TEST – Sprawl – Le meilleur Boomer Shooters de l’année 2024 ?



Doom, Duke Nukem 3D, Quake, ces jeux ont marqués les joueurs des années 90 et début 2000 amateurs des FPS bien bourrins. Dépassés pour certains, toujours bien fun pour d’autres, ce type de jeu est de retour depuis quelques années. En effet les « Boomer Shooters » comme on les appelle maintenant connaissent une nouvelle vague de popularité avec des jeux comme Prodeus, Trepang 2 ou encore l’excellent Severed Steel. Développé et publié par Rogue Games, Sprawl s’inscrit dans cette catégorie de FPS « rétro hardcore ». Une nouvelle référence du genre ? Voici notre verdict !

 

Vous incarnez Seven, une femme soldat d’élite des forces spéciales. Pour une raison que vous découvrirez en jouant (ici on déteste spoiler !) celle-ci est désormais déchue et traquée sans relâche. Guidée par une voix mystérieuse assez dark, Seven va tenter de s’échapper de la ville fortifiée, affrontant le gouvernement militarisé du Sprawl. Pour l’aider dans son périple, l’héroïne peut compter sur son implant cybernétique Icarus, qui lui permet de défier les lois de la gravité en sautant et en courant sur les murs. Ainsi, une grande partie du gameplay du jeu repose sur du Parkour façon Mirror’s Edge, où le joueur va devoir courir à toute vitesse sur des murs et autres panneaux et passerelles afin de trouver son chemin et donc de progresser. Le tout bien entendu en évitant les tirs ennemis et en explosant tout ce qui bouge avec sept armes allant du double gun en passant par le lance-roquettes ou encore la gatling. Oui, Sprawl ne fait pas dans la dentelle, puisque les têtes de vos ennemis vont souvent sauter, le tout dans des gerbes de sang bien gore ! Pas d’erreur, on est bien dans un FPS bourrin à l’ancienne.

 

 

 

À l’ancienne aussi est la difficulté du jeu, avec des ennemis très nombreux et puissants qui risquent bien de faire déchanter les joueurs qui ne sont pas habitués à ce type de challenge. Sprawl ne fait pas de cadeaux, et il va falloir de bons réflexes et une bonne dose de courage si vous voulez en voir le bout. Du moins avec les paramètres par défaut. Car le studio laisse la possibilité aux joueurs de régler les dégâts occasionnés par les ennemis ainsi que ceux que l’on fait. Ce qui peut évidemment tout changer en jeu. Ce n’est pas assez pour vous ? Alors vous pouvez carrément activer l’invincibilité ! Et cerise sur le gâteau : cela ne bloque même pas l’obtention des succès ! Autant dire que si vous n’avez pas envie de vous prendre la tête et de juste vous concentrer sur l’histoire c’est tout à fait possible. Après tout chacun joue comme il l’entend non ? Surtout que l’histoire se laisse bien suivre, donnant envie de connaitre le dénouement et d’en apprendre plus sur l’identité de la voix mystérieuse qui semble vouloir nous aider. De plus, l’ambiance Cyberpunk est certes classique mais réussie avec des décors futuristes dans un univers dystopique. Mention spéciale à la bande-son électro-industrielle qui va vous donner envie de vous trémousser devant votre écran si vous aimez le genre ! En bref, l’ambiance est bonne, voir même excellente, et on progresse avec plaisir dans ces dédales de couloirs.

 

 

