TEST – Bloomyth – Un jeu chill imparfait mais avec un beau message !

Après le sympathique Strong Moon, inspiré des dessins animés des années 90, les mexicains de chez Chihuas Games reviennent avec leur nouveau jeu, Bloomyth. Tout comme Strong Moon (hormis la sortie sur Steam pour celui-ci) le jeu est à l’heure actuelle une exclusivité pour consoles Xbox. Faisant la part belle à l’aventure et aux énigmes, Bloomyth nous met aux commandes d’un homme qui joue contre la montre pour sauver une vie. Un beau voyage ? Oui mais pas sans anicroche comme nous allons le voir dans ce test !

Notre histoire commence alors que le père de famille et seul à la maison avec son fidèle compagnon à quatre pattes. Un petit câlin au chien (ben oui on ne part jamais sans dire au revoir allons !) et l’homme se met en route. Mais le monde dans lequel il vit est assez dangereux, et il part donc avec son arc qui a comme particularité de lui rendre les projectiles lancés via une corde attachée. Un peu comme un pistolet à bouchon en somme mais version arc ! Ne cherchez pas plus de détails concernant l’histoire car celle-ci n’est pas particulièrement développée. Il faudra attendre la fin du jeu pour en apprendre plus. Malheureusement les textes sont en anglais (ou en espagnol au choix) et cela ne facilite pas la compréhension des événements. On se concentre donc avant tout sur notre progression et sur les différents puzzles et obstacles qui se dressent sur notre chemin. Jeux de mémo, puzzles à remettre dans le bon sens, jeux d’adresses, Bloomyth est assurément davantage un jeu de réflexion que d’action. En effet à part un boss, notre petit homme n’a jamais besoin de dégainer son arc pour tuer le moindre ennemi. En revanche il s’en servira régulièrement pour se déplacer comme avec un grappin ou encore pour porter et jeter des caisses. Notons d’ailleurs que notre personnage ne peut pas sauter pour franchir des précipices. Si cela apporte un petit côté chill et un peu de douceur dans ce monde de brutes, on déplore hélas le manque de variété des différents puzzles. Ceci dit l’aventure est très courte, car Bloomyth peut se terminer en moins de deux heures.

Si les graphismes sont simples, faisant presque penser parfois à ceux d’un jeu en flash, ils ne sont pas dénués de charme pour autant. En effet les décors sont mignonnets et variés, et l’ambiance est plutôt chouette, que ce soit de jour, de nuit, ou même dans les lieux en intérieurs. Les différents effets de vents, de feuilles qui volent, ou même de flocons de neige sont de plus très réussis et donnent un côté vivant à ce monde oh combien étrange. Les différents sons et bruitages participent aussi grandement à l’immersion, bien que la bande-son soit plutôt en retrait au début du jeu. En effet il y a finalement peu de musiques dans Bloomyth, ces dernières se manifestant uniquement lors de la résolution de certains puzzles ou lors de moments clés. Si cette volonté n’est absolument pas dérangeante, on est en revanche un peu plus dubitatif concernant les sons des puzzles (où il faut reconstituer une image) qui sont assez agaçants.

Irritants aussi peuvent être certains passages, la faute à une visée automatique sur des points d’accroches qui empêchent parfois le joueur de viser là où il le souhaite. Heureusement il est possible de régler cette sensibilité dans les options. Si le jeu a la bonne idée de sauvegarder à chaque changement de salles ou de transitions d’écrans, certains passages sont en revanche à accomplir du premier coup sous peine de tout recommencer. Nous citerons par exemple l’épreuve d’habileté sur les cordes (très tôt dans le jeu) qui bien que simple est assez longue, s’avére donc pénible lorsqu’il faut tout refaire. À noter d’ailleurs que plusieurs succès exigent que vous ne fassiez pas la moindre erreur lors de différentes épreuves.

Et c’est d’ailleurs peut-être là le principal défaut de Bloomyth. Car quelques énigmes (le chant de la grenouille ou l’épreuve des cloches par exemple) sont plus qu’avares en indices et il faudra être extrêmement attentif afin de dénicher des bouts de solutions parfois habilement cachés dans le décor. Si cela pousse le joueur à observer son environnement et à réfléchir, on a parfois tout de même du mal à trouver la solution. D’autant que revenir en arrière à la recherche d’un indice manqué n’est pas toujours simple et plaisant selon les passages. L’envie de résoudre au hasard se fait donc sentir parfois. Et n’espérer pas suivre un guide pour vous en sortir car la solution des puzzles est différentes d’une partie à l’autre ! Ce qui quelque part est plutôt une bonne chose pour la rejouabilité. Il est d’ailleurs indispensable de refaire une seconde partie si vous désirez débloquer tous les succès étant donné que ces derniers vous demandent parfois de réaliser des actions contraires lors d’une même scène. Les développeurs ont également eu la bonne idée d’inclure deux fins, une bonne et une mauvaise, qui dépendra notamment du temps mis par le héros pour accomplir sa quête.

Avec ses graphismes simples mais mignons et colorés, son côté chill et pacifiste qui privilégie la découverte à l’action, Bloomyth est une petite expérience sympathique qui sort un peu de l’ordinaire. Hélas la courte durée de vie, la redondance dans le peu de puzzles proposés et sa prise en main parfois un peu capricieuse viennent ternir un tableau qui semblait idyllique. Si on apprécie cette volonté de pousser le joueur à être attentif à son environnement afin de résoudre certaines énigmes, on déplore tout de même que quelques-unes manquent de clarté. Cependant, pour moins de cinq euros, Bloomyth vous occupera agréablement le temps d’une soirée si vous aimez le style, à condition de ne pas être trop exigeant non plus et d’accepter ses petits défauts.

Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fourni par le développeur Chihuas Games

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