TEST – Lost Records : Bloom & Rage – Le digne successeur de Life is Strange ?

On ne présente plus Life is Strange, le jeu vidéo d’aventure épisodique développé par les français de chez Don’t Nod Entertainment. Après un Life is Strange 2 ou encore Tell me Why, le studio est de retour avec un jeu du même genre : Lost Records : Bloom & Rage. Développé par DON’T NOD Montréal, le jeu va nous plonger dans deux temporalités (1995 et 2022) aux côtés de quatre lycéennes qui vont vivre un événement qui changera leur vie à jamais. Note importante : ce test porte sur la première partie du jeu « Bloom ». La seconde partie « Rage » sortira le 15 Avril 2025.
Swann est une adolescente un peu rondouillette (de ses propres mots) qui n’est pas particulièrement à l’aise en société. N’ayant peu voire pas d’amis du tout, Swann est passionnée par le cinéma et utilise le caméscope que son père lui a offert pour filmer tout et n’importe quoi. D’ailleurs, dès le début de l’aventure durant l’été 1995, le joueur peut s’amuser à filmer le chat de l’héroïne, de même que sa chambre ou encore les oiseaux qui se posent sur une branche d’arbre. Cette passion va déclencher un événement qui mènera à la rencontre de trois jeunes filles (Autumn, Nora et Kat) de son âge, avec qui elle va vivre une aventure et des moments inoubliables. Mais 27 ans plus tard, elles décident toutes de se retrouver pour reparler de cette période et évoquer leurs souvenirs. Pourquoi ? Eh bien ça c’est à vous de le découvrir ! Le joueur va ainsi incarner une Swann adolescente et adulte et donc côtoyer ses amies à deux âges différents aussi. Une bonne idée qui donne envie de voir l’évolution physique des personnages et de leurs vies personnelles. Surtout que comme d’habitude avec le studio, certains de vos choix dans les dialogues ont un impact dans vos relations. À noter que les voix sont au choix en français et en anglais de même que les sous-titres.
Le cœur du gameplay est composé (comme souvent avec Don’t Nod) d’une grande partie de dialogues et de choix à faire, d’exploration et d’interaction avec l’environnement. Ces interactions avec le décor se font essentiellement via le caméscope de Swann. Ainsi dans chaque scène des petits carrés ou rectangles autour d’objets, d’humains ou d’animaux, indiquent que Swann peut utiliser sa caméra durant quelques secondes. Mis bout à bout ces scénettes peuvent faire un film que vous pouvez d’ailleurs modifier à loisir dans un menu dédié. On peut ainsi changer l’ordre des scènes, les éditer et même les supprimer. Si vous êtes habitué aux jeux du studio vous aurez donc deviné qu’il faudra trouver une bonne partie des objets, personnes et animaux à filmer afin de compléter vos albums (et donc pour obtenir aussi les succès au passage). Pas d’inquiétude si vous loupez quelque chose puisqu’il est possible de revivre les scènes dans un mode collection qui n’a pas d’influence sur les choix faits en mode histoire.
À la fois plongé dans l’ambiance des années 1990 et dans la période post-covid, Lost Records parvient à intriguer le joueur avec un scénario basé sur les relations humaines et des événements surnaturels. Comme dans Life is Strange ? Non car notre héroïne ne dispose pas de pouvoir comme Max ou encore comme le petit Daniel dans Life Is Strange 2. Ici le surnaturel est plutôt un cadre, une ambiance, où le joueur et les protagonistes sont plutôt spectateurs qu’acteurs. Le cœur du jeu étant les relations entre les 4 filles et leurs ressentis quant aux situations vécues ensemble. La partie dont l’action se déroule en 1995 parlera tout particulièrement à la génération Y, qui retrouvera avec plaisir le caméscope, les VHS, les cassettes audio, le baladeur CD, les films de l’époque à l’affiche au ciné, sans oublier le légendaire Tamagotchi ! L’ambiance du jeu à la cool, baigne dans le rock, le punk, et l’insouciance de la jeunesse de cette période. On note de plus quelques clins d’œil à des œuvres majeures des années 80/90 comme la séries X-Files, le film l’Arme Fatale 3, ou encore le roman Ça de Stephen King et autres cassettes audio de groupes connus de cette période. La bande-son orienté Dream Pop (sous-genre du rock alternatif) instaure de plus une ambiance relaxante et posée particulièrement agréable aux oreilles.
Comme d’habitude, le studio ne déçoit pas côté mise en scène. Développé sous Unreal Engine, le moindre plan donne l’impression d’avoir été longuement travaillé et peaufiné, afin de mettre en lumière les réactions et émotions des personnages. Les expressions faciales sont donc globalement réussies (à contrario de la synchro labiale) de même que les réactions à vos décisions. On note aussi un excellent travail sur les jeux de lumière et les décors qui sont souvent détaillés et vivants (chant des oiseaux, trains et voitures qui passent…). On apprécie de plus ces moments bucoliques où Swann peut se poser et profiter de jolis plans de vues, le tout accompagné d’une douce musique.
Un jeu parfait donc ? Eh bien non. Car si l’histoire devient de plus en plus intéressante à mesure que l’on progresse dans les chapitres, elle met aussi beaucoup de temps à démarrer ce qui pourrait frustrer certains joueurs. Il faut vraiment attendre la fin de cette première partie pour que l’ensemble décolle enfin. Ensuite, si on trouve amusant au début de réaliser des petits films, force est de constater que cela devient assez vite redondant voir ennuyant. Surtout qu’à force de sortir son caméscope sans arrêt afin de ne rien louper dans le décor, on ne fait pas toujours attention aux dialogues (encore plus si vous choisissez de jouer en VO avec les sous-titres français). Ainsi, constituer sa collection de vidéos devient vite assez fastidieux même si le rendu est vraiment réussi. Enfin, si on comprend bien que comme dans un Life is Strange nos décisions peuvent entrainer une romance avec un autre personnage, il est parfois un peu plus nébuleux de saisir l’émotion ou le besoin exprimé par notre interlocutrice sur l’instant avec le nouveau système de dialogue. Cependant l’écriture reste très bonne et on suppose que ces relations seront un peu plus étoffées dans le second épisode, suite aux décisions prises dans cette première partie.
Lost Records : Bloom & Rage pose avec cette première partie les bases d’une aventure intrigante mais pas encore captivante. La faute à une histoire qui ne décolle vraiment que dans la dernière partie de l’épisode. De plus, si l’idée de réaliser ses propres films avec le caméscope est amusante au début, cela devient hélas vite un peu trop redondant et finit même par prendre trop de place dans le gameplay. Cependant, le côté feel good qui se dégage du jeu, sa mise en scène réussie, sa jolie bande-son et ses beaux graphismes suffisent à nous faire passer un bon moment. Ajoutons à cela le savoir-faire du studio avec son système de dialogue et de choix qui n’a plus à faire ses preuves et vous l’aurez compris, nous ne pouvons que vous conseiller de vous lancer vous aussi dans cette aventure. On a donc hâte d’être le 15 Avril, pour la sortie de la seconde partie qu’on espère tout de même un peu plus mouvementée.
Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un code review fourni par le développeur DON’T NOD
Condition de test : 7 heures de jeu. Histoire terminée et tous les succès déverrouillés.
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