TEST – L’Amerzone : Le Testament de l’Explorateur – Un remake remarquable !

Sorti sur PC, Mac et Playstation en 1999, L’Amerzone a reçu des critiques positives à sa sortie. Il faut dire qu’à l’époque, ce Point and Click conçu par Benoit Sokal (un scénariste et dessinateur de bande dessinée belge) avait impressionné par son ambiance et ses graphismes. Sorti par la suite sur IOS (2011) et Android (2014) le jeu commençait tout de même à se faire un peu vieux. Qu’à cela ne tienne, les français de chez Microids Paris nous apporte un remake 24 ans plus tard en ce mois d’avril 2025 ! Voici notre verdict sur cette nouvelle version !

Dans l’Amerzone, vous dirigez un journaliste qui se rend chez Alexandre Valembois, un professeur connu pour son expédition en Amerzone il y a plus de 60 ans de cela. Si à la base notre apprenti journaliste rencontre Valembois, c’est pour faire ses preuves avec un premier grand reportage pour le Mondial Magazine. Seulement voilà, tout là haut sur son phare, le professeur vous raconte brièvement son périple, et vous demande de corriger une tragique erreur qu’il a commis dans le passé. Grâce à des notes, vous en apprenez un peu plus et vous décidez donc de tenter l’aventure ! Pour se rendre dans cette contrée éloignée, vous utiliserez l’hydraflot, un engin révolutionnaire conçu de toutes pièces par Valembois. La particularité de ce vaisseau, c’est qu’il peut se transformer et devenir un tout autre moyen de transport, cela grâce à de simples disquettes (que les moins de 20 ans n’ont pas connu mais n’oublions pas que l’histoire du jeu se déroule en 1998 !). Le premier chapitre consiste donc à organiser des préparatifs pour ce grand voyage. Et ensuite, à nous la découverte de l’Amerzone ! Dès le départ, l’histoire est intéressante à suivre, avec des notes, indices et énigmes disséminés ici et là afin d’aiguiller le joueur. Et comme notre personnage n’en sait pas plus que nous, on prend un véritable plaisir à découvrir tout cela au fur et à mesure de notre exploration. Surtout que la mise en scène est vraiment réussie, avec de plus un doublage français de qualité.

Si vous êtes un peu jeune, vous n’avez sans doute pas connu les jeux en Point and Click. Très répandu sur PC à une époque, ce type de jeu demande aux joueurs de cliquer dans une direction pour avancer ou sur un objet pour s’en approcher ou l’attraper, le tout en vue intérieur. Impossible donc de bouger librement dans les décors comme dans les FPS modernes. Dans ce remake, tout cela a été modernisé. Si on se déplace toujours de la même manière, « cliquant » sur une touche pour avancer dans les décors, il y a désormais une animation de marche lorsqu’on va d’un point à l’autre. Une animation qu’on peut d’ailleurs passer en appuyant deux fois sur le bouton A. Pour se diriger, un utilise uniquement le joystick gauche qui sert à changer de direction et donc la vue. On note également un inventaire et des menus totalement refaits. À l’époque, l’inventaire était loin d’être pratique. Aujourd’hui, il ressemble à celui de jeux actuels et on s’y retrouve bien plus facilement, ce qui est très pratique pour consulter les nombreuses notes et enquêtes.

Microids propose également désormais deux difficultés au choix. Dans le mode « Voyage » vous aurez davantage d’aide, avec notamment des objets en surbrillance. Dans le mode « Aventure » c’est bien simple : vous n’aurez pas la moindre aide car il y aura moins de documents et d’indications ! Pas d’inquiétude cependant, les énigmes ne sont pas aussi difficiles que dans un Myst, et si on est assez attentif, on finit par s’en sortir à force de réfléchir et de lire les documents que l’on trouve. Selon le mode de jeu choisit, la durée de vie sera assez variable. Comptez environ 10 à 12 heures pour en voir le bout. À noter que l’on peut relancer les chapitres afin d’obtenir les 100% et aussi pour débloquer les succès que vous auriez pu manquer en cours de route.

Dès l’intro, pour ceux qui ont fait le jeu à l’époque, on remarque tout de suite une grande fidélité au jeu d’origine côté scénario et mise en scène. Le tout en bien plus beau ! En effet nous avons affaire ici à un vrai remake réalisé avec le moteur Unity. La différence entre le jeu d’origine et cette version est donc incroyable ; le jeu est vraiment très joli, que ce soit côté graphismes ou même côté bande-son, avec de superbes musiques (composées par Inon Zur et son fils Ori) et des bruitages totalement retravaillés. Cependant, on remarque tout de même que quelques décors sont moins réussis que d’autres, notamment au niveau du détail de certaines textures qui ont parfois un effet de « flou » ou encore le sol parfois un peu « pixelisé ».

Le jeu a aussi quelques légers soucis de fluidité, même si cela n’est finalement pas vraiment gênant tant l’aventure nous transporte. On apprécie de plus le gros travail réalisé sur la modélisation des personnages, qui n’ont vraiment plus rien à voir avec ceux de la version d’origine ! De plus, les différents décors sont bien plus vivants qu’auparavant, avec ces ombres qui vacillent ou encore ces oiseaux qui accompagnent nos trajets et le vent qui souffle lorsqu’on est en hauteur. Comme sur de nombreux jeux récents, le studio nous laisse le choix entre un mode Qualité ou un mode Performance. Si le jeu est évidemment plus fluide en mode Performance, avec une framerate à 60FPS, le mode qualité n’entraine finalement qu’une légère baisse de fluidité tout en proposant une qualité visuelle supérieure. Du bon boulot sur ce point aussi donc.

S’il est malheureusement le chant du cygne de Microids Paris, ce remake de l’Amerzone est une réussite sur tous les points. Avec ses magnifiques graphismes, sa superbe bande-son, son doublage français de qualité et son histoire passionnante, le récit imaginé par Benoit Sokal est ici sublimé comme jamais. Ce remake rend en effet l’aventure d’origine bien plus immersive, parvenant même à moderniser l’ensemble tout en respectant le jeu de 1999. Un véritable tour de force qu’on ne peut que vous recommander chaudement si vous aimez le genre Point’n Click !

Histoire terminée à 100% ainsi que les enquêtes secondaires.

Jeu testé sur XBOX Series X à partir d’un code review fourni par l’éditeur Microids

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