TEST – Berzerk: Recharged – Un remake chargé à bloc ?

Outre Mr.Run And Jump et Haunted House, deux jeux de l’Atari 2600 remis au goût du jour, Atari ressort aussi ses vieux classiques de la machine dans une collection nommée Enhanced. Ainsi après Asteroids, Breakout ou encore Centipede, voici venir Berzerk : Recharged, avec comme pour les autres jeux de la gamme, le studio SneakyBox Studios aux commandes. Développé par Alan McNeil et sorti en 1980 sur borne d’arcade, le jeu fut un énorme succès à l’époque et fut rapidement porté sur Atari 2600 puis sur Vectrex (entre autres). Mais est-ce un retour qui sent bon la nostalgie ou sans intérêts ?

Tout d’abord, si vous n’avez pas connu le jeu à l’époque, sachez que Berzerk fut l’un des premiers jeux vidéo à inclure des voix de synthèse. Ainsi les vieux de la vieille se rappelleront très bien les « Chicken ! Fight like a robot ! » ou encore le fameux « Intruder Alert ! Intruder Alert ! ». Oui tout cela était révolutionnaire à l’époque ! Précurseur du style run and gun, Berzerk est un jeu de tir multidirectionnel, où le joueur dirige un humanoïde qui doit détruire des robots dans un labyrinthe sans fin. La particularité du jeu est que si vous restez trop longtemps dans une salle, une grosse boule du nom d’Otto débarque. Et le problème c’est qu’il est indestructible et peut tuer en un seul coup ! Tout cela, on le retrouve ici dans cette version Recharged, dont l’une des principales nouveautés se situent bien évidemment au niveau des graphismes. Exit en effet le fond noir et les barres violettes pour matérialiser les murs. Si le jeu est bien plus coloré et détaillé (présence de vitres, compte à rebours avant l’arrivée d’Otto, ennemis de différentes couleurs…) le parti pris visuel ne plaira pas à tout le monde tant il n’a plus grand-chose à voir avec l’original et que l’ensemble fait peut-être même un peu « cheap ». Le design du héros (et des ennemis) n’est d’ailleurs à mon humble avis pas une franche réussite. Hormis celui d’Otto avec son sourire machiavélique.

Mais cette version Recharged à d’autres atouts dans sa manche. Tout d’abord côté bande-son on retrouve avec plaisir l’excellente Megan McDuffee, notamment connue pour son travail sur River City Girls 1 et 2 et deux albums comprenant justement des musiques pour d’autres jeux de la collection Enhanced. Mais le plus gros ajout, c’est bien la présence d’un mode deux joueurs en local, qui apporte un vrai plus par rapport à la version d’origine. À deux on arrive évidemment mieux à gérer le nombre d’ennemis et on use de tactiques (par exemple chacun nettoie une zone) qui rendent l’expérience moins ennuyeuse sur le long terme. On note également la présence de défis, qui sont sympa dans l’idée mais malheureusement pas toujours très bien expliqués. Du coup il arrive que l’on tourne un peu en rond dans les salles sans savoir quoi faire ce qui est un peu dommage. On observe ensuite une modification importante du comportement des ennemis par rapport au jeu de 1980. En effet les ennemis, en plus de se déplacer bien plus rapidement, sont désormais capable de tirer en diagonale, forçant le joueur à se déplacer constamment avec un joystick tout en se servant de l’autre pour tirer. Face à cette difficulté supplémentaire, il est maintenant possible de dasher pour se déplacer plus rapidement. Enfin le joueur possède désormais une barre de vie avant de mourir, et peut ramasser des Power-up, à savoir de la santé, d’autres modes de tirs ou encore des mines. À noter que si vous souhaitez vous rapprocher davantage du gameplay originel, il est possible de désactiver la barre de vie, les Power-up et même le dash ! Oh et cerise sur le gâteau, un classement en ligne est présent, permettant de se mesurer au monde entier !

Question durée de vie, Berzerk : Recharged n’est pas un jeu qui vous occupera plus de quelques heures à moins d’être fan du concept. Malgré la présence de 20 labyrinthes, les salles se ressemblent beaucoup et on finit vite par se lasser même si c’est un peu mieux à deux joueurs. Il n’y a de plus pas vraiment de fin, puisque le but est de survivre le plus longtemps possible et de faire le meilleur score. Alors bien entendu la présence de succès à débloquer vient agrandir un peu la durée de vie, mais ces derniers tombent pour la plupart assez rapidement. Alors oui la difficulté augmente en allant et l’envie de se dépasser est là.  Mais on n’a pas non plus l’envie de relancer partie sur partie. La présence de la ROM d’arcade d’origine ou de celle de l’Atari 2600, aurait pu être un petit bonus sympathique pour les nostalgiques, ou simplement pour permettre à un plus jeune public de découvrir ce monument du jeu vidéo. Et d’ailleurs pourquoi pas aussi quelques images conceptuelles ou encore des jaquettes et notices de l’époque ?

En définitif, ce Berzerk : Recharged apporte quelques nouveautés bienvenues, comme ce mode deux joueurs en local, un classement en ligne, la présence de défis, de Power-up, et surtout un gameplay bien dépoussiéré. On peut aussi saluer la bande-son de Megan McDuffee, qui colle vraiment bien au jeu. Cependant on finit vite par faire le tour du propriétaire, et on regrette l’absence du jeu d’origine et de petits bonus qui auraient pu agrandir sans trop d’efforts la durée de vie. Mais ce qui risque de diviser les joueurs (surtout ceux ayant connu le jeu d’origine) c’est bien les graphismes et le design des ennemis et du héros, qui donnent un côté « cheap » à l’ensemble. Du coup on a le sentiment de retrouver le jeu culte d’origine d’une part mais de s’en éloigner fortement d’un autre côté. Pas le meilleur jeu de la collection Enhanced donc, mais tout de même sympathique le temps de quelques heures surtout pour moins de dix euros.

Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fourni par l’éditeur Atari (Warning Up)

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