TEST – Turok 3: Shadow of Oblivion Remastered – L’ombre d’un bon remaster ?



TEST Turok 3 Remastered XWFR

Pour les 3 du fond qui ne connaissent pas (ou les plus jeunes) la série Turok a su marquer son époque fin 90/début 2000. Avec notamment pas moins de 4 épisodes (dont un centré sur le multijoueurs) sortis sur Nintendo 64. Et aujourd’hui c’est le troisième épisode qui est de retour dans une version remaster. À l’origine développé par Acclaim, ce come-back vient cette fois de Nightdive Studios, qui a déjà remasterisé les épisodes 1 et 2 en 2018. Au programme, meilleure modélisation 3D, jouabilité améliorée et du 4K 120FPS. Mais est-ce suffisant pour nous donner envie de replonger dans ce titre en 2023 ?

TEST Turok 3 Remastered XWFR S1

 

Joshua Fireseed (le héros de Turok 2: Seeds of Evil) se réveille d’un cauchemar où il se faisait tuer. Seulement voilà ce cauchemar est prémonitoire. En effet la nuit suivante sa maison se fait attaquer, et il se sacrifie pour sauver son frère Joseph et sa soeur Danielle Fireseed. Ensemble, ils retrouvent Adon, la femme extraterrestre du second opus, qui servait de guide à Joshua. Dans cet épisode elle sert de liaison avec le Conseil des Voix, des esprits téléchargés dans un système informatique pour les sauvegarder. Si le scénario manque quelque peu de clarté, s’éloignant assez drastiquement des premiers épisodes, cela nous donne en revanche l’occasion de choisir entre deux personnages dont une femme, ce qui était rare pour l’époque. Des chemins différents dans les niveaux sont donc parfois possibles et les deux personnages possèdent des techniques différentes. Ainsi Danielle peut utiliser un grappin, alors que Joseph est plutôt orienté discrétion, se trimballant avec un sniper et des lunettes de visions nocturnes. Même s’il faut bien avouer que l’infiltration est plutôt difficile dans un jeu qui demande avant tout d’avancer et d’exploser les ennemis dans tous les sens ! Quoi qu’il en soit nos héros doivent reprendre le flambeau en tant que derniers descendants du clan Turok, et mettre fin à la menace venue d’ailleurs qui s’abat sur Terre via un étrange portail. En bref une histoire digne d’un bon gros nanar mais nous ne sommes évidemment pas là pour ça !

 

TEST Turok 3 Remastered XWFR S2

 

Car oui Turok 3 comme ses prédécesseurs est un FPS assez gore, où le but est de se frayer un chemin en bourrinant les monstres et boss que l’on rencontre sur son chemin. Le jeu est assez violent et il n’est pas rare de voir des corps exploser après une flèche dans la tête ou une balle dans une jambe. Bon appétit ! Déjà un peu à part des deux autres opus pour son ambiance urbaine en début de partie, cet épisode contient peu de dinosaures, ennemis emblématiques de la série. À la place on trouve des aliens moches et difformes ou encore des humains et chiens zombifiés. Un choix déjà discutable à l’époque. On retrouve hélas les mêmes problèmes d’IA qu’en l’an 2000 avec des ennemis au pathfinding souvent erratique, et surtout capable de vous shooter depuis des endroits parfois très difficiles à localiser pour le joueur. Sans oublier ces adversaires qui apparaissent à l’infini depuis une grotte (par exemple) vous empêchant d’explorer tranquillement une zone à la recherche de bonus. Heureusement le gameplay s’est un peu modernisé, donnant la possibilité au joueur d’être plus réactif qu’à l’époque où, rappelons-le, il fallait se diriger avec un seul et unique joystick et orienter sa vue avec les touches jaunes de la manette de Nintendo 64 ! Ici la maniabilité est digne d’un FPS moderne, même si on se perd toujours un peu dans la roulette d’armes, d’autant que ces dernières sont assez nombreuses et parfois assez similaire dans leur design.

 

TEST Turok 3 Remastered XWFR S3

 

Grâce au moteur KEX, le jeu est plus beau et plus fluide qu’à l’époque, et nous avons même le droit à des ombres dynamiques, de l’occlusion ambiante (assombrissement des zones difficile d’accès à la lumière) et surtout de l’anti-aliasing bienvenue pour un jeu de cette époque. Les modèles 3D sont aussi retouchés, de même que les textures des environnements ou encore le design des armes. Et, comme précisé dans l’intro, le jeu offre maintenant une résolution 4K/120FPS très appréciable. Mais malgré tout cela, Turok 3 est un jeu qui sera perçu comme particulièrement vieillot aujourd’hui, avec ses personnages un peu cubiques et ses environnements assez vides et simplistes. Côté bande-son, l’OST du jeu est entièrement remasterisé par le compositeur Nelson Everhart qui a dans le passé travaillé pour Acclaim, notamment sur le jeu VEXX mais aussi sur Turok : Evolution. Si les musiques sont finalement assez oubliables, on saluera tout de même le travail réalisé par le compositeur pour ressusciter une bande-son qui a tout de même 23 ans !

 

TEST Turok 3 Remastered XWFR S4

 

Enfin, le jeu comprend bien évidemment des succès, pas très simples à débloquer d’ailleurs pour certains, puisqu’il faudra par exemple terminer le jeu en difficulté maximale ou encore le finir en moins de 1h30 ! Si l’aventure peut d’ailleurs se terminer aisément en environ 4 ou 5 heures lors d’une première partie, le jeu possède 4 modes de difficulté et une certaine rejouabilité puisque qu’en plus des deux personnages de base, il est même possible une fois le jeu terminé avec les deux héros de jouer avec Joshua ainsi qu’avec… un raptor ! Hélas le jeu fait totalement l’impasse sur le mode multijoueurs qui permettait de jouer à 4 en mode local. Pourquoi ? On ne sait pas. Mais le proposer même dans « son jus » de l’époque aurait pu être un petit plus fort sympathique. Surtout que ce remaster est un peu cher pour ce qu’il propose au final, puisque tout de même vendu 29,99 euros à sa sortie. Alors certes le lifting et la remise au gout du jour du gameplay est appréciable, mais l’addition est un peu salée surtout que les remaster de Turok 1 et 2 par le même studio étaient eux affichés au prix de 19,99 euros.

 

TEST Turok 3 Remastered XWFR S5


Plus fluide, plus beau, avec une bande-son et un gameplay retravaillé et un 4K/120FPS, Turok 3: Shadow of Oblivion Remastered fera assurément de l’œil aux fans de la série. Le problème c’est qu’ils risquent bien d’être freiné par le prix trop élevée à la sortie, pour un jeu qui malgré les améliorations diverses, accuse tout de même sacrément le poids des années (il suffit de voir le comportement de l’IA !). D’autant plus qu’une partie du contenu d’origine est amputée puisque le mode multijoueurs est ici totalement absent. Et c’est dommage car l’aventure reste tout de même agréable à parcourir pour les plus nostalgiques d’entre nous, désireux de jouer sur consoles récentes et avec une maniabilité enfin décente par rapport à celle de la Nintendo 64. Car à moins d’être fan hardcore de la série, il y a peu de chance que le jeu attire un public plus jeune dans ses filets.


Condition de test : Jeu terminé en 5 heures en mode normal sur Xbox Series X – code fourni par l’éditeur Nightdive Studios (UberStrategist PR)

Pour

  • Plus beau, plus fluide et du 4K/120FPS bien plaisant
  • Un gameplay retravaillé avec une maniabilité plus moderne
  •  La bande-son totalement remasterisé avec brio par Nelson Everhart
  •  Un solo court mais bonne rejouabilité avec les différents personnages
  •  Des modèles 3D et design d’armes retravaillés

Contre

  • Prix trop élevé (10 euros plus cher que les deux précédents remaster)
  •  L’absence du mode multijoueurs à 4 en local
  • Un jeu qui a malgré tout sacrément vieilli
  •  Une IA qui fait peine à voir et aux comportements parfois agaçants

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