TEST – TMNT: Splintered Fate – Un bon Hades-Like dans l’univers des Tortues Ninja ?

Qui ne connait pas les Tortues Ninja ? Créées en 1984 par Kevin Eastman et Peter Laird, les reptiles ont gagné en popularité grâce à la première série d’animations sortie en 1987. Depuis, bien des films, séries, et jeux vidéo ont vu le jour. Le problème, c’est que les jeux avec nos amis les Tortues oscillent entre le bon et le mauvais, décevant ainsi plus d’un fan au passage. Après un classique jeu d’action assez moyen (« Les Mutants se Déchainent ») fin 2024, voilà que débarque Teenage Mutant Ninja Turtles: Splintered Fate, cette fois développé et publié par le studio Super Evil Megacorp. Jouable en solo, coop local et en ligne, le jeu est un Roguelite qui s’inspire beaucoup de Hades comme nous allons le voir ensemble !
L’histoire démarre sur les chapeaux de roue avec la capture de Maitre Splinter. Sans surprises, c’est bien Shredder et le clan des Foot qui sont derrière cet enlèvement. Envoyé via un portail dans une autre dimension, les Tortues Ninja vont devoir elles aussi emprunter ces portails mystérieux pour le sauver. Si l’histoire n’est pas franchement originale, elle se laisse tout de même bien suivre et comporte même quelques passages sympathiques en plus d’avoir une chouette narration via des textes en français à l’écran (et avec des voix en anglais). Il faut dire que le scénario est écrit par Tom Waltz, l’un des scénaristes ayant participé aux quelques meilleurs comics de la série comme The Last Ronin. Nos héros discutent même des pouvoirs et autres artefacts qu’ils ramassent, donnant ainsi des explications crédibles sur les mécaniques du jeu. Ainsi, même le tuto est scénarisé et fait donc partie intégrante de l’histoire. On ne peut que saluer cet effort narratif qui immerge un peu plus les joueurs dans l’histoire et le monde si particulier des Tortues Ninja.
On apprécie également un certain retour aux sources concernant le design des personnages. Ainsi, April ressemble de nouveau à ce qu’elle était dans les années 80/90, et les Tortues ont un look et des expressions plus sérieuses, loin du côté enfantin de certaines séries et jeux récents de la franchise. En clair, les fans de la première heure seront aux anges sur ce point ! On retrouve de plus des décors emblématiques de l’univers, à savoir la célèbre base dans les égouts, les toits et les rues de New York, les docks, mais aussi un chantier, un bateau et… ben c’est à peu près tout en fait ! Il y a hélas très peu de zones différentes et on aurait bien aimé un peu plus de variétés dans les décors, avec pourquoi pas, un passage dans le Technodrome avec le méchant Krang, curieusement absent du jeu au passage. Bon on retrouve tout de même quelques habitués comme Bebop et Rocksteady ou encore Casey Jones qui est d’ailleurs jouable en plus des 4 autres Tortues.
Tortues Ninja possède ses propres attaques, pouvoirs et caractéristiques, Ainsi, Raphaël est centré sur l’agressivité avec des dégâts critiques et possède une attaque grappin, Donatello a plus de santé, peut toucher plus loin avec son bâton, et possède un bouclier qui le rend temporairement invulnérable, Leonardo est plus rapide et occasionne de bons dégâts et emporte des shurikens dans sa besace, et Michelangelo fait des dégâts de zone avec ses attaques et peut provoquer les ennemis. Enfin, Casey Jones peut briser les gardes des adversaires et peut plus facilement sortir des coups critiques. En somme, il ne faut pas hésiter à tester les différents personnages afin de parvenir à progresser. Bon pas d’inquiétude tout de même, car le jeu est loin d’être aussi dur qu’un Hades, proposant même un mode facile ou normal au choix. La progression en revanche se fait de la même manière que dans Hades, à savoir une progression dans des salles aléatoires et fermées, avec au bout du niveau un gros boss. On rencontre aussi de temps en temps un marchand, qui, là encore comme dans le jeu de Supergiant, nous permet d’échanger la monnaie gagnée (la ferraille) contre différents pouvoirs supplémentaires, des améliorations ou tout simplement regagner un peu de santé. Mais attention ! Car même si le jeu n’est pas très difficile, on est tout de même dans un Roguelite, ce qui signifie qu’il vous faudra mourir et encore mourir pour revenir plus fort.
Cela grâce aux différentes améliorations définitives que l’on peut acheter dans la base des Tortues avec différents types de jetons que l’on collecte dans nos parties. Plus de santé, attaques plus fortes, esquive supplémentaire, davantage de ressources dans les niveaux, il y a des dizaines d’améliorations possible. En plus de cela nos reptiles favoris possèdent de base une attaque simple, un outil (exemple le shuriken ou le grappin) une capacité (comme le dash de Leonardo ou l’attaque circulaire au bâton de Donatello) et une ruée dont on abusera étant donné qu’il faut sans arrêt esquiver si on veut survivre plus de quelques minutes. Le jeu se prend facilement et rapidement en main, et les combats sont de plus assez fun, fluides, rapides et dynamiques voir même parfois grisants. Hélas, les salles finissent par se ressembler et les combats aussi. Peu de pièges, des ennemis qui arrivent toujours de la même manière et quasi au même endroit, level design très simpliste avec peu voir pas d’embranchements ou de secrets… Bref, la lassitude nous gagne bien plus vite que dans un Hades. Seules les salles avec des ennemis plus puissants et les Boss nous accrochent un peu plus à la manette, d’autant que ces derniers voient leurs attaques évoluer (un peu) tout au long de nos parties.
Côté graphismes, ils sont assez simplistes mais plutôt joli et coloré et dans un style cartoon qui colle bien à la série. On a de plus le droit à de jolis effets de lumières lors des attaques de nos héros et des ennemis même si hélas cela gêne un peu la lisibilité de l’action lorsqu’il y a beaucoup d’ennemis. Concernant la bande-son, on retrouve quelques musiques déjà entendues dans les Tortues Ninja ou du moins quelques variantes qui s’en inspirent. Cependant il faut bien avouer que l’ensemble manque de punch voire même d’intérêt, donnant parfois l’impression d’écouter des musiques d’ascenseur qu’on oubliera donc très vite. Point positif en revanche pour le doublage qui est très bon, avec de plus des dialogues intéressants et plein d’humour. Enfin, point important, le jeu peut se jouer jusqu’à 4 joueurs en local mais aussi en ligne. Lorsqu’il y a des joueurs, nous n’avons pas noté de problèmes particuliers pour rejoindre des parties ou en créer en mode online. On vous conseille tout de même davantage de jouer en mode canapé comme à l’ancienne, histoire de s’amuser avec les 4 frères comme dans le dessin animé entre amis !
Étant donné que la qualité des jeux varie beaucoup d’un épisode à l’autre, on peut dire que ce Splintered Fate est une bonne surprise ! S’inspirant énormément d’Hades, ce roguelite est très plaisant à jouer, maniable, et possède une excellente narration et une histoire travaillée. Hélas, le jeu manque un peu de profondeur, et on déplore un manque de variétés dans les décors et dans les ennemis rencontrés. Splintered Fate devient donc assez vite répétitif, même si l’envie d’enchainer les parties pour aller plus loin est tout de même présente. Parfaitement jouable en solo, le jeu aura une saveur supplémentaire pour qui aime jouer à plusieurs en mode canapé ! En bref, si vous aimez les Tortues Ninja et Hades, on ne peut que vous le conseiller.
Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un code review fourni par le développeur Super Evil Megacorp (ICO Partners)
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