TEST – Aragami : Shadow Edition – Le jeu d’infiltration qui fait de l’ombre à la concurrence ?



Initialement sorti en 2016 sur Playstation 4 et PC, Aragami avait injustement boudé la marque au X vert. Cette erreur est aujourd’hui réparée puisque le titre des espagnols de Lince Works débarque enfin sur la console de Microsoft. Au menu de cette Shadow Edition, quelques équilibrages par rapport à la version de base, et surtout la présence d’un DLC, disponible depuis ce 5 Juin 2018. La version ultime sur Xbox One donc ? C’est ce que nous allons voir !

Aragami vous met aux commandes d’un esprit vengeur qui possède le pouvoir de se dissimuler dans les ombres et d’en tirer tout un tas d’avantages. Invoqué par une femme répondant au nom de Yamiko, l’esprit devra l’aider dans sa quête de vengeance et de liberté. Pour cela vous devrez trouver plusieurs talismans et défaire quelques généraux ennemis qui se mettront en travers de votre chemin. Notre héros vengeur aura parfois des visions, qui iront jusqu’à remettre en cause son identité, lui montrant également des évènements passés qui sèmeront le doute dans son esprit. À nous donc de trouver les réponses à ces mystères tout en rendant service à Yamiko. Mais attention car de très nombreux adversaires (du camp de la lumière) se dresseront sur votre route, vous rappelant d’ailleurs à quel point vous n’êtes qu’une ombre fragile. Car oui il n’est ici pas question de foncer dans le tas pour atteindre vos différents objectifs. Aragami est un jeu d’infiltration avant tout, et se faire repérer conduit bien souvent à une mort rapide et sans aucune forme de procès ! Les soldats ayant en effet la possibilité de vous tuer d’un seul coup d’épée !

À la manière d’un Solid Snake, il faudra donc être le plus discret possible, tout en accomplissant différents objectifs dans les 13 niveaux que compte le jeu. Ces derniers ne sont d’ailleurs pas particulièrement originaux puisque la plupart du temps, il suffira de détruire des mécanismes dans le but de désactiver des barrières de lumières bloquant le chemin. Redondant et pas très original donc. Tout l’intérêt du jeu résidera donc essentiellement dans l’infiltration et dans la discrétion qu’Aragami devra mettre en place pour parvenir à progresser. Les ombres sont la source du pouvoir de l’esprit et il faudra ainsi éviter d’être en pleine lumière sous peine de ne plus pouvoir se servir de ses capacités. Des capacités qui d’ailleurs sont assez nombreuses et variées. Mais histoire d’éviter de trop simplifier le jeu, vous ne pouvez-vous en servir que deux fois par niveaux, sauf si vous trouvez des autels pour recharger vos pouvoirs. Il faut donc être assez tactique, ce qui ne sera pas toujours simple, notamment dans les derniers levels ou lors des confrontations avec les boss. Sachant de plus, que vos adversaires respawn à chaque mort, et que si un garde vous aperçoit, celui-ci appellera alors ses camarades du coin pour vous prendre en chasse !

Il faudra si possible mettre la main sur des parchemins cachés un peu partout dans les zones, histoire d’acquérir des points de compétences, indispensables à l’achat des différentes techniques. À la fin du jeu vous serez ainsi capable d’aveugler vos ennemis avec des ombres, de les aspirer dans un genre de trou noir, de créer un leurre, de lancer une arme d’ombre à distance et bien d’autres choses encore. Une simple pression sur le bouton B vous suffira pour sélectionner le pouvoir désiré. Celui-ci apparaitra alors directement dans votre dos, via un dessin sur votre cape, vous indiquant de plus, le nombre d’utilisations restantes. Un effet particulièrement classe !

