TEST – Mists of Noyah – Le jeu qui se noya dans un brouillard d’idées
Un jeu qui mélange le tower defense, le survival, la plateforme, le hack’n’slash, le RPG et le rogue-lite, cela vous attire ou cela vous fait peur ? Eh bien sachez que Mists of Noyah c’est un peu tout ça à la fois ! Développé par Pyxeralia et publié par QUByte Interactive, le jeu est à la base sorti sur Steam en mai 2022. Avec des critiques pas très élogieuses. Il faut dire que le soft souffrait de pas mal de petits problèmes à la sortie. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, les développeurs ont revu un peu leur copie, et ont aussi bossé sur une version console que nous allons tester aujourd’hui. Et comme nous allons le voir, le jeu souffle toujours le chaud et le froid.
Après avoir choisi entre 5 héros avec différents points forts et faiblesses, vous décidez d’un nom pour votre monde et… le jeu commence. Sauf que vous voilà au milieu de nulle part, sans la moindre ligne d’histoire pour expliquer qui vous êtes et ce que vous devez faire. À la place, des lignes de quêtes de plus en plus nombreuses qui s’affichent sur la droite de votre écran (et qui du coup gênent un peu la lisibilité de l’écran). Rapidement, on constate que le jeu comporte de nombreux menus, avec quantité d’objets en tous genres dans un inventaire interminable, équipements à crafter, points de talents à dépenser, quêtes à réaliser, sans compter les nombreux marchands et boutiques qui proposent eux aussi des objets dans tous les sens. On se sent alors très vite submergé par une quantité d’informations et de mécaniques colossales à assimiler, d’autant qu’il n’y a pas le moindre tutoriel pour nous aider. Résultat, on est un peu perdu dès la première quête du jeu qui nous demande de couper du bois. Mais comment fait-on ? Eh bien on découvre par hasard qu’en s’approchant d’un arbre et en appuyant sur Y notre héros peut automatiquement collecter des ressources en abattant des arbres ou encore en cassant des rochers. Bois qui servira pour la quête suivante « fabriquer un équipement en bois » sauf que… nous n’avons jamais trouvé un forgeron dès le début du jeu qui le propose ! Et nous avions déjà collecter de meilleurs matériaux pour se crafter un équipement en fer. Autant dire donc qu’il faut pas mal de temps pour maitriser les nombreuses mécaniques du jeu.
En plus de tout cela, la collecte de ressources est également fastidieuse et chronophage. Vous pouvez améliorer vos outils de collecte, mais la quantité de ressources à collecter est parfois conséquente. La version PC atténue ce problème en permettant le multijoueur, mais malheureusement, cette fonctionnalité est absente des versions consoles. Et, bien que les développeurs aient ajusté certaines exigences pour compenser, on sent clairement que le jeu est meilleur et se simplifie sur ce point en multijoueurs. En plus, il faut bien admettre que les niveaux manquent d’inspiration, de même que les quêtes ce qui ne donne pas envie d’explorer et de farmer. Car entre tuer un certain type d’ennemis, pêcher, ou simplement collecter des types de ressources, le jeu devient assez vite ennuyant. Surtout qu’on ramasse sans cesses des matériaux, que ce soit en tuant des monstres, en coupant du bois ou encore en ouvrant des coffres que l’on trouve assez régulièrement. Tout cela remplit rapidement l’inventaire donc et on finit par se sentir encore un peu plus submergé par cette quantité d’objets.
Si le jeu est assez maniable (on aurait pu craindre le pire vu le nombre de menus et d’actions possibles à réaliser) le gampelay pourtant pas mauvais finit par devenir rapidement ennuyeux en plus d’être parfois agaçant. Que dire en effet de ces ennemis placés aléatoirement qui peuvent vous foncer dessus alors même que votre personnage est à peine apparu sur la carte ? D’autant que Mists of Noyah ne permet pas de mettre le jeu en pause. Ce qui est une hérésie étant donné que l’on doit passer beaucoup de temps dans les menus. En bref, le jeu demande qu’on y passe des heures, ne serait-ce que pour le comprendre et le maitriser correctement, mais plusieurs points découragent rapidement. Le manque de contexte et d’explications n’aident évidemment pas à s’immerger dans l’aventure. Et puisque la boucle de gameplay devient ennuyeuse et fastidieuse, et que vous vous débattez avec des mécaniques frustrantes et mal conçues, l’envie de poser la manette arrive assez rapidement.
Des points positifs ? Oui il y en a bien quelques-uns quand même ! Tout d’abord, bien que les graphismes en pixel-art n’aient rien d’exceptionnel, le jeu possède un certain charme visuel, associé à une bande-son globalement réussie qui comporte même de jolies musiques. Le chara design des personnages est aussi globalement réussi de même que celui des PNJ et ennemis. Nous avons également apprécié la présence du cycle jour/nuit, avec des ennemis qui deviennent plus dangereux pendant la nuit avec un look différent, et certains types d’ennemis qui n’apparaissent même que durant la nuit. On note également la présence de donjons, assez difficiles, mais qui rapportent vraiment beaucoup de récompenses selon la difficulté et avec des boss à la fin. Le côté rogue-lite est aussi plutôt bien pensé dans le jeu puisqu’on perd des pièces et matériaux en cas de mort mais pas nos armes et autres objets. Ce qui rajoute une petite difficulté sans être trop punitif. Mais une des parties les plus intéressantes du jeu est le côté survie. Car après sept jours, le jeu passe en mode tower defense, avec des créatures qui attaquent la ville et tente de détruire les précieux cristaux. Si elles y parviennent, le monde est détruit et… vous perdez votre progression ! À savoir que les raids ennemis sont complètement aléatoires, et qu’il vaut mieux donc veiller régulièrement sur votre ville ! Une mécanique stressante mais qui apporte vraiment de l’intérêt au jeu.
Nous n’irons pas par quatre chemins, Mists of Noyah est un peu une déception. Et pourtant, dans le fond, le jeu n’est pas mauvais. Le problème c’est que pour la plupart des points positifs, on lui trouve aussi des points négatifs. Car si le gameplay est plutôt bon au début il devient hélas rapidement ennuyeux. Si le jeu n’est pas moche, son level design et la répétitivité des niveaux lasse le joueur. Si les menus sont plutôt ergonomiques (surtout pour une version console) ils sont trop nombreux, avec un inventaire d’une longueur impressionnante pas toujours bien lisible. Enfin, si l’aspect tower défense est réussi, de même que le cycle jour/nuit avec des monstres différents, le spawn aléatoire des ennemis qui fait parfois n’importe quoi est frustrant et synonyme de morts injustes. En somme, le jeu part un peu dans tous les sens, avec de bonnes idées, mais sans jamais vraiment les maitriser et c’est fort dommage.
Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fourni par l’éditeur QUByte Interactive
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