Couloirs oui car le jeu est un FPS à l’ancienne, loin des open world que l’on voit partout maintenant. Ainsi les zones sont assez fermées et il n’y a bien souvent qu’un seul chemin possible. Cependant il arrive que l’on cherche tout de même un peu sa route étant donné qu’il n’y a pas le moindre marqueur de quêtes. Pas d’inquiétude cependant car on cherche rarement plus de quelques minutes. La progression est de plus assez similaire d’un niveau à l’autre, à savoir des phases de plateformes et de recherches de cartes d’accès ou d’interrupteurs entrecoupés de moments de gunfights assez intenses et difficiles. Les zones les plus délicates sont d’ailleurs celles ou l’héroïne se retrouve coincée dans des petites arènes et où elle n’a pas d’autres choix que de faire le ménage. Les soldats y sont souvent nombreux et surgissent parfois de nulle part, comme ces chiens ressemblant à des mini Metal Gear qui vous sautent dessus ! Heureusement le joueur peut utiliser un genre de Bullet Time, se déplaçant et tirant alors plus rapidement que ses adversaires qui sont comme ralentis. Pour utiliser cette technique il faut collecter de l’adrénaline en tuant des ennemis (ou en ramassant parfois dans le décor) afin de remplir une jauge. Une fois activée, vous pourrez de plus voir les points faibles de vos ennemis et des boss, ainsi que les câbles des machineries à activer ce qui est bien pratique. Une mécanique là aussi classique mais qui donne lieu à de jolis combats, notamment lorsqu’on saute d’un mur à l’autre tout en tentant de dézinguer tout ce qui bouge lors d’un saut !

 

 

Si Sprawl est donc fun voir jouissif à certains moments, il peut aussi devenir très vite frustrant si vous décidez de la jouer réglo sans activer d’aides ou l’invincibilité. Oui, on insiste vraiment là-dessus, le jeu est ULTRA difficile et vous risquez bien de mourir des dizaines de fois et cela dès le premier niveau. Malgré les sauvegardes automatiques assez régulières, certains joueurs risquent donc de voir leur manette tombée rapidement des mains. L’autre défaut majeur du jeu, c’est que la progression peut vite devenir redondante. Comme dit précédemment, on fait un peu toujours la même chose du début à la fin. Alors oui, c’est le principe même de ce type de jeu mais c’est clairement un point qui peut être négatif pour des personnes qui pourraient être curieuses et voudraient s’adonner au genre. Concernant la durée de vie, il vous faudra environ cinq à six heures pour boucler l’histoire principale et un tout petit plus si vous vous mettez à la recherche des secrets et entrées de codex apportant un peu de lore au jeu. En plus de l’histoire principale, le studio a eu la bonne idée d’inclure deux autres modes de jeu situés dans le menu « Extras ». À savoir un mode contre-la-montre histoire de tenter de finir les niveaux le plus vite possible en mode speedrunner, et le mode Horde qui comme son nom l’indique, va mettre le joueur face à des hordes d’ennemis de plus en plus belliqueux et nombreux dans des arènes. De quoi augmenter la durée de vie de quelques heures donc.

 


Sprawl est un jeu qui plaira avant tout aux amateurs de FPS bourrins à l’ancienne. Et c’est de toute manière bien à eux que se destine ce jeu. Avec ses graphismes qui nous ramènent à la fin des années 90/début 2000, ses effusions de sang bien gores, ses gros guns et sa difficulté d’une autre époque, le jeu aura effectivement un peu plus de mal à charmer un public plus jeune. Alors oui on fait toujours un peu la même chose d’un bout à l’autre du jeu. Et la grande difficulté risque bien de laisser certains joueurs sur le carreau. Mais le jeu est tellement fun avec ses Parkours réussies, ses fusillades en mode Bullet Time, son univers futuriste et sa bande son bien punchy, qu’il est bien difficile de poser la manette si on aime le genre. Et puis comme on peut activer l’invincibilité pour se la couler douce, pourquoi ne pas se laisser tenter par l’aventure histoire de se défouler un peu avec un jeu qui va à l’essentiel ?


Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un code review fourni par le développeur Rogue Games ( Reverb Communications)

Pour

  • Un FPS à l’ancienne qui ne se prend pas la tête avec des heures de cinématiques
  • Des graphismes qui sentent bon les années 90/2000
  • Une bande-son électro qui envoie du lourd
  • Très bonne maniabilité et possibilité de modifier les touches dans les options
  • Le Bullet Time, simple, classique, mais efficace et fun
  • Les phases de Parkour réussies et prenantes
  • Bonne durée de vie de la campagne et deux modes de jeux bonus
  • La possibilité de devenir invincible ou de régler les dégâts
  • Textes 100% en français (bonne traduction) et VO sympa

Contre

  • Un manque de variété dans le gameplay (classique pour ce type de jeu)
  • Une difficulté de base à s’arracher les cheveux
  • Un « bestiaire » assez limité avec peu de types d’ennemis différents

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