TEST – Deathbound – Un Souls-like trop innovant qui se perd un peu!
Les Souls-Like, il en sort régulièrement. Malheureusement, la quantité n’est pas toujours synonyme de qualité puisqu’une certaine partie de ces jeux donnent un fort sentiment de déjà-vu et se révèlent presque toujours inférieurs au maitre dont ils s’inspirent. Développé par Trialforge Studio et publié par Tate Multimedia, Deathbound fait partie de la vague de l’année des jeux du genre. Alors, clone sans saveurs ou parvient-il à tirer son épingle du jeu ?
Développé par une petite équipe indépendante, Deathbound nous plonge dans un univers sombre dans lequel l’église semble vouloir mettre un terme aux agissements de fanatiques occultistes. Dans le monde hostile de Ziêminal, en plein cœur de la cité Akratya, le joueur va donc contrôler Thérone Guillauman, un guerrier avec un heaume vissé sur la tête, bouclier et épée dans les mains. Seulement tout ne se passe pas comme prévu et notre « héros » va devoir faire équipe avec d’autres guerriers… à l’intérieur du même corps ! Capable malgré lui d’aspirer les essences de combattants morts, Thérone pourra switcher entre plusieurs combattants lui octroyant différents pouvoirs et capacités. Pour maximiser les chances de s’en sortir, il est donc conseillé de passer d’un personnage à l’autre quand la situation l’exige. Surtout que chacun des protagonistes ne possèdent pas le même type d’habilité. Il faudra par exemple utiliser un personnage plus léger pour être discret et pouvoir backstab un ennemi. À force de taper les adversaires, une barre bleue montera en bas de l’écran, donnant la possibilité de réaliser un genre de super coup si vous avez le bon timing. Deathbound introduit donc une mécanique assez originale pour un Souls-Like avec ce combat en équipe !
Esquiver avec B, taper avec RB pour l’attaque faible mais rapide, RT pour l’attaque puissante mais plus lente, X pour utiliser des objets, LT pour parer avec le bouclier, les joueurs habitués à ce type de jeu retrouveront vite leurs marques tant les commandes sont assez similaires à ceux des Dark Souls. On retrouve l’éternel mécanique du « feu de camp » (ici une machine) où le joueur peut se reposer et récupérer toute sa vie, mais qui entraine inévitablement le respawn de tous les ennemis dans la zone. De même, lorsque vous mourrez, vous perdez l’intégralité de vos points d’XP, à moins de les récupérer au lieu de votre mort. Lorsque vous vous reposez, vous pouvez également augmenter votre niveau, vos points de vie, votre défense ou encore votre attaque grâce à votre XP durement gagné via un arbre de compétence. Arbre qui permet d’améliorer chacun des personnages aussi. Un côté RPG assez classique donc mais bien sympathique et surtout fort utile. Deathbound possède de plus une petite subtilité dans son gameplay, puisque la barre de vie et d’endurance sont intimement liées. En gros les deux jauges se superposent et plus vous perdez de vie et moins vous aurez d’endurance ! Autant dire que lorsque votre barre de vie est vide il vaut mieux éviter les combats ou switcher de héros ! Surtout que comme d’habitude, courir, parer ou encore attaquer utilise de l’endurance. Changer de personnage permettra à celui blessé de regagner de la vie. Mais attention car certains peuvent être en conflits en raison de leurs idéaux opposés ! Au joueur donc de tirer parti de ces conflits qui peuvent créer des désavantages mais aussi des avantages uniques.
Dès les premières minutes de jeu, Deathbound pose son atmosphère si particulière. Mélangeant le médiéval et la fantaisie dans un univers futuriste, le jeu à une ambiance qui sort un peu de l’ordinaire. Les décors, bien souvent lugubres, sont assez détaillés et variés d’une zone à l’autre. Chaque environnement semble avoir une histoire à raconter, que ce soit à travers les ruines d’une civilisation déchue, la ville avec ses habitants calfeutrés, les souterrains, ou encore lors de ces rêveries où le héros voit différents souvenirs. Les personnages et créatures, bien que parfois un peu rigides dans leurs animations, sont globalement réussis, et Thérone lui-même a d’ailleurs une certaine classe. La direction artistique penche vers un style réaliste avec une touche gothique, ce qui renforce le sentiment d’immersion dans ce monde dévasté et en proie à la violence. En bref, sans être particulièrement beau, Deathbound à un certain charme. D’autant que l’histoire qui accompagne la progression est assez travaillée et réussie, avec quelques surprises et révélations au programme. Côté bande-son en revanche c’est un peu moins l’éclate. Car si les musiques sont loin d’être ratées, elles sont très discrètes et manquent de punch et ne rendent donc pas l’action plus trépidante, hormis lors de quelques rencontres avec des boss.
D’une durée de vie d’environ 15 à 20 heures (qui peut évidemment varier selon votre skill !) Deathbound n’est pas le plus long des Souls-Like à terminer. Le jeu pourrait même d’ailleurs se terminer bien plus vite si un système de voyage rapide existait comme dans les Dark Souls ce qui n’est pas le cas. Cependant vous n’aurez pas vraiment d’aller et retours à faire car des raccourcis sont présents. Et puis contrairement à certains jeux du genre il n’y a pas forcément d’utilité à retourner dans une zone précédemment visitée hormis pour les rares quêtes secondaires (comme trouver une poupée). À noter qu’il n’y a pas non plus de fonctions multijoueurs et qu’il va donc falloir compter uniquement sur votre talent pour terminer le jeu ! Sachez enfin, que les développeurs travaillent déjà sur un DLC qui devrait sortir dans les mois à venir.
Si ce n’est pas le meilleur des Souls-Like sorti à ce jour, Deathbound a le mérite de proposer des mécaniques qui sortent un peu de l’ordinaire pour ce type de jeu. Car avec son système d’équipe qui permet de changer de personnage, les conflits à gérer entre les différents héros, et la jauge de santé mêlée à celle de l’endurance, Deathbound sort un peu des sentiers battus. Si le jeu n’est pas particulièrement beau en plus d’être sombre, avec un level design un poil trop labyrinthique, sa direction artistique si particulière qui mélange le médiéval, la fantasy et son petit côté futuriste à un certain charme. Quel dommage donc que le gameplay soit un peu lent et manque de peps et que les musiques soient trop discrètes, sans compter les quelques problèmes d’I.A et de technique. En bref, de bonnes idées mais servies par une exécution générale assez moyenne.
Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fourni par l’éditeur Tate Multimedia (Vicarious PR)
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