TEST – SlavicPunk: Oldtimer – Une enquête cyberpunk intéressante mais trop éphémère!
SlavicPunk: Oldtimer est un jeu indépendant mêlant cyberpunk et esthétique slave, développé par Red Square Games. Édité par Gaming Factory, ce titre propose une aventure narrative et action, combinant une atmosphère dystopique et un gameplay à la troisième personne. Dans ce test, nous allons voir si le jeu parvient à se démarquer dans le paysage compétitif des jeux cyberpunk.
L’univers de SlavicPunk: Oldtimer repose sur une fusion intrigante entre le folklore slave et les thèmes classiques du cyberpunk, tels que le transhumanisme, la décadence technologique et les conflits sociaux. L’histoire suit Yanus, un détective désabusé qui navigue dans une métropole futuriste rongée par le crime et la corruption. Les influences culturelles slaves sont visibles dans l’architecture, les dialogues et les traditions locales évoquées au fil du récit. Cependant, bien que le cadre soit unique, son exécution manque de profondeur. La ville, pourtant immersive grâce à ses néons criards et ses arrière-cours sombres, donne parfois l’impression d’être un décor figé plutôt qu’un monde vivant. Les PNJ (personnages non-joueurs) se limitent à des animations répétitives, et l’interaction avec l’environnement reste minimale. Si le jeu intrigue par son style visuel et ses concepts narratifs, il souffre d’un manque de moyens qui freine son potentiel.
SlavicPunk: Oldtimer propose une approche hybride entre exploration, enquête et combat. Le jeu alterne des phases d’enquête où Yanus rassemble des indices et des séquences d’action où il affronte des ennemis. Le gameplay met en avant une caméra à la troisième personne, typique des jeux d’action modernes. Les phases d’investigation, bien que peu innovantes, sont suffisamment engageantes pour maintenir l’intérêt. Yanus peut scanner des objets, interagir avec des éléments narratifs, et assembler des indices pour résoudre des mystères. Ces segments, bien que linéaires, sont renforcés par l’écriture soignée des dialogues, qui reflètent le cynisme du protagoniste et les tensions sociétales du monde.
Les affrontements sont nerveux, avec un système de couverture inspiré de jeux comme Gears of War. Yanus utilise un arsenal d’armes variées, allant des pistolets classiques aux gadgets futuristes. Si le dynamisme des combats est plaisant, leur répétitivité devient rapidement un problème. La variété des ennemis est limitée, et les environnements où se déroulent les batailles sont souvent confinés, ce qui restreint les possibilités tactiques.
L’un des atouts majeurs de SlavicPunk: Oldtimer est sa narration. Le jeu propose une histoire sombre et mature, explorant des thèmes tels que la solitude, les dilemmes moraux et les conséquences des choix technologiques. Yanus, bien qu’archétypal dans son rôle de détective noir, est un personnage bien écrit, dont les répliques cinglantes et les réflexions philosophiques renforcent l’immersion. Malgré cela, la narration souffre parfois de son manque de subtilité. Les dialogues secondaires et certains rebondissements semblent artificiels ou forcés. De plus, le rythme peut être inégal, alternant entre des moments captivants et d’autres plus creux. Malgré ces défauts, le récit reste une motivation suffisante pour avancer dans le jeu.
Visuellement, SlavicPunk: Oldtimer se distingue par son esthétique audacieuse. L’amalgame entre le folklore slave et le cyberpunk est bien exécuté. Les rues sont parsemées de graffitis inspirés de motifs traditionnels, tandis que les intérieurs mêlent technologie futuriste et objets artisanaux anciens. Le jeu utilise des couleurs sombres rehaussées par des néons pour accentuer son ambiance oppressante. Cependant, la qualité graphique globale est inégale. Si certains effets de lumière et textures sont impressionnants pour un studio indépendant, d’autres éléments, comme les animations faciales ou les détails environnementaux, trahissent les limitations techniques.
D’un point de vue technique, le jeu fonctionne correctement sur des configurations moyennes. Les temps de chargement sont raisonnables, et les bugs rencontrés sont rares, bien qu’occasionnellement gênants (par exemple, des collisions imparfaites ou des mouvements saccadés). L’audio, quant à lui, est un point fort. La bande-son, composée de morceaux électroniques aux accents slaves, contribue à l’immersion. Les doublages, bien que limités en termes de variété, sont convaincants, notamment celui de Yanus. Les bruitages renforcent l’atmosphère oppressante, rendant chaque ruelle plus menaçante.
Le principal défaut de SlavicPunk: Oldtimer réside dans ses contraintes budgétaires, qui affectent tous les aspects du jeu. La durée de vie, estimée à environ 6 à 8 heures, est relativement courte, même pour un titre indépendant. Le manque de variété dans les missions et l’absence de contenu annexe significatif réduisent sa rejouabilité. De plus, bien que le jeu ait des idées intéressantes, il peine parfois à les concrétiser pleinement. Par exemple, l’intégration du folklore slave, qui pourrait être un élément central, reste en arrière-plan, tandis que les mécaniques de gameplay manquent d’innovation.
SlavicPunk: Oldtimer est une expérience intrigante, portée par une direction artistique unique et une narration captivante. Cependant, ses ambitions sont freinées par des contraintes techniques et un manque de profondeur dans le gameplay. Pour les amateurs de cyberpunk et de récits sombres, le jeu offre une aventure satisfaisante, bien qu’éphémère. En résumé, SlavicPunk: Oldtimer est un projet audacieux qui mérite d’être salué pour son originalité, mais qui ne parvient pas à atteindre tout son potentiel. Avec un budget plus conséquent et un développement plus poussé, il aurait pu rivaliser avec des productions plus établies dans le genre.
Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un code review fourni par l’éditeur Gaming Factory (PressEngine)
Laisser un commentaire