TEST – Lost Words : Beyond the Page – Un jeu narratif touchant et émouvant !



TEST Lost Words XWFR

Si vous suivez un tant soit peu l’actualité du jeu vidéo indépendant, peut-être avez-vous entendu parler de Lost Words : Beyond the Page, sorti l’an dernier en avant-première sur Stadia (oui tout arrive !). En ce mois d’Avril, le jeu nous fait l’honneur de débarquer sur Xbox. Développé par Sketchbook Games et édité par Modus Games, le titre nous met dans la peau d’une jeune fille qui via son journal intime, va nous raconter les événements se déroulant dans sa vie, et aussi écrire un conte plein de magie dont elle sera en quelque sorte l’héroïne. Focus sur cette expérience aussi surprenante que touchante !


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Le jeu se découpe en deux parties bien distinctes : une partie où la jeune fille (Izzy) écrit les événements du quotidien dans son journal intime, et une autre centrée sur l’aventure tout droit sortie de son imagination qu’elle couche de temps à autre sur le papier. Dans un cas comme dans l’autre, les deux parties possèdent un gameplay assez identiques, à base de plates-formes et de puzzle games. Dans les faits, ces phases de puzzle consistent à déplacer des mots à l’aide d’une luciole pour compléter des phrases, ou encore à utiliser ces mots pour progresser. Ainsi dans le monde magique d’Estoria, notre héroïne peut ouvrir son carnet et utiliser des mots qui auront un impact sur l’environnement. Vous devez activer un mécanisme mais celui-ci est cassé ? Alors utiliser le mot « réparer » vous aidera sans doute. Des rochers bloquent le chemin ? Pourquoi ne pas tenter le mot « casser » ? Un concept original, d’autant qu’il ne suffit pas de cliquer sur les mots pour que cela fonctionne. En effet le joueur pioche les mots directement dans le carnet avec l’aide de la luciole et peut les déplacer librement sur tout l’écran.

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Dans le monde réel, l’avatar de la jeune fille peut sauter sur les phrases écrites dans le journal. Certains mots sur lesquels elle met les pieds déclenchent la suite de l’écriture du journal ou des événements interactifs avec de magnifiques aquarelles. Ainsi déplacer le mot « ranger » un peu partout dans la chambre dessinée d’Izzy aura pour effet de ranger sa chambre. Déplacer le mot « nuit » sur le soleil aura pour effet de faire tomber la nuit sur l’illustration. L’avatar que l’on contrôle peut également sauter sur des astérisques d’encres afin de créer des annotations dans le journal. De temps en temps le jeu nous invite même à faire des choix, même si ces derniers ont finalement peu d’impact sur le déroulement de l’histoire.  En bref le gameplay est donc particulièrement plaisant et malin, bien que forcément un peu répétitif à la longue. Car passé la découverte, on se contente simplement d’utiliser les bons mots par réflexe devant les obstacles dans le monde imaginaire sans trop réfléchir. Et c’est là un des rares points noirs du jeu : son manque de challenge.

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Car l’aventure est vraiment dénuée de la moindre difficulté, le Game Over n’existant tout simplement pas. Une chute dans un trou ? Vous revenez pile poil où vous étiez ou juste avant. Un parti pris que l’on comprend totalement pour ce titre qui se veut avant tout narratif et centré sur les émotions. Mais tout de même un peu plus de difficulté n’aurait pas fait de mal. Le seul « challenge » du jeu consistant à trouver toutes les lucioles cachées dans le jeu, ce qui n’est, il faut bien le dire, pas très difficile ! La progression se fait donc instinctivement, d’autant que les objets sur lesquels on peut influencer sont mis en surbrillance par un bleu scintillant qu’on ne peut pas louper. Vous l’aurez compris, le titre se veut tout public, et de jeunes personnes peuvent très bien y jouer, d’autant que le jeu est pour ainsi dire dénué de violence.

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Lost Words : Beyond the Page, ne manque en revanche pas d’émotions, et le titre parvient à nous toucher par son écriture exemplaire. Écrit par Rhianna Pratchett (Mirror’s Edge, Overlord, Bioshock Infinite, Rise of the Tomb Raider…) le récit (entièrement en français) parvient à trouver les mots justes pour aborder un sujet difficile. L’histoire dans le monde réel s’articulant en effet autour de la grand-mère d’Izzy, dont la santé périclite. La jeune fille va donc traverser différentes phases, de joies, de doutes ou encore de tristesses. Son échappatoire ? Le récit fantastique qu’elle est en train d’écrire et qui va donc lui servir en quelque sorte d’échappatoire. Le monde réel et le monde imaginaire se mêlent ainsi parfaitement, l’écriture maniant subtilement les allégories et les sous-entendus. Attendez-vous donc à verser des larmes tout au long de l’aventure. D’autant que les musiques composées par David Housden et le Nashville Scoring Orchestra sont vraiment très jolies et participent beaucoup à l’immersion.


Lost Words : Beyond the Page est un excellent jeu narratif qui joue avec les mots autant qu’avec nos sentiments. On passe du sourire aux larmes tout au long d’un récit magistralement écrit qui tient en haleine du début à la fin. Très peu de fausses notes viennent rythmer l’aventure. On peut tout de même reprocher un manque de challenge et quelques décors un peu moins jolis dans le monde d’Estoria, surtout en comparaison des magnifiques aquarelles dans le monde réel. Mais lorsque la dernière page se referme, on se rend compte que tout cela a finalement peu d’importance, tant cette histoire pleine de fantaisie, de magie et d’émotions nous a transporté. Merci Sketchbook Games !


Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fouri par Modus Games (Warning Up)

 

Pour

  • Une écriture proche de la perfection
  • Un sujet touchant qui parle au plus grand nombre
  • Un gameplay original
  • Une superbe direction artistique
  • Les très belles musiques de David Housden et du Nashville Scoring Orchestra
  • Textes en français
  • 1000G facile pour les chasseurs de succès !
  • Les choix donnés au joueur durant l’aventure…

Contre

  • …Même si ces choix ont finalement peu d’impact sur l’histoire
  • Un manque de challenge certain
  • Certains décors un peu moins jolis dans le monde imaginaire
  • Quelques (rares) coquilles dans la traduction française

 

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