TEST – The Crew Motorfest – Un bon jeu de course à l’horizon ?

Après deux épisodes plutôt sympathiques bien qu’imparfaits, la série de jeu de courses The Crew est de retour. Si le dernier opus nous a fait voyager aux États-Unis en 2018, The Crew Motorfest nous emmène cette fois à Oahu (ou O’ahu en hawaïen), l’île principale de l’archipel d’Hawaï. Toujours développé par les lyonnais de chez Ivory Tower et édité par Ubisoft, ce nouvel épisode semble cette fois suivre le modèle d’un certain Forza Horizon dans sa proposition. Un choix totalement assumé par les développeurs. Mais est-ce une simple copie ou parvient-il à se démarquer et à se forger une vraie identité ?

Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont cools, ils sont dans le vent et rebelles sur les bords, je veux bien entendu parler des protagonistes du jeu. Si vous avez déjà joué aux Forza Horizon ou encore à Riders Republic (Ubisoft) vous connaissez sans doute la chanson, car c’est la même chose à chaque fois. En bref nos pilotes ne connaissent pas la peur, ce sont des cracks, et ils n’hésitent pas à se vanter pour bien vous le faire comprendre ! Et comme dans la série de Playground Games, un méga festival (irréaliste et disproportionné) est organisé, avec des épreuves toutes plus folles les unes que les autres réparties aux quatre coins d’Oahu. D’ailleurs l’intro plutôt classe nous présente les différents véhicules pilotables et les playlists (le type de courses et les véhicules qui vont avec) sans le moindre temps mort et donne de suite le ton. Et comme d’habitude il ne faut pas s’attendre à une histoire développée. Vous êtes un pilote parmi tant d’autres (qui n’a d’ailleurs même pas de prénom) qui va devoir faire ses preuves et battre des adversaires forts et reconnus dans le monde de la course automobile sur de nombreux engins. Au total ce sont plus de 600 véhicules répartis sur 50 marques qui sont proposés au lancement du jeu.

Placé sous le signe de la culture automobile japonaise avec ses courses façon Tokyo Drift de nuit avec des néons partout et des dragons, The Crew Motorfest n’oublie pas pour autant de se diversifier. Les 15 playlists sont en effet associées à des thèmes et contiennent environ une dizaine (ou un peu moins) d’épreuves chacune. Lamborghini, berlines, voitures rétro, buggy, supercar ou encore Formule 1, il y a largement de quoi faire et varier les plaisirs ! Sans oublier les bateaux et les avions (même s’il y a moins d’épreuves avec que dans The Crew 2). Et bien entendu libre à vous d’explorer l’île comme bon vous semble, tout en accomplissant des défis en route comme les radars de vitesse, ou encore rechercher les trésors cachés un peu partout sur la map. On apprécie d’ailleurs beaucoup le radar à trésor assez précis, qui rend la recherche moins pénible que dans les Forza Horizon. Et en parlant de cette série vous l’aurez compris, la recette est ici assez identique. Vous allez d’un point A à un point B sur la carte, vous faites une épreuve, vous vous rendez à un autre point et ainsi de suite. Le tout en fonçant à toute berzingue dans le décor destructible si le cœur vous en dit ! En chemin, libre à vous de vous arrêter pour réaliser des défis photos ou encore vous mesurer à d’autres joueurs. Question multijoueur il est possible de vous affronter en PvP sur des courses réunissant pas moins de 28 joueurs en ligne ! On note aussi la présence d’un mode combat en arène (Le Demolition Royale) qui oppose 8 équipes de 4 pilotes à mi-chemin entre le Battle Royale et le Demolition Derby. En bref des modes de jeu plutôt sympathiques et franchement fun à jouer.

