu narratif ?



TEST Banishers XWFR

Le moins que l’on puisse dire c’est que les Français de chez Don’t Nod sont plutôt productifs ces dernières années. Après la série des Life is Strange, Vampyr, Tell Me Why, Twin Mirrors ou encore Jusant, voici que débarque Banishers: Ghosts of New Eden. Publié par Focus Entertainment, cet action-RPG nous met aux commandes d’un couple de chasseurs de fantômes (les Ghostbusters de l’époque en somme) qui vont devoir faire le ménage dans le patelin de New Eden et sa région. Et comme souvent avec les jeux Don’t Nod, les deux amants vont devoir faire des choix qui impacteront la suite de l’aventure et le monde qui nous entoure. Mais trêve de bavardages et place au test garanti 100% sans spoiler majeur sur les événements de l’histoire principale !

TEST Banishers XWFR S1

 

Juin 1695, un couple fait route vers New Eden, théâtre d’événements étranges. En effet la petite bourgade ainsi que la région semblent envahies par les fantômes et autres spectres. Une mission pour nos deux amoureux qui font de ce type de problème leurs spécialités. En effet Antea Duarte et Red mac Raith sont deux Banishers. En clair les deux héros sont capables de bannir les fantômes dans l’au-delà une bonne fois pour toutes, afin qu’ils ne hantent plus les humains dans le monde des vivants. Seulement voilà qu’à peine arrivé, un évènement va venir modifier la donne, forçant le couple à travailler main dans la main d’une manière différente. Ainsi le joueur peut à la fois jouer Red et Antea en switchant de l’un à l’autre, utilisant même leurs capacités simultanément. Outre les coups d’épées simples ou chargés et les coups de poings (et même une arme à feu par la suite), les deux Banishers peuvent locker les ennemis, esquiver, et surtout lorsqu’une jauge est chargée (à forcer de taper les adversaires) bannir les ennemis pour leur infliger un maximum de dégâts. Bien entendu, ces capacités sont améliorables avec des points d’XP, de même que l’équipement que les deux protagonistes portent sur eux. D’ailleurs nous glanerons parfois de nouvelles capacités et du nouvel équipement en cours de route, modifiable aux feux de camp répartis un peu partout sur la carte, qui nous permettent aussi de nous reposer et d’effectuer des voyages rapides vers d’autres feux.

 

TEST Banishers XWFR S2

 

Si les combats représentent une partie importante du jeu, la narration n’est pas en reste. En effet Banishers est un jeu où l’accent est porté sur le narratif, et où le joueur a souvent le choix entre de nombreuses options de dialogues afin d’en apprendre davantage sur le monde qui l’entoure et les mystères qu’il va devoir résoudre. Cependant une bonne partie des discussions restent optionnels, et le joueur peut directement choisir d’aller à l’essentiel en sélectionnant les textes en jaune qui représentent la trame principale. On trouve également beaucoup de livres et documents, qui en plus d’être parfois indispensables au bon déroulement d’une quête, nous en apprennent davantage sur le lore de l’univers du jeu. En plus des combats et des dialogues, le joueur aura aussi des rituels à exécuter parmi plusieurs au choix comme montrer les évènements du passé, invoquer un fantôme, faire apparaitre un fléau, et d’autres comme le rituel du vide (très classe !) qui apparaissent par la suite. Pour réaliser ces rituels comme pour améliorer son équipement, il faudra au préalable collecter divers matériaux, comme des fleurs, de la pyrite ou encore des champignons et de la poussière spectrale. Pas d’inquiétude cependant car on trouve bon nombre de ces ingrédients un peu partout dans le décor tout au long de notre aventure, y compris dans des coffres et même chez les quelques marchands du jeu.

 

TEST Banishers XWFR S3

 

Teinté de mystères, de magie et de ténèbres, le monde dans lequel les Banishers évoluent est particulièrement sombre et comme dénué d’espoir. Les peuplades vivent dans la peur, font des cauchemars, et craignent d’être hanter ou tuer par des spectres à chaque instant. Si tout cela paraît un peu déprimant sur le papier, il faut bien avouer que l’ambiance du jeu est très prenante, réussie, et particulièrement immersive. Les graphismes sont jolis et détaillés, la direction artistique soignée, la mise en scène très convaincante, et les lieux visités assez variés, entrainant le joueur dans un voyage particulièrement dépaysant et comportant de superbes panoramas. Cerise sur le gâteau, le jeu dispose d’un mode photo plutôt complet afin d’immortaliser votre voyage, avec des options sympathiques comme celle de masquer votre personnage des photos pour ne garder que le décor.

