TEST – Sker Ritual – Une suite réussie malgré le changement de gameplay ?

En 2020, Maid of Sker fut une bonne surprise pour les amateurs de jeu d’horreur à la première personne. Développé par Wales Interactive, le jeu nous mettait dans la peau de Thomas Evans qui devait lutter contre des créatures aveugles mais capable de vous repérer au son. Le jeu possédait deux fins, dont la fin « maléfique ». Eh bien Sker Ritual propose de partir de cette fin pour nous proposer une suite ! Mais fini la discrétion car cette nouvelle aventure est un jeu de survie jouable en solo ou en multijoueur où vous affrontez des « zombies » sur des grandes cartes. Tout aussi intéressant ? Ou la licence a-t-elle perdu son âme en chemin ?
Dix-sept ans après les événements de Maid of Sker, notre héros est sorti d’une cuve qui le maintenait en vie. Sa femme, qu’il a échoué à sauver, a conquis l’île de Sker en diffusant le mystérieux Chant de la Sirène. Arianwen, sa fille, se bat contre elle dans l’ombre afin d’éviter que le monde subisse le même sort. À peine réveillé de votre long sommeil, des bribes de votre dernière aventure envahissent votre mémoire, vous rappelant vote échec passé. Une introduction qui est certes courte mais plutôt classe et qui a le mérite de rappeler la mauvaise fin de l’aventure précédente. Quoi qu’il en soit la demoiselle vous donne une arme et vous expédie manu militari à la surface pour buter des vagues de monstres. Jouable en solo, en partie privée avec des amis ou en matchmaking jusqu’à 4 joueurs, Sker Ritual propose d’en découdre sur 4 grandes cartes, avec des objectifs divers à chaque fois. En effet survivre aux « zombies » est une chose, mais pour terminer une carte il va falloir accomplir des objectifs comme trouver des cylindres, charger des accumulateurs, ou encore mettre la main sur des mots de passe ou des codes. Des missions qui ressemblent donc plus ou moins à ce que l’on pouvait trouver dans Maid of Sker. Mais cette fois nul besoin de vous cacher car les ennemis viennent directement à vous par hordes, ne vous laissant que quelques secondes de répit entre les manches.
Avec l’argent que l’on récolte en abattant les abominations, il est possible d’améliorer nos armes, afin qu’elles soient plus puissantes et dotées de davantage de munitions. À divers endroits, vous pouvez aussi faire le plein de munitions à des distributeurs, acheter des jetons pour vous déplacer plus vite, et même acheter un jeton de vie qui vous permettra comme son nom l’indique de revenir à la vie en cas de mort. Pour cela votre âme devra alors gagner un tube de résurrection, ressemblant un peu aux machines que l’on pouvait trouver dans Bioshock. Durant les manches, des bonus apparaitront parfois pour vous faciliter la vie. Bouclier, prix divisés par deux, munitions infinies, points triplés, ou encore la possibilité de tuer les ennemis d’une balle, il y a de quoi faire. Mais attention car ces bonus ne durent que quelques secondes !
*Vous gagnerez aussi parfois des miracles à équiper qui vous permettront par exemple d’infliger des dégâts de poison, d’augmenter votre vitesse, ou encore d’étourdir les ennemis avec une attaque spéciale voir même de ralentir les monstres en utilisant votre attaque de mêlée voir de geler les ennemis avec une grenade. En plus de tout cela, vous trouverez sur votre chemin des « vendeurs » afin de varier votre arsenal, augmentant de facto vos chances de survie. Sachez enfin, que vous pouvez augmenter votre vie ou encore votre vitesse de rechargement dans le menu principal du jeu, grâce à l’expérience et les bijoux gagnés en jeu. Il y a donc un très léger petit côté roguelite puisque même si vous échouez à terminer une carte, vous pourrez recommencer en étant plus fort.
Si on retrouve la direction artistique et l’ambiance si particulière de Maid of Sker, force est d’avouer que le changement radical de gameplay divisera les amateurs du précédent jeu. Car cette suite, bien plus bourrine, ne s’adresse finalement pas forcément au même type de public. On est ici bien plus proche d’un jeu comme Strange Brigade qui proposait d’affronter des vagues d’ennemis de plus en plus forts et nombreux tout en résolvant des énigmes pour atteindre la fin d’un niveau. Le problème c’est que le joueur n’a finalement qu’une poignée de secondes pour réfléchir et trouver les indices entre deux vagues. Temps qui est d’ailleurs de plus en plus court si vous augmentez la difficulté parmi les 4 au choix. Alors, lorsque les objectifs demandent de la réflexion (comme trouver l’ordre d’un code) et qu’il faut en plus explorer des lieux de manière approfondi, cela devient vite compliqué voir frustrant d’atteindre l’objectif en cours. Un constat que l’on fait essentiellement en solo car à plusieurs joueurs, il est bien plus simple de se répartir les tâches et de se couvrir mutuellement pendant qu’un des joueurs se concentre sur les missions. Vous l’aurez donc deviné, mais comme souvent avec ce type de jeux, plus on est de joueurs mieux c’est. En solo on prend tout de même un certain plaisir à explorer les 4 cartes que le jeu offre pour le moment, déverrouillant de nouvelles zones et raccourcis grâce à l’argent glané. Mais seul, on fait assez vite faire le tour du propriétaire (à moins de vouloir terminer le jeu dans toutes les difficultés) et la lassitude gagne vite du terrain.
En définitif, même si différent du précédent jeu, Sker Ritual est plutôt bon à défaut d’être original. La maniabilité est bonne et le jeu se prend rapidement et facilement en main. Les graphismes sont un peu moins jolis et fouillés que dans Maid of Sker, mais la direction artistique si particulière fait amplement l’affaire et les musiques et les bruitages (cris des monstres en tête) sont franchement réussis. En revanche, on s’ennuie assez vite en solo, et il est délicat de réaliser certains objectifs entre deux vagues de « zombies ». On ne peut donc que vous conseiller d’y jouer entre amis ou à plusieurs avec des inconnus en matchmaking afin que le jeu prenne toute sa saveur. En bref, hormis l’histoire et l’ambiance, cette suite n’a pas grand-chose à voir avec le premier épisode. Un point important à savoir si vous vous attendiez à une suite avec le même type de gameplay.
Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fourni par le développeur Wales Interactive
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