Tout comme dans Forza Horizon (encore une fois !) vous gagnez des crédits (les bucks) qui vous permettent d’acheter des voitures ou encore de les customiser. D’ailleurs vous gagnez aussi régulièrement des pièces de véhicules plus ou moins rares. Vous pouvez également customiser votre avatar, refaire la peinture de vos véhicules parmi des modèles au choix, ou encore via des modèles publiés par d’autres joueurs. Bon comme d’habitude Ubisoft n’a pas pu s’empêcher d’inclure des crédits que l’on peut acheter avec du vrai argent. Mais ils ne sont en rien obligatoires et vous gagnerez d’ailleurs bien assez de bucks à côté pour satisfaire vos besoins. En ce qui concerne le gameplay, ce dernier s’est largement amélioré depuis The Crew 2. Bien que pas forcément très réaliste (le titre est orienté arcade ce n’est pas une simulation) le jeu gagne en sensations, en maniabilité et même en immersion. L’IA est aussi grandement améliorée (un des points noirs de The Crew 2), la difficulté est bien mieux gérée et d’ailleurs elle est totalement personnalisable. Ainsi libre à vous de jouer avec un maximum d’aides pour ne pas vous prendre la tête ou au contraire de jouer sans assistances et augmenter la difficulté de l’ordinateur pour davantage de récompenses. Les menus gagnent aussi en ergonomie et c’est sans la moindre difficulté que l’on peut ajouter une étape à notre itinéraire ou prendre des photos souvenirs ou changer de stations de radio. Et pas d’inquiétude, le sentiment de vitesse est bien présent et les courses ne manquent pas d’adrénaline !

Malgré toutes ces améliorations, The Crew Motorfest est encore loin d’égaler le maitre dont il s’inspire, notamment sur la partie des graphismes. Le jeu est vraiment très beau, avec de jolis effets de lumières, de belles textures et des véhicules très bien modélisés, et l’on sent que le moteur du jeu a reçu un coup de polish par rapport au dernier épisode. La direction artistique est de toute beauté et on prend grand plaisir à parcourir les côtes, les plages, les abords d’un volcan, les jungles et villes et villages. Même si le rendu en ville (et de nuit) est peut-être parfois un peu moins joli.

Cependant, par rapport au dernier Forza Horizon, il y a tout de même encore un gros écart dans le rendu final, et le jeu malgré sa beauté n’impressionne pas plus que cela. On note aussi un peu de clipping même si on finit par ne plus trop y faire attention. On constate hélas un peu trop souvent un manque de vie sur la map, bien que l’ensemble des zones présente tout de même de l’intérêt. Par contre il est assez inexcusable de ne toujours pas avoir de rétroviseurs fonctionnels, notamment en vue intérieur. Ce qui serait pourtant bien utile pour visualiser nos poursuivants ! Enfin si la bande-son est plutôt bonne, avec différents genres de musiques et stations de radios pour donner du rythme à nos courses, on déplore que le jeu soit vraiment trop bavard. Nous avons en effet régulièrement le droit à des discussions assez inutiles durant les courses qui ont tendance à couvrir le bruit du moteur et à nous sortir un tantinet de l’action.

Sans atteindre le niveau d’un Forza Horizon 5 dont il s’inspire énormément, The Crew Motorfest représente une véritable évolution par rapport aux précédents jeux de la série. Que ce soit en solitaire ou en multijoueur, le jeu d’Ivory Tower possède un contenu particulièrement généreux qui vous occupera de longues heures. Le gameplay est retravaillé, de même que l’IA qui n’a plus rien à voir avec celle du dernier opus. Sans être impressionnants, les graphismes sont très jolis et franchissent aussi un cap. On reprochera au jeu d’être trop bavard en courses, de n’avoir pas de rétroviseurs fonctionnels en vue intérieur, et d’avoir une map qui manque cruellement de vie. Ainsi malgré son manque évident de personnalité, cette dernière mouture possède de nombreuses qualités qui devrait séduire les amateurs de jeux de course arcade.

Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fourni par l’éditeur Ubisoft (France)

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