TEST – Choo-Choo Charles – Le jeu d’horreur qui renverse la vapeur !

Sorti fin 2022 sur Steam, Choo-Choo Charles fut, à en lire les nombreux avis, très apprécié des joueurs. Il faut dire que sur le papier, ce jeu d’horreur semble proposer un principe qui sort un peu de l’ordinaire. Jugez plutôt : Vous êtes un chasseur de monstres qui va enquêter sur une île où un train vivant et monstrueux s’en prend à la population locale ! Développé et publié par Two Star Games (en réalité à la base un seul homme, Gavin Eisenbeisz) le jeu débarque enfin sur nos consoles Xbox en cette fin d’année 2023. Le renouveau du jeu d’horreur ? Une question à laquelle nous allons tenter de répondre dans ce test.

À peine arrivé sur l’île grâce à un guide répondant au nom d’Eugène, les choses se corsent. Charles, mi-train mi-araignée vous fonce dessus ! Heureusement les habitants ont construit un train pour se défendre. Seulement voilà, ce dernier n’est pas assez puissant et c’est à vous que revient la tâche de l’améliorer afin d’avoir une chance de vaincre cette monstruosité. Pour cela rien de plus simple, il suffit de ramasser des débris un peu partout dans le décor, et surtout de rendre service à la population pour en recevoir un gros paquet à chaque fois. Vous pourrez aussi changer d’armes et utiliser un lance-flammes, un lance-fusées et deux types de mitrailleuses. Mais attention car Charles peut apparaitre d’un moment à l’autre et se mettre à vous poursuivre frénétiquement ! Lorsqu’il est proche, le joueur entendra comme un bruit de train à vapeur. À lui de se mettre à l’abri à temps (par exemple dans une maison) ou de foncer à son train pour tenter de le repousser temporairement. Et c’est bien là que réside l’originalité de ce jeu d’horreur qui ne mise pas sur les traditionnels jumpscares.

Charles semble de plus avoir quelques adeptes à ses côtés, puisque nous nous retrouvons parfois face à des hommes masqués avec des fusils à pompe. Ces adorateurs vous empêcheront en effet de récupérer des objets de quêtes essentiels à la destruction de l’horrible train. Ces missions sont hélas bien souvent frustrantes, la faute à une IA complétement pétée qui vous repère systématiquement ou presque, alors que vous êtes censé pouvoir vous infiltrer. Ce qui dans les faits est proche de l’impossible. On se met donc alors à courir à toute berzingue dans les couloirs, ramassant les objets au passage autant que possible, tout en actionnant divers mécanismes pour se frayer un chemin. Et ne pensez pas être tranquille une fois dehors pour autant ! Car ces ennemis courent plus vite qu’Usain Bolt et ne vous lâcheront pas d’une semelle, vous poursuivant pendant de longues minutes sur plusieurs centaines de mètres en vous criant dessus !

Si cela est parfois un peu comique, c’est aussi et surtout vite frustrant et pénible car parfois la mort semble inévitable. Même chose si Charles apparait au beau milieu de nulle part, puisque cette abomination court bien plus vite que vous, assurant un Game Over quasi systématique si vous êtes trop loin de votre train. Et encore même dans le train la mort est quasi assurée si Charles apparait à l’avant de votre engin puisque vous ne pouvez tirer que vers l’arrière. On essaye alors de mettre les gaz et de s’échapper, en vain. Heureusement en cas de décès vous réapparaissez dans votre train. Mais avec quelques précieuses pièces pour le train collectées en moins. Ces morts injustes et difficiles à éviter sont donc quelques peu frustrantes et agaçantes sur le long terme. On aurait par exemple aimé pouvoir se défendre contre les adorateurs de Charles avec une arme ou au moins nos poings. On se demande d’ailleurs quel genre de chasseur de monstres a l’idée de débarquer sans le moindre moyen de se défendre ! D’autant que certains habitants de l’île ont bien des armes à feu.

Et puisqu’on évoque les habitants, parlons des missions à accomplir pour eux. La plupart du temps les objectifs sont très simples à réaliser et ne vous prendront pas plus de quelques minutes pour les compléter. Certaines sont de plus à la limite du ridicule, comme cette femme qui vous envoie chercher un bocal de cornichons, ou cet homme qui ne sait pas comment éteindre un incendie… alors que la cuve d’eau est située à deux mètres de lui ! Si tout cela est assez amusant, on ne peut s’empêcher de trouver ces quêtes un peu fainéantes. Surtout que la map du jeu n’est pas très grande, et que l’on fait rapidement le tour de l’île et de la dizaine de quêtes à accomplir. Comptez environ 3 heures (voir moins si vous ne faites pas les objectifs secondaires) pour terminer l’aventure. Pour un jeu affiché à 19,99€, c’est tout de même un peu court. Car il y a en plus très peu de rejouabilité puisque même l’intégralité des succès peut tomber sur une seule partie. On apprécie en revanche la présence de notes un peu partout (et le tout en français et d’ailleurs précisons que les dialogues sont sous titrés en FR) afin d’étayer le lore du jeu.

Question graphismes, on a parfois le droit à de jolis effets de lumières (lampes dans les caves, reflet de la lune, éclairs dans le ciel…) même si le décor est tout de même assez sombre et terne. Les animations des PNJ font en revanche peine à voir tout comme leurs apparences, et il n’y a pas la moindre synchro labiale concernant le doublage. Pourtant malgré cela, l’ambiance pesante suffit à immerger le joueur et on finit par ne plus trop faire attention à tout cela. Côté bande-son, si les musiques sont assez discrètes, elles savent se manifester au bon moment, amenant une tension certaine notamment lors de l’apparition de Charles. Les bruitages sont aussi très réussis, que ce soit ces bruits d’orages soudain, ou encore ces sons d’animaux qui rendent l’île assez vivante, surtout pour un jeu indépendant.

Évitant les traditionnels jumpscares, Choo-Choo Charles vient apporter un peu de fraicheur et d’originalité dans la catégorie des jeux d’horreurs. On apprécie de plus la bande-son plutôt immersive et stressante, notamment lorsque Charles est à proximité du joueur. On aime également l’histoire qui change un peu des poncifs habituels, de même que le gameplay qui nous place dans un train pour lutter contre ce monstre qui peut apparaitre n’importe quand. Si les graphismes sont assez jolis pour un jeu indépendant, les PNJ en revanche manquent de charisme. Pour le prix, le jeu est tout de même bien trop court, et les quêtes trop peu nombreuses en plus d’être très faciles. Enfin, l’IA des ennemis est assez agaçante, voir cheaté, rendant les phases d’infiltration pénible voir impossible. En bref, une expérience originale et plaisante sur certains points mais trop courte et perfectible.

Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fourni par le développeur Two Stars Games

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