Dans l’ensemble, la maniabilité souffre de peu de défauts. Hormis peut-être la capacité de téléportation, pas toujours simple à utiliser, notamment pour atteindre certains points en hauteur. En revanche l’IA, même si elle fait son travail, est assez perfectible et a parfois des comportements étranges et aléatoires. Il m’est arrivé en effet d’être repéré, pourtant bien caché dans l’ombre, comme si l’ennemi savait d’avance où je me trouvais. Bien que l’on ne puisse pas dire que les décors soient magnifiques, l’ambiance graphique du titre est parfaitement en adéquation avec l’ensemble, de même que les musiques, discrètes, mais dans le ton. On sent qu’un gros travail a été fait sur ce point, notamment sur les différents jeux de lumières. Les cinématiques, avec un style dessin à la main, sont-elles particulièrement réussies. En revanche, il est assez incompréhensible de constater autant de ralentissements (même sur Xbox One X). À plusieurs reprises lors de mes parties, le jeu a en effet freezé, cela durant plusieurs secondes, lors d’une bête élimination furtive ou d’un déplacement quelconque. D’autant qu’on ne peut pas dire que l’action était particulièrement intense à ce moment précis.

Mais intéressons-nous de plus près aux bonus de cette édition Shadow, à savoir essentiellement, l’extension Nightfall. Dans ce préquel à l’histoire principale, vous contrôlez au choix Shinobu ou Hyo, en sachant que cela ne change en définitif pas grand-chose au gameplay. En effet le second personnage apparaitra régulièrement et sera même invocable via une attaque spéciale. Ces deux ninjas des ombres possèdent certaines capacités identiques à celle d’Aragami, comme la possibilité de créer des ombres et de se téléporter. Le joueur n’est donc pas trop dépaysé. Pas de changements non plus côté du côté des décors qui sont assez similaires, de même que dans le design des ennemis où l’on retrouve le même type de gardes (un peu trop clonés d’ailleurs) du début à la fin. En fin de niveaux vous retrouverez un système de score plus ou moins identique à celui de la quête principale. Mieux vous jouerez et plus vous obtiendrez de médailles.

Si la narration dans l’histoire d’Aragami est plus que correcte, vous risquez en revanche d’être assez déçu dans cette extension. Puisque l’action se passe avant celle d’Aragami, il y a finalement très peu de suspens sur le déroulement des évènements. De plus, la fin arrive assez rapidement, et l’ensemble donne le sentiment d’avoir été quelque peu expédié. Néanmoins, Nightfall se révèle plutôt agréable à jouer, et c’est un vrai plaisir de tester les nouveaux pouvoirs de ces deux protagonistes. À noter que ces compétences sont déjà en votre possession dès le début, contrairement au jeu de base. Dernière précision importante avant de nous quitter, sachez que le jeu est entièrement jouable en co-op en ligne, y compris cette extension !


Aragami : Shadow Edition est clairement une aventure qui vaut le détour, surtout si vous êtes un amateur d’infiltration. L’intérêt du titre réside clairement dans sa patte graphique et dans son gameplay, plutôt bien pensé. En revanche l’achat de cette édition est plutôt dispensable si vous déjà mis les mains sur le jeu à sa sortie. L’extension se termine en effet assez rapidement et laisse un arrière-gout de déjà-vu. Malgré ses petits défauts, Aragami : Shadow Edition reste clairement un titre que je vous conseille, ne serait-ce que pour son ambiance très particulière et captivante.


Jeu testé sur Xbox One X à partir d’un review code fourni par le développeur Lince Works

Aragami : Shadow Edition

24,99€
7.7

Graphismes

8.0/10

Son

7.0/10

Gameplay

8.0/10

Durée de vie

8.0/10

Rapport qualité/prix

8.0/10

Interêt des succès

7.0/10

Pour

  • Une histoire agréable à suivre
  • Aragami, un héros classe et stylé
  • Belle patte graphique
  • Des pouvoirs funs et bien pensés
  • De l’infiltration ingénieuse et originale (les ombres)
  • Les scènes avec les visions
  • Durée de vie plus que correcte pour le prix
  • Bonne rejouabilité

Contre

  • Quelques passages moins jolis
  • Des ennemis un peu trop clonés
  • Les objectifs de missions redondants
  • Quelques légers soucis d’IA
  • L’extension Nightfall un peu courte et qui manque de nouveautés
  • Une édition dispensable pour ceux qui ont déjà fait le jeu
   

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