 

TEST Banishers XWFR S4

 

À noter que le jeu propose un mode performance ou qualité à l’image de nombreux titres actuels (4K 30FPS en mode qualité et 1440p 60FPS en mode performance). Enfin, nos oreilles ne sont pas non plus oubliées, avec des musiques somptueuses composées par Trevor Morris (la série Vikings, Castlevania Nocturne, Les Tudors, Dragon Age : Inquisition…). Tantôt douces, tantôt graves voir malaisantes, utilisant de nombreux instruments, avec des chuchotements et des bruitages guère rassurants, la bande-son immerge davantage le joueur dans cet univers si particulier. Le doublage (intégralement en anglais et sous-titrés en français) est de plus très réussi.

 

TEST Banishers XWFR S5

 

Disposant de 4 modes de difficulté, et jouissant d’une durée de vie d’environ 25 heures pour compléter l’histoire principale, Banishers vous demandera de nombreuses heures supplémentaires pour en faire le tour à 100%. L’histoire comporte de plus de nombreux rebondissements et possède plusieurs dénouements, qui seront directement amenées par les choix que vous aurez à faire tout au long du jeu. Le joueur a en effet la possibilité de suivre une voie soit moralement douteuse pour arriver à ses fins, soit la voie de la raison mais qui pourrait bien l’éloigner d’un objectif plus personnel. Inutile de dire qu’on peut parfois hésiter de longues minutes avant de faire un choix tant celui-ci peut avoir de grandes répercussions plus tard sur le couple et le monde ! Sans compter que certains cas particuliers, notamment lorsqu’il faudra traiter des affaires d’hantises risquent de vous poser de gros problèmes de conscience ! Une mécanique qui rend le jeu encore plus prenant, poussant les joueurs les plus sensibles à s’interroger sur ce qu’ils feraient dans la réalité dans pareils situations.

 

TEST Banishers XWFR S6

 

Si la grande carte, les quelques quêtes, recherches de trésors, lieux secondaires et chemin de traverse peuvent en donner l’impression, Banishers: Ghosts of New Eden n’est pas véritablement un Open-World. Le jeu déguise en effet « habilement » ses couloirs et ses temps de chargement (comme un God of War ou un Plague Tale), et l’aventure se révèle finalement assez scriptée, peut-être parfois un peu trop. En effet le joueur peut très bien accéder à une zone et ne rien y trouver parce qu’il n’a tout simplement pas mis la main sur un indice dans la zone précédente. Au chapitre des défauts, on note également des ennemis qui manquent un peu de variété tout au long du jeu et une certaine redondance dans le gameplay. Car si les affaires de personnes hantées sont souvent passionnantes à élucider, on finit par se lasser lorsqu’on doit encore grimper à un mur de la même couleur, se faufiler dans un tunnel pour la énième fois pour changer de zone, ou que l’on doit détruire des racines pour la cinquantième fois. Banishers n’échappe de plus pas à la mode des jeux actuels un peu assistés, avec des couleurs vous indiquant ou vous accrocher, grimper ou ramper. Enfin si vous vous attendez à un jeu très orienté RPG vous risquez d’être déçu car la gestion de l’équipement est finalement assez basique, de même que les arbres de talents pour chacun des personnages.

 

TEST Banishers XWFR S7


Si vous aimez les histoires de fantômes, les jeux narratifs avec une relation touchante et des choix qui ont un réel impact sur la conclusion d’une aventure, Banishers: Ghosts of New Eden est fait pour vous. Fort d’une superbe direction artistique, de jolis graphismes, d’une bande-son magnifique et d’un scénario adulte et travaillé, le dernier jeu de Don’t Nod est une réussite sur bien des points. Dommage alors que le bestiaire soit aussi famélique, avec si peu d’ennemis différents à combattre. De même, si les cas de hantise sont passionnants à résoudre, et la carte globalement agréable à parcourir, (avec pas mal d’activités secondaires) notre progression est tout de même un peu scriptée et le gameplay redondant sur le long terme. Cependant l’ambiance est tellement captivante qu’on a tout de même du mal à lâcher la manette, poussé par l’envie de connaitre le dénouement de l’histoire.


Testé sur Xbox Series X, histoire terminée en 25 heures, 30 heures de jeu au total. Code fourni par l’éditeur Focus Entertainmentt

Pour

  • Superbe direction artistique et graphismes
  •  L’ambiance sombre et ésotérique vraiment captivante
  •  Très bonne mise en scène
  • Une bande-son très immersive et un excellent doublage (et sous-titres en français)
  •  Les cas de hantise passionnants à élucider
  •  Une histoire adulte, travaillée, et avec des rebondissements
  • Les choix qui ont une conséquence direct sur la fin du jeu
  • La relation entre Antea et Red particulièrement touchante
  •  L’alternance entre les deux personnages durant les combats
  •  Présence d’un mode photo

Contre

  • Une progression finalement assez scriptée
  •  Un bestiaire qui manque de variété et parfois trop de combats lors de nos balades
  •  Le gameplay un poil redondant à la longue et peu de « puzzles » différents
  •  L’aspect RPG finalement peu développé
  • Impossible de continuer à explorer une fois la fin atteint (il faut relancer une ancienne sauvegarde)

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