TEST – Skautfold : Usurper – Usurpe t-il le trône des Metroidvania ?
Après le sympathique Skautfold : Shrouded in Sanity sorti en février 2022 sur Xbox, voici que débarque le second volet de la série intitulé Skautfold : Usurper. Toujours développé par le studio Pugware (alias Steve Gal) et porté sur consoles par Red Art Games, le jeu est une suite sans en être vraiment une car il n’est pas nécessaire d’avoir fait le précédent titre pour jouer à celui-ci. Si le dernier opus lorgnait plutôt du côté du Souls-like, Usurper ressemble davantage à un Metroidvania, tout en gardant l’univers très sombre et sanglant de Shrouded in Sanity. Une suite qui vaut le détour ?
9 Avril 1898, un être décharné tombe dans les profondeurs de Londres. Afin de survivre, la créature prend possession du corps d’un chevalier en train de mourir. Le monstre lui propose un deal : s’il l’aide dans sa quête il pourra continuer à vivre. Et s’il refuse… eh bien c’est un Game Over ! Car oui le choix est laissé au joueur tout comme dans le précédent jeu. Mais bon comme vous pouvez l’imaginer, si vous voulez commencer l’aventure il va falloir accepter ! Ainsi le héros va devoir vaincre les horreurs d’outre-monde venant tout droit d’une Citadelle mystérieuse avec à sa tête le Navigateur. Plutôt intéressante, l’histoire est de plus assez développée par de nombreux textes entièrement en français. Un effort louable même si les tournures de phrases semblent parfois un peu étranges bien que l’ensemble reste compréhensible. En tout cas certains dialogues sont assez savoureux, faisant la part belle au conflit intérieur du héros qui se retrouve en quelque sorte esclave de son propre corps. En route vous croiserez plusieurs personnages qui vous aideront dans votre quête, la plupart du temps contre de l’expérience (la vitae) et des pierres d’Yth que l’on trouve un peu partout dans des coffres. Ces matériaux sont d’ailleurs indispensables si vous voulez monter de niveaux en augmentant votre attaque, votre défense, votre jauge de garde ou encore les niveaux des familiers que l’on trouve en route.
Skautfold : Usuper introduit un système de combat plutôt original basé sur la garde. Pour faire simple, le joueur possède une jauge bleue de garde qui diminue lorsque vous encaissez des coups ou encore lorsque vous tapez un monstre. Si cette barre atteint zéro, ce sont vos points de vie qui diminueront au prochain coup. Et comme ces points de santé diminuent très vite, il va donc falloir jouer en étant précis et avec un bon timing. Pour cela le chevalier peut esquiver en roulant ou créer un bouclier temporaire qui utilise lui aussi la jauge de garde. On évitera donc de se lancer dans un combat avec plusieurs monstres lorsque sa barre est vide ! Si l’on met un peu de temps à assimiler cette mécanique, le gameplay devient vraiment prenant lorsqu’on parvient à le maitriser. En plus de cela, comme dans tout bon Metroidvania qui se respecte, il faudra trouver des capacités afin de pouvoir progresser, comme le célèbre double saut, un artefact pour briser des runes, ou encore la possibilité de passer dans des conduits minuscules.
Avec plus de 90 armes assez variées et bon nombre de sorts et quelques familiers, le héros à de quoi se défendre d’autant qu’il peut porter 4 armes sur lui en même temps. Il est en revanche dommage que l’on ne puisse pas collecter de pièces d’armures afin d’être plus résistant ou de simplement pouvoir changer le look de notre personnage comme dans la plupart des jeux du genre. Skautfold : Usurper propose en revanche un bestiaire plutôt varié, avec des monstres au design particulier parfois très surprenant. Même constat pour les quelques boss du jeu assez effrayants qui se dresseront sur votre chemin. En parlant de choses qui font peur, l’ambiance du jeu est comme son prédécesseur, très lugubre, sombre et violente. En bref nous ne sommes pas là pour rigoler et d’ailleurs la difficulté du jeu vient encore accroitre ce sentiment. Ni trop dur ni trop facile, le jeu demande tout de même parfois de bons réflexes, notamment dans ces salles avec plusieurs ennemis en même temps ou remplis de pièges. Si la plupart des morts sont dues uniquement à des erreurs du joueur, on reproche tout de même une certaine lenteur dans les déplacements du chevalier. À noter que si les touches ne vous conviennent pas, il est possible d’en changer la disposition dans les options.
En plus de son ambiance si particulière, Skautfold : Usurper possède de beaux graphismes en pixel art avec parfois de nombreux détails dans les décors comme dans la bibliothèque. La bande-son composée par Jamie Warne (déjà compositeur sur le dernier Skautfold) est vraiment réussie et comporte bon nombre de thèmes très jolis notamment ceux au piano. Comme dans le précédent opus, cette suite a une durée de vie assez courte. En effet il vous faudra environ 4 à 5 heures pour terminer l’aventure principale, un peu plus pour les 100% car le jeu possède de nombreux passages secrets. Du moins si vous ne vous perdez pas en route car il est assez difficile de se repérer avec la carte mise à notre disposition. Comme dans le précédent jeu, cet épisode comporte plusieurs dénouements à trouver et quelques modes de jeu à débloquer (comme la mort permanente), ce qui augmente encore un tantinet la durée de vie de l’aventure.
Skautfold : Usurper n’est pas le meilleur des Metroidvania mais il parvient à tirer son épingle du jeu par son ambiance et sa bande-son lugubre, son histoire particulière avec un héros esclave de son corps, et une certaine générosité dans l’arsenal mis à notre disposition ainsi que dans le bestiaire proposé. On apprécie également beaucoup le système de combat basé sur la jauge de garde qui change un peu de l’ordinaire. Ainsi mis à part une carte qui manque de clarté, quelques tournures de phrases un peu étranges qui n’aident pas à la compréhension, et un héros un peu lent dans sa course, Skautfold : Usurper est un titre que l’on vous conseille si vous aimez ce genre de jeu.
Test réalisé sur XBOX Series X à partir d’un review code fourni par l’éditeur Red Art